Gérard-François Dumont, professeur à l’Université de Paris-Sorbonne et directeur de la revue Population & Avenir, et Michèle Tribalat, démographe et ancienne directrice de recherche à l'Institut national d'études démographiques, nous donnent deux exposés respectivement sur les perspectives démographiques en Europe et en France.
La question de l'apport de population lié aux phénomènes migratoire est traité en profondeur.
Une conférence organisée par l'association "Critique de la raison européenne".
Le modèle d’assimilation français a-t-il encore un avenir ? Michèle Tribalat et Yves-Marie Laulan répondent ici par la négative.
Il leur importe tout d’abord de démêler le vrai du faux dans les chiffres qui circulent sur l’immigration étrangère, et ensuite d'examiner en quoi l’islam change la donne.
Le refus, de la part des classes moyennes, du modèle multiculturaliste préconisé par l’UE semble acté.
Entre volonté d'assimilation aux codes sociaux traditionnels français et "droit à la différence", comment les immigrés peuvent-ils gérer leur intégration en France ?
Comment comprendre l'évolution du discours de la société et du politique sur ce point ? Et qu'en est-il des réalités effectives sur le terrain ?
Quels sont les effets réels de l'immigration sur la structure démographique de nos populations ? Est-il exact que cette immigration, tende, dans toute l'Europe, à en empêcher le vieillissement ? L'afflux d'immigrés entraîne-t-il ou non une baisse des salaires des ouvriers et employés sous-qualifiés natifs ? Les immigrés sont-ils davantage chômeurs que les natifs et quelle est leur contribution à l'augmentation de la masse salariale ? Quels seront les effets à long terme des nouvelles vagues d'immigrations sur les comptes sociaux ? Sur les montants des retraites ?
Il est particulièrement difficile de parler de ces questions : les données disponibles sont rares, contradictoires, sujettes à caution. C'est que tout débat sur l'immigration est immédiatement piégé par des oppositions idéologiques manichéennes. Même l'estimation précise de l'ampleur des flux migratoires est, dans notre pays, imprécise, allant du simple au triple selon l'administration compétente.
Comment, dans ces conditions, se donner les moyens de politiques migratoires dignes de ce nom ? Alors même que ces politiques pourraient bien échapper à nos Etats-nations pour être transférées à des instances communautaires sur lesquels les citoyens n'ont que peu de contrôle et sur des juridictions internationales sur lesquelles ils en ont encore moins.
Emission "Du Grain à moudre".