Les premières organisations politiques humaines sont, certes sous des formes diverses et limitées, démocratiques. Et même si les définitions de la démocratie sont très nombreuses, que les spécialistes de science politique ne s'accordent pas sur ce qu'elle est et que les critiques ne manquent point, la démocratie relèvent d'une exigence morale et d'une certaine conception de la dignité de l'homme.
L'idée républicaine, quant à elle, reste une idée neuve : nous sommes loin d'en avoir épuisé ou même deviné tout le potentiel. Des citoyens libres dans une république émancipée : voilà ce qui permet de redéfinir un idéal libérateur pour notre époque.
C'est dans l'articulation de ces deux idéaux - démocratie et républicannisme -, que s'entrevoit une perspective émancipatrice.
Proudhon, les socialistes utopiques, les insurgés de la Commune, les syndicalistes révolutionnaires, Georges Sorel, Édouard Berth, Georges Valois et bien d’autres ont constitué les jalons d’un socialisme français, un socialisme enraciné en lutte contre la transformation du monde opérée par la bourgeoisie.
Une histoire riche qu'exhume avec bonheur l'intellectuel indépendant David L'Épée, collaborateur régulier des revues Éléments et Rébellion et rédacteur en chef de la revue Krisis.
Georges Sorel est un des penseurs politiques français les plus curieux, les plus inclassables et, ce faisant, les plus surprenants. Tout à tour conservateur, socialiste, nationaliste ou encore bolchévique, Sorel est tout cela à la fois, et aucune de ces étiquettes ne lui convient néanmoins tout à fait.
Un tel personnage méritait donc qu’on s'intéressât à nouveau à lui afin d'apporter un regard neuf sur son œuvre. C'est justement ce qu'a tenté de faire Rodolphe Cart dans son livre Georges Sorel, le révolutionnaire conservateur, qui examine en détails la vie et la pensée de Sorel ainsi que l'apport de ce dernier au combat politique de notre temps.
Est-il possible de faire de l'entreprise l'un des cadres de la démocratie économique ? Jusqu'à quel point les entreprises transnationales peuvent-elles exercer un pouvoir normatif susceptible de concurrencer celui des états ?
Alain Supiot analyse les conditions de la démocratisation de l'entreprise en cherchant d'abord à saisir juridiquement la notion d'entreprise, en analysant les difficultés de sa définition, en retraçant sa généalogie institutionnelle et en revisitant les théories dont elle a fait l'objet en droit social, pour ensuite traiter des conditions d'une démocratisation de l'entreprise, en analysant la tension normative dont elle est aujourd'hui l'objet et la dynamique de son autoréglementation.
Lorsqu'en 1846 paraît l'ouvrage de Proudhon, Philosophie de la Misère, Marx réplique en publiant un an plus tard, Misère de la philosophie, montrant toute l'étendue de leurs divergences qui puisent leur origine dans leur vision même de la place de l'homme, de la nature, de la valeur d'un bien, de la division du travail, de l'industrialisation ou de la propriété.
Ainsi, pour Proudhon "Le communisme reproduit donc, mais sur un plan inverse, toutes les contradictions de l'économie politique. Son secret consiste à substituer l'homme collectif à l'individu dans chacune des fonctions sociales, production, échange, consommation, éducation, famille. Et comme cette nouvelle évolution ne concilie et ne résout toujours rien, elle aboutit fatalement, aussi bien que les précédentes, à l'iniquité et à la misère."
À quoi Marx répond "Chaque rapport économique a un bon et un mauvais côté c'est le seul point dans lequel M. Proudhon ne se dément pas. Le bon côté, il le voit exposé par les économistes ; le mauvais côté, il le voit dénoncé par les socialistes. Il emprunte aux économistes la nécessité des rapports éternels ; il emprunte aux socialistes l'illusion de ne voir dans la misère que la misère."
Une émission consacrée à cette confrontation fondamentale pour l'histoire du socialisme et qui présida, dans une large mesure, au destin de la question sociale pour le siècle suivant.
Émission "Pourquoi tant de haine ?", animée par Monsieur K.
"La forme dialectique du développement n'est juste que lorsqu'elle connaît ses déterminations…" Marx, Version première de la Contribution à la critique de l'économie politique
"… Lorsque je me serai débarrassé de mon fardeau économique, j'écrirai une Dialectique. Les lois authentiques de la dialectique sont déjà contenues dans Hegel; sous une forme, il est vrai, mystique. Mais il ne s'agit que de la débarrasser de cette forme…" Marx, lettre à Joseph Dietzgen, Londres, le 9 mai 1868
"Dans son fondement, ma méthode dialectique n'est pas seulement différente de celle de Hegel, elle est son antithèse directe. (…) Chez lui elle est sur la tête. Il convient de la renverser pour dé-couvrir le noyau rationnel sous l'enveloppe mystique…" Marx, Le Capital, Livre I
"Sous son aspect mystique, la dialectique devint une mode en Allemagne, parce qu'elle semblait glorifier les choses existantes. Sous son aspect rationnel, elle est un scandale et une abomination pour les classes dirigeantes, et leurs idéologues doctrinaires, parce que dans la conception positive des choses existantes, elle inclut du même coup l'intelligence de leur négation fatale, de leur destruction nécessaire; parce que saisissant le mouvement même, dont toute forme faite n'est qu'une configuration transitoire, rien ne saurait lui imposer; qu'elle est essentiellement critique et révolutionnaire." Marx, Postface de la seconde édition allemande du Capital
Proche des milieux libertaires, le professeur de sciences politiques Francis Dupuis-Déri est l'auteur de plusieurs articles et ouvrages sur l'anarchisme et l'anti-féminisme. Il nous invite donc ici à une analyse critique des pratiques et des théories sexistes qui continuent d'exister au sein des milieux anarchistes, et ce dans l'optique de développer un anarchisme (pro)féministe.
Car l'anarcho-sexisme contemporain est bien une contradiction avec l'idéal anti-autoritaire qui anime l'anarchise. Celui-ci ce retrouvait pourtant déjà chez Proudhon, promoteur d'un socialisme misogyne et clairement anti-féministe.
Saurons-nous procéder à la déconstruction individuelle et collective des hommes en tant que dominants au sein des rapports de genre ?
Émission "Sortir du capitalisme", animée par Armel Campagne.
À l'occasion d'une célèbre polémique avec Proudhon, Marx règle en 1847, dans Misère de la philosophie, ses comptes avec une certaine idée du socialisme et de l'économie, très bien incarnée par Proudhon. Critiquant le socialisme "petit-bourgeois", il précise ses thèses et en donne une version très accessible dans un texte brillant et caustique qui peut servir d'introduction à son oeuvre.
Ce texte ne doit pas cependant être pris pour argent comptant et les thèses de Proudhon, intéressantes par bien des aspects, méritent d'être redécouvertes, au-delà des caricatures...