Franco-Americain, Jonathan Alpeyrie est photographe de guerre depuis 20 ans. Il couvre depuis quelques années la guerre des cartels et le trafic de drogues en Amérique latine et aux États-Unis.
Un état des lieux plus que nécessaire, alors que la crise des opioïdes aux États-Unis est devenue l'un des problèmes les plus préoccupants à travers le pays et que les différents gouvernements semblent incapables d'endiguer le flux de drogues illicites traversant ses frontières sud.
Malcolm Lowry nous a légué un chef-d'oeuvre avec Au-dessous du volcan. Le roman se déroule dans la ville de Cuernavaca et plus largement au Mexique, dans un décor décado-morbide qui aura marqué chacun de ceux qui se sont aventurés dans ce roman.
Retour sur les traces de Lowry au Mexique en compagnie de ceux qui l'ont lu, aimé, et admiré.
L'Amérique latine continue d'étonner, et c'est bien souvent au travers d'idées reçues que la France s'invente un rapport étrange avec ce continent.
Thierry Noël, historien et spécialiste de cette région du monde pour y avoir longtemps voyagé, évoque les liens anciens et plus récents qui nous lient, les intérêts réciproques qui pourraient nous rapprocher mais aussi les nombreux clichés et malentendus qui troublent parfois la vision que nous avons de cet univers fascinant.
Pourquoi devons-nous nous souvenir de la bataille de Camerone, ce combat qui opposa une compagnie de la Légion étrangère aux troupes mexicaines le 30 avril 1863 lors de l'expédition française au Mexique ?
Parce que soixante-deux soldats de la Légion, assiégés dans un bâtiment d'une hacienda du petit village de Camarón de Tejeda, résistèrent plus d'une journée à l'assaut de 2'000 soldats mexicains.
C'est seulement à la fin de la journée que les six légionnaires encore en état de combattre, à court de munitions, se rendent à leurs adversaires à condition de garder leurs armes et de pouvoir secourir leurs camarades blessés.
Cet acte de bravoure, célébré chaque année comme un haut fait de la Légion étrangère, doit rester ancré dans la mémoire des français : nous nous devons de perpétuer cet héritage glorieux.
Entre 1926 et 1929, le Mexique connaît une révolution dans la révolution (1910-1940) : la rébellion des Cristeros. Dans sa volonté de transformer la société, l'État, sous la présidence Calles, agresse frontalement l'Église catholique qui réagit en suspendant le culte. L'État ferme alors les églises, interdit le culte privé et la distribution des sacrements.
S'agit-il d'un énième épisode d'un conflit séculaire entre deux vieux adversaires, d'une diversion idéologique dans un contexte économique difficile, alors que plane la menace d'un nouveau bras de fer avec l'encombrant voisin américain ?
Quoi qu'il en soit, l'épisode débouche sur un fait totalement inattendu : le peuple, blessé dans ses convictions les plus profondes, à bout de patience après avoir épuisé tous les moyens légaux de résistance, se soulève au nom du Christ-Roi (Cristo Rey). Malgré une répression impitoyable, non seulement l'insurrection ne s'éteint pas, mais elle se structure et se développe. L'État se découvre dans une impasse. Il en sort grâce à la médiation américaine : en 1929, le culte reprend, les Cristeros déposent les armes. Mais le bilan humain est tragique : plus de deux cent mille morts, combattants des deux camps et civils, des centaines de milliers de Mexicains ont fui leur pays. Une chape de plomb tombe alors sur l'événement, que l'histoire officielle va s'appliquer à oublier...