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La bêtise n'est pas seulement une défaillance individuelle de la raison, mais un phénomène social et politique qui interroge les fondements mêmes de la démocratie. Dans une époque où les fake news et les discours démagogiques prospèrent, comment penser le lien entre bêtise et espace public ?
C'est à cette question que répondent, chacun à leur manière, trois figures majeures de la modernité littéraire et intellectuelle : James Joyce, Robert Musil et Karl Kraus. À travers leurs œuvres – Ulysse, L'Homme sans qualités ou Les Derniers Jours de l'humanité –, ils dissèquent les mécanismes de la stupidité organisée, révélant comment elle se nourrit des failles du langage, des illusions de la technique et des passions tristes de la masse.
Pascal Engel nous invite à explorer cette généalogie littéraire et critique, où la raison, loin d'être un rempart infaillible, doit sans cesse se confronter à ses propres limites pour préserver l'idée même de démocratie.


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"Je ne dirai jamais quelque chose que je ne crois pas" : quant à la vérité, Trump assume un positionnement moral, la sincérité et l'utile prévalent. Le phénomène Trump est-il la manifestation d'un certain nombre de pathologies, de vices, de dysfonctionnements de la démocratie ?
Qu'est-ce que les citoyens attendent vraiment de leur président ? Est-ce la vérité avant tout ?
Émission "Les Chemins de la philosophie", animassion Adèle Van Reeth.


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Qu'il y ait des actions mentales est indéniable : concentrer son attention, adopter une position, changer d'avis, former une hypothèse, accepter une proposition, calculer ou même imaginer semblent être des choses qui impliquent une activité dans le domaine épistémique.
Mais cela implique-t-il qu'il y ait réellement de l'agir épistémique ? Certes beaucoup de philosophes, comme Descartes, considèrent que le jugement est sous le contrôle de la volonté, et d'autres, comme James, pensent qu'on peut parler de volonté de croire. On peut essayer de juger, de juger rapidement ou lentement mais peut-on essayer de croire ou de savoir, et croire ou savoir rapidement ou lentement ?
Sans discuter en détail le cas complexe de la croyance et du jugement, Pascal Engel essaie de donner divers critères de l'action dans le domaine épistemique : le rôle du vouloir, le jugement pratique, la phénoménologie de l'agir et les actes mentaux qui font partie de l'enquête.
Malgré la présence d'actions mentales dans chacune de ces caractérisations, il soutient qu'il ne peut pas y avoir réellement d'agir épistemique, parce que la structure normative des actions dans le domaine épistemique est fondamentalement différente de celle des actions dans le domaine pratique.


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Les livres changent le monde. En douteriez-vous ? C'est en compagnie de l'écrivain philospohe Régis Debray et du haut fonctionnaire Didier Leschi qu'au travers de cette série d'émissions nous allons comprendre pourquoi, mais surtout comment.
Cette série sur l'histoire des idées, l'histoire du monde, l'Histoire donc tout simplement dessine le paysage (subjectif) de la trentaine de livres qui ont bouleversé, depuis 1900, la marche des choses et transformé les représentations à l'échelle internationale.
Introduite par une émission sur l'histoire de la diffusion des textes, l'étude se termine sur une tentative de dessiner l'avenir. Il y a des livres qui font tomber des murs.


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Ni réductible à l'éthique tout court, ni simple branche de l'épistémologie, l'éthique intellectuelle définit les normes qui fondent objectivement la correction des croyances.
Dans ses derniers travaux, le philosophe Pascal Engel montre que l'indifférence à leur égard, qu'ont en partage, à l'échelle planétaire, tant de nos politiques, journalistes et universitaires contemporains, représente la forme la plus aboutie du vice intellectuel et sape, dans la cité, la possibilité d'une démocratie véritable.
Un sujet capital pour notre temps.
Émission "Idées", animée par Pierre-Edouard Deldique.


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Le philosophe Pascal Engel publie Les vices du savoir, essai d'éthique intellectuelle (Agone, 2019), dans lequel il tente de réhabiliter la notion de vérité, trop souvent dénigrée par les pensées relativistes, pour délimiter les contours d'une éthique intellectuelle.
Car si une forme de relégation de la vérité a toujours existé, notre époque est caractérisée par un rapport particulier à cette notion. Dans son ouvrage, Pascal Engel décrit la figure du bulshitter, le "producteur de foutaise", à partir de la notion théorisée par Harry Frankfurt. Paradoxalement, celui-ci ne sort pas à proprement parler de l'opposition entre le vrai et le faux, puisqu'il s'attache malgré tout à démontrer la vérité de son discours. En revanche, c'est le rapport de ses assertions avec la vérité que le bullshitter dénigre.
Cette dimension ambivalente de notre rapport à la vérité rend d'autant plus nécessaire la réhabilitation de cette notion dans le cadre d'une éthique intellectuelle. Pascal Engel montre la spécificité d'une telle démarche, qui associe deux dimension de la vie humaine longtemps divisées : la connaissance et l'éthique.
Émission "La Grande table des idées", animée par Olivia Gesbert.


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Dewey fut longtemps le seul philosophe américain connu et influent, notamment pour ses théories de l'éducation et son engagement politique.
Mais ce qui fait sa spécificité est son épistémologie "expérientialiste", non au sens où elle traiterait la sensation comme un donné, mais au sens où celle-ci est toujours déjà tissée de croyances, qui sont non pas des enregistrements passifs mais des dispositions à agir. En conséquence de quoi la conception deweyenne de la vérité devient une "assertion garantie" et un consensus sur le plan collectif.
Ce rejet de la conception classique de la vérité comme correspondance (avec les faits) et la conception traditionnelle selon laquelle la connaissance théorique prend le pas sur la connaissance pratique nous semble très contemporain, à nous qui avons renoncé aux vérités et aux fins transcendantes, et qui croyons qu'il nous faut inventer nos valeurs et réviser sans cesse nos croyances dans un univers incertain...


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La philosophie de tradition analytique, née à la fin du siècle dernier des critiques de l'idéalisme en Allemagne et en Grande-Bretagne, a connu des développements très variés au vingtième siècle, du réalisme à l'empirisme logique et à la philosophie linguistique.
Aujourd'hui elle semble avoir éclaté, aussi bien dans ses méthodes que dans ses doctrines, en de multiples tendances. Pascal Engel nous présente cette diversité tout en nous révélant la continuité d'une tradition et d'un style qui incarne, au sein de l'espace pluriel de la philosophie contemporaine, l'une des figures du rationalisme.
Émission "Les Chemins de la philosophie", animée par Adèle Van Reeth