Henri Blocher, professeur de théologie systématique à la faculté libre de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine, est l'un des théologiens protestants français actuels les plus éminents.
Cette série de cours qu'il a donnée pendant plusieurs dizaines d'années à pour ambition de balayer l'histoire de la philosophie occidentale et de passer ses différents courants spirituels-intellectuels au crible d'une critique théologique solide tout en en restitutant fidèlement le contenu.
Comprendre les tendances qui orientent les pensées alentour et les mesurer à l'aune de la Parole de Dieu, voilà ce dont nous devrions être capable après avoir suivi ces enseignements.
Qui sont les antimodernes ? Non pas les conservateurs, les académiques, les frileux, les pompiers, les réactionnaires, mais les modernes à contre-cœur, malgré eux, à leur corps défendant, ceux qui avancent en regardant dans le rétroviseur, comme Sartre disait de Baudelaire.
Antoine Compagnon poursuit le filon de la résistance à la modernité qui traverse toute la modernité et qui en quelque manière la définit, en la distinguant d'un modernisme naïf, zélateur du progrès.
Après avoir exposé les grands thèmes caractéristiques du courant antimoderne aux XIXe et XXe siècles (la contre-révolution, les anti-Lumières, le pessimisme, le péché originel, le sublime et la vitupération), Antoine Compagnon revient sur le parcours de certains écrivains emblématiques pour montrer, justement, ces traits idéaux.
Entre les thèmes et les figures, des variations apparaissent, mais les antimodernes ont été le sel de la modernité, son revers ou son repli, sa réserve et sa ressource. Sans l'antimoderne, le moderne courait à sa perte, car les antimodernes ont donné la liberté aux modernes, ils ont été les modernes plus la liberté.
Il va de soi, aujourd’hui, que Montaigne est notre ami. Il nous captive, nous émeut, nous persuade. Mais Montaigne nous trompe. Il nous conduit par le bout du nez. Nous devons donc faire un effort vigoureux pour échapper à son charme et saisir ce qu’il a vraiment voulu dire.
Montaigne est engagé dans une entreprise de recomposition des autorités, dont le Moi de chacun de nous voudrait être l’heureux héritier. Il faut entrer dans son atelier pour découvrir ce que cette entreprise comporte d’audace et de ruse, de vertu et de vice, de vérité et de mensonge.
Montaigne en devient moins aimable, mais beaucoup plus grand qu’une tradition complaisante ne l’a fait. En le comprenant comme il s’est compris lui-même, nous verrons plus clair dans ce que nous sommes devenus après lui et, pour une part, à cause de lui. C’est de nous qu’il s’agit.
Michel Onfray, athée et libre penseur, partagera sa vision des différents mouvements de pensée religieux. Entre, d’une part, le développement du dogmatisme couplé aux déploiements des intégrismes et, d’autre part, une pensée unique politiquement correcte qui tend à supposer qu’il n’est pas permis d’émettre une critique constructive à l’égard d’une croyance qui n’est pas la nôtre, comment faire, sans se rendre coupable d’extrémisme anti-religieux, pour parvenir à construire une réflexion critique à l’égard d’une pensée de type religieux ?
Terre et Famille est une association qui a pour objet de faire grandir le bagage culturel des participants en restaurant l’esprit médiéval hérité de la France chrétienne. Ce projet est parfaitement résumé par l'énoncé "S'enraciner pour s'élever".
Pierre Magnard, dans cette conférence inaugurale, nous livre une réflexion sur ce qui relie l'homme à la terre, à sa terre.
Puissons-nous entendre ce message, reconquérir nos âmes de paysans et devenir ce que nous sommes vraiment.
"Un parler ouvert ouvre un autre parler et le tire hors, comme fait le vin et l'amour" (III, 1, p. 794). Un parler ouvert est un parler affranchi et non pas retenu par la crainte, inhibé par l'avarice du coeur, contrôlé par les conventions ; un parler affranchi est un parler qui affranchit.
Montaigne nous interpelle, il nous provoque à la parole, non certes pour que nous ajoutions encore au "fourmillement" de commentaires académiques qui aujourd'hui finissent par étouffer son propos, mais pour que nous nous découvrions à l'épreuve des Essais et que nous nous exprimions, à la faveur de cette "entreglose".
On ne lit pas les Essais, ce sont eux qui nous lisent et nous déchiffrent. Tel est le "suffisant lecteur" ; qu'il inventorie son âme au miroir de celle de Montaigne, comme Montaigne découvrait la sienne propre à travers ses auteurs favoris, et c'en est fait du doctus cum libro si chacun n'est savant que de soi-même. La véritable "suffisance" n'est pas l'autorité donnée par un savoir accumulé, mais cette fécondité acquise d'une ouverture à qui nous interpelle. Ainsi les Essais, inachevés par essence, font leur jeu de cette mise en abyme de mille et une intériorités, qui se creusent en cet entretien infini.
Le privilège de ceux qui aujourd'hui s'expriment ne saurait leur donner qu'un devoir, celui de ne se point départir d'une grande humilité.