Depuis la crise énergétique née de la guerre en Ukraine, la sobriété est dans toutes les bouches. Mais le terme ne dépasse jamais en réalité dans le débat actuel le niveau de la lutte anti-gaspi selon l'expression à la mode dans les années 1970. Jamais l'expression de nécessité vertu n'a été aussi justifiée. La notion de sobriété est assurément plus exigeante et globale. Elle renvoie à une dimension morale de la vie qui englobe l'ensemble de nos faits et gestes. Davantage elle semble étrangère à nos économie fondées entièrement sur la production et la consommation.
En partant de la morale antique où la sobriété occupe une place considérable, nous voyons avec Pierre Caye toutes les conséquences qu'implique dans l'économie contemporaine une sobriété clairement assumée dans sa dimension aussi bien morale que matérielle.
Une conférence organisée par le Groupe de Recherche pour l'Éducation et la Prospective.
Il fut un esprit brillant et un penseur énigmatique. Professeur de mathématiques et sciences naturelles au lycée de Hambourg, auteur à l'âge de 24 ans, d'une thèse sur le philosophe grec Héraclite, Oswald Spengler (1880-1936) fut une figure importante de la "Révolution conservatrice" allemande sous la République de Weimar.
Mais le nom d'Oswald Spengler reste surtout associé au titre de son important essai Le Déclin de l'Occident, publié en deux tomes en Allemagne, après la Première Guerre mondiale (1918-1922). Ce livre, qualifié de "roman intellectuel" par l'écrivain allemand Thomas Mann et traduit pour la première fois en français en 1933 aux éditions Gallimard, eut un grand retentissement et valut à son auteur un succès mondial. Il se présente comme une vue d'ensemble de l'histoire mondiale ou plutôt une "morphologie" de l'histoire mondiale, divisée en huit grandes cultures humaines dotées chacune d'une âme spécifique.
Ces cultures, selon Oswald Spengler, s'appuyant sur une analogie organique, cyclique et biologique, "croissent et vieillissent" inéluctablement, s'essoufflent et se dévitalisent, avant de se transformer en civilisations, derniers stades de leur évolution. Penseur d'une philosophie globale de l'histoire, Oswald Spengler diagnostique le déclin inéluctable de la civilisation occidentale d'inspiration "faustienne", guidée par son idéologie du progrès issue des Lumières.
Si l'œuvre d'Oswald Spengler n'est pas sans paradoxes ni ambiguïtés, elle aura, par ses analyses, influencé souterrainement nombre d'auteurs du XXe siècle, tels que les philosophes Martin Heidegger et Ludwig Wittgenstein ou encore l'écrivain américain Howard Phillips Lovecraft. Une œuvre qui reste d'une indéniable actualité.
Émission "Une vie, une oeuvre", produite par Catherine Paoletti.
Philosophe spécialiste de la théorie architecturale à l'âge humaniste et classique, Pierre Caye nous permet de mesurer l'importance de la discipline architecturale non seulement dans la constitution de la théorie de l'art, mais, plus généralement encore, dans l'élaboration d'un paradigme inédit de la technique, distant à la fois du monde des artisans et de celui des ingénieurs, paradigme qui certes annonce par maints traits la technique des Modernes mais en entretenant avec la nature un rapport radicalement distinct de l'approche démiurgique que propose cette dernière.
Présentation d'un recherche qui, à travers la perspective technique ainsi revisitée, permet de questionner différemment les rapports de l'homme au pouvoir et à son horizon métaphysique.
Le philosophe Pierre Caye nous propose une méditation sur l'exeremenon, notion néoplatonicience de la séparation et de la solitude. Alors que celle-ci est habituellement comprise -et traduite- par "transcendance", elle signifie littéralement "ce qui est arraché et qui, en tant que tel, se tient en suspens".
Une notion importante à saisir qui ne s'applique directement ni à l'homme, ni à la question politique, mais au principe et à la question proprement métaphysique.
Pierre Caye, philosophe, mène ses recherches sur le De architectura de Vitruve et sur la théorie architecturale à l'âge humaniste et classique. Il s'agit de mesurer l'importance de la discipline architecturale non seulement dans la constitution de la théorie de l'art du XVème jusqu'au début du XIXème siècle, mais, plus généralement encore, dans l'élaboration d'un paradigme inédit de la technique, distant à la fois du monde des artisans et de celui des ingénieurs, paradigme qui certes annonce par maints traits (culture du projet, emploi des mathématiques, etc.) la technique des Modernes mais en entretenant avec la nature un rapport radicalement distinct de l'approche démiurgique que propose cette dernière.
Recherche qui, à travers la perspective technique ainsi revisitée, permet de questionner différemment les rapports de l'homme au pouvoir et à son horizon métaphysique.
Tout porte à croire que la "crise" écologique entraîne l'humanité dans une spirale incontrôlable de désastres menaçants d'emporter le vivant tout entier dans son extinction. Loin d'être une "crise" parmi d’autres, laissant réapparaître une certaine reprise ou réparation, elle révèle aujourd'hui un véritable péril qui requiert l'engagement le plus urgent. Aussi l'écologie doit-elle représenter non seulement une tâche éthique mais aussi, et peut-être surtout, une nécessité existentielle pour l'être humain, et notamment pour les générations à venir.
La philosophie ne peut guère se complaire dans des discours édifiants ou consolateurs, ni se voiler devant les dangers qui nous font face. Elle doit assumer la responsabilité d'abord d'analyser les causes et les effets de ce qui nous arrive, puis de proposer des pistes de réflexion et d'action, capables de sustenter un avenir viable et prospère au nom de l'humanité elle-même. Elle ne peut avoir d'autre dessein que celui de porter un regard critique au cœur même de la "crise" écologique, de mobiliser toutes les forces vives et tous les savoirs afin d'élaborer une politique et une éthique pour le monde et l’humanité à venir.
Quelle politique face à la menace qui nous hante aujourd'hui et qui risque d'emporter notre espace de vie ? Depuis quelle loi est-il possible de redéfinir, à l'aune de la "crise" écologique, une éthique du "vivre-ensemble" collectif, durable, équitable ? Quelles ressources peuvent être aujourd’hui engagées pour sauver l'environnement de sa dégénérescence et par là-même assurer un avenir viable à l'humanité ?
Comment penser en l'homme, à partir de son impuissance native, la constitution d'une force adossée à une Nature fuyante et désordonnée ?
Le philosophe Pierre Caye propose une éthique non pas dynamique, de l'affirmation de soi dans la maîtrise du monde, mais statique, de la résistance au monde dans son aménagement durable.
Ne pas confondre l'Un-Bien avec sa propre sur-puissance : voilà l'un des enseignements principaux néoplatoniciens, notamment issu d'une relecture attentive de la première hypothèse du Parménide de Platon. Car comme nous le rappelle le philosophe Pierre Caye, le principe ultime détient la puissance ultime sans être puissance, quitte à être pour ainsi dire impuissant quand on le prend strictement en lui-même.
La transmission ultérieure du néoplatonisme grec s'est malheureusement faite au prix de l'oubli des principales opérations qui ont fait la spécificité de cette doctrine par rapport non seulement aux autres courants de la philosophie antique, mais même des autres écoles platoniciennes : la différence radicale entre l'être et l'un, le principe comme au-delà non seulement de l'être mais aussi de l'intellect.