A quelles conditions la critique de la démocratie est-elle légitime ? Avec Chantal Delsol, Jean-Marie Donegani, Olivier Postel Vinay et Blandine Kriegel sur France Culture.


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08.11.2010

La démocratie renvoie à plusieurs réalités distinctes :
  - c’est d’abord un mode d’organisation des pouvoirs (un peuple qui se gouverne lui-même selon des procédures à préciser : la souveraineté populaire)
  - c’est un mode d’exercice du pouvoir qui, par des techniques diverses, garantit les droits subjectifs des individus ; en particulier, il protège les citoyens contre l’arbitraire et les abus auxquels tend spontanément tout pouvoir (la liberté)
  - la démocratie est aussi un régime social dont l’idéal régulateur est l’égalité
La démocratie a toujours fait l’objet de critiques. On lui reproche de flatter la plèbe au détriment des hommes sages et raisonnables. On lui impute la médiocratie des goûts et des mœurs ou l’égoïsme et l’absence de sens civique. On l’accuse de diviser la société et ainsi d’affaiblir l’Etat. On la soupçonne d’être incapable d’effort prolongé, notamment dans le domaine diplomatique et guerrier. On veut y voir un simple théâtre d’ombres, derrière lequel, quelques individus appartenant aux élites sociale miment l’affrontement. On la soupçonne d’être corrompue et de protéger les intérêts des riches.
Voilà pour les critiques classiques. Mais la critique se renouvelle : la démocratie nourrit les haines ethniques et expose les minorités à la revanche des peuples majoritaires. La démocratie représentative est enfermée dans le cadre des Etats-nations, alors que les défis sont planétaires.
Puisqu’elle elle n’est plus adaptée, il faut la remplacer par des gouvernances régionales, comme l’Union Européenne, voire mondiale.

Emission "Du Grain à moudre".

Le libéralisme est-il un ennemi du capitalisme ? Avec Stefan Halper, Olivier Postel Vinay, Pierre Bezbakh et Pascal Salin sur France Culture.


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04.04.2011

Dans l’histoire du capitalisme (marchand puis industriel et enfin financier), le libéralisme n’est-il qu’une étape ? Une étape bientôt dépassée ? Les deux notions, capitalisme et libéralisme  n’ont-elles en commun que d’être appliquées aujourd’hui dans les sociétés occidentales ?
Autre question, plus stimulante encore : la doxa libérale ne fait-elle pas fi de l’histoire des grandes nations capitalistes ? Nations qui ont construit leur puissance à coup d’intervention de l’Etat, des guerres de l’Opium britanniques au new deal américain en passant par le plan Marshall en Europe et le patriotisme économique cher à la France ou au Japon qui voient leurs gouvernements toujours soutenir diplomatiquement, et financièrement quand il le faut, leurs champions nationaux ? Quant à la réussite économique de la Chine, ne montre-t-elle pas manière éclatante que capitalisme et démocratie ne sont définitivement pas mariés mais forment plutôt une union libre et récente ?
Et puis, la crise financière de 2008 a vu, faut-il le rappeler, les Etats voler au secours des banques.
Qu'en est-il donc de la doctrine libérale ?
Emission "Du Grain à moudre".