Que se cache-t-il derrière "les Outre-mer" ? De quels territoires s'agit-il ? Quels sont les réalités géographiques, démographiques, juridiques et socio-économiques qui se trouvent derrière les photos de carte postale ?
Docteur en sciences économiques, maître de conférences des universités en poste en Martinique, Jean-Michel Salmon est spécialiste des questions économiques internationales, des politiques européennes et des Outre-mer, sujets sur lesquels il a rédigé de nombreux rapports en tant que consultant indépendant.
Il nous propose un gros plan pour mieux comprendre les forces et faiblesses de ces territoires français au statut juridique et à l'histoire si particuliers.
À la fois insulaire et continentale, la France est un État bénéficiant d'avantages stratégiques uniques au monde. Au carrefour des grands enjeux mondiaux, les territoires d'outre-mer font de la France un acteur incontournable dans les relations internationales : première destination touristique mondiale, deuxième domaine maritime mondiale, principal protecteur de la richesse écologique mondiale…
Bien qu'acteur majeur, la France a cependant un rôle mineur sur la scène internationale. État archipélagique cloisonné par une conscience continentale, la France doit composer avec des logiques structurelles défavorables pour la majorité de ses territoires dont les réalités économiques, écologiques, démographiques, sociétales ou culturelles sont encore trop souvent méconnues de ses citoyens et des décideurs politiques.
L'intervention d'Arthur Parent s'adresse à tous ceux qui désirent mieux connaître les spécificités de nos territoires, leur traduction dans nos politiques publiques ainsi que leur relation et interconnexion avec leur environnement régional proche et l’Europe.
Le philosophe et universitaire Eric Martin nous propose, dans cette série d'interventions, de (re)découvrir des auteurs de la théorie critique, de la pensée québécoise ou de la tradition philosophique.
Le point commun entre toutes les pensées exposées étant de récuser la conception de la liberté supposément "auto-fondée", c'est-à-dire indépendante de quelque condition que ce soit. La liberté, en effet, a des "racines", c'est à dire qu'elle suppose des conditions qui la rendent possible et dont il importe de se montrer soucieux si l'on veut qu'elle conserve un sens et une réelle effectivité.
Loin d'être dépassée, l'idée de souveraineté est de retour à l'avant-scène. Mais plutôt que d'abandonner ce "retour" de la nation aux mains des populismes de droite, il est grand temps de réarticuler question sociale et question nationale dans une perspective émancipatrice.
En revisitant le riche héritage révolutionnaire québécois, Eric Martin réactualise le slogan des années 1960-1970 "Socialisme et indépendance". Socialisme au sens de démocratisation de l'économie, mais aussi d'une société orientée vers la justice et le bien commun. Indépendance parce qu'aucun projet à visée émancipatrice ne peut être mis en place tant que subsiste le carcan colonial et impérial du fédéralisme canadien sur les Québécois et les Autochtones.
Eric Martin propose de renouer avec un "socialisme d'ici", pour sortir du dialogue de sourds entre inclusifs et nationalistes conservateurs et enraciner au Québec un véritable projet de souveraineté républicain et écosocialiste.
Un entretien conduit par Guillaume Wagner.
La récente crise catalane a fait naître, comme les champignons après la pluie, toute une génération de "spécialistes" qui avaient autant d'avis sur notre grand voisin espagnol que d'ignorance sur sa réalité.
Nicolas Klein, hispanisant, revient sur le poids de l'histoire, sur la vie politique espagnole et sur les grands défis auxquels l'Espagne est confrontée pour nous permettre de comprendre cette tentative de sécession régionaliste. Plus largement, il nous guide dans notre incompréhension française face aux affaires politiques de ce pays que nous connaissons finalement assez mal.
Nicolas Klein, hispanisant et spécialiste de l'Espagne contemporaine, nous propose dans cette conférence de revenir sur l'histoire de l'indépendantisme catalan, ses enjeux et ses raisons.
Car la logique de sécession portée par certains réseaux et accompagnant des intérêts bien précis représente l'un des grands défis auquel l'Espagne est aujourd'hui confrontée...
Alors que le parti Podemos a pris place au sein des instances gouvernementales espagnoles, qui et comment sera gouverné le pays ? Car le résultat des dernières élections modifie profondément le paysage politique et témoigne d'abord de la division du pays.
La "gauche radicale" est-elle la solution pour permettre à l'Espagne de relever les défis auxquels elle est confrontée ?
La CEE et l’Union européenne ont promu les régionalismes au détriment des pouvoirs centraux, dans une optique ouvertement fédéraliste. Or, Bruxelles et l’ensemble de la construction européenne sont aujourd’hui très affaiblis, notamment par les trains massifs et quasi simultanés des récents élargissements (2004, 2007) et par les effets délétères de la crise économique mondiale depuis 2008. On enregistre aujourd’hui des revendications d’autonomie, de souveraineté et d’indépendance (référendum voulu par les Écossais en 2014 ; poussée indépendantiste chronique en Catalogne ; etc.). Il s’agit d’une tendance lourde à la fragmentation, confirmée par le fait que cinq pays de l’UE refusent de reconnaître l’auto-proclamation de l’indépendance du Kosovo et par les provocations du régime hongrois (distribution de passeports aux Magyars de souche avec droit de vote en Hongrie…) et du régime roumain (à l’égard des Moldaves). Quelle suite donner aux demandes minoritaires, nationalitaires ou communautaires ? Quelle responsabilité des États et de l’UE ?