Philosophe controversé, Giovanni Gentile est probablement l'intellectuel le plus représentatif de la pensée fasciste italienne. Théoricien de l'idéalisme actuel (actualisme), il a cherché à concilier métaphysique et action politique, tout en marquant l'histoire de l'éducation italienne par ses réformes.
L'occasion de revenir sur son parcours intellectuel, ses engagements, ses débats avec Antonio Labriola et Benedetto Croce et l'héritage complexe qu'il laisse derrière lui. Une plongée dans les tensions entre philosophie et idéologie au cœur du XXe siècle.
Émission "Une Vie, une Œuvre", produite par Christine Goémé.
Au fil des siècles, de nombreux courants de pensée ont façonné notre conception du monde et notre manière d'appréhender l'existence : Qu'est-ce que la vérité ? Comment peut-on vivre heureux ? Dieu existe-t-il ? Quel est le sens de notre vie ?
Bien loin du jargon des spécialistes, le professeur de philosophie Charles Robin nous rend accessible les œuvres des plus grands philosophes afin d'en faciliter la compréhension et, pourquoi pas, de nous faire changer le regard que nous portons sur nous-mêmes et sur le monde.
Une initiation sérieuse à une discipline souvent difficile d'accès, dans un langage clair et une atmosphère détendue.
C'est en compagnie de Victor Sarkis et après sa contribution (lien vers l'article ci-dessous) que Dominique Pagani engage la discussion sur les problématiques inhérentes au rapport Hegel/Marx.
D'un côté, il est absolument évident que Marx doit énormément à Hegel quand de l'autre, il est tout aussi indéniable que dès sa jeunesse et jusqu’à sa mort, Marx n'a cessé de proclamer sa "rupture"avec Hegel. Alors : rupture ou continuité ?
Un problème à dominante philosophique mais dont les retombées sont immédiatement politiques, tant la dissociation de Marx à Hegel, dans son interprétation dominante, est historiquement corrélée à des périodes de recul de la classe ouvrière.
Un échange modéré par Étienne Burle.
Le philosophe Benoit Bohy-Bunel nous propose une analyse critique suivie de la grande oeuvre de Kant, la Critique de la raison pure. Il s'agit d'une approche matérialiste, qui n'est pas économiciste, mais qui définit la matière comme rapports sociaux concrets entre corporéités agissantes.
La démarche idéologique kantienne s'inscrit dans une dépossession du travail manuel par le travail intellectuel. Dès lors, les facultés transcendantales de Kant perdent leur universalité et retrouvent leur perspective située : c'est le sujet masculin blanc et bourgeois qui s'arroge l'universalité, pour mieux assigner les individus minorisés qui sont considérés comme étant hors culture.
La chose en soi est définissable : elle est la souffrance des individus réifiés, que Kant ne veut pas (ou ne peut pas) thématiser. La dialectique transcendantale prend alors une tout autre signification, ainsi que tout le projet critique kantien.
Benedetto Croce est un philosophe, historien, écrivain et homme politique italien, fondateur du Parti libéral italien. Continuateur de la pensée de Hegel, influencé par Antonio Labriola, mais proche également de Giambattista Vico et de Wilhelm von Humboldt, il s'opposa au fascisme et à l'engagement de son ancien collaborateur Giovanni Gentile. Son opposition opiniâtre au naturalisme et au scientisme positiviste l'amena très tôt à condamner la pensée raciale et les différentes formes du racisme. Les thèmes principaux de son œuvre sont l'esthétique et la philosophie de l'histoire (dite aussi historicisme). Il rapprocha l'esthétique de la philosophie du langage.
En politique, Benedetto Croce fut ministre de l'Instruction publique en 1920-21 dans le cabinet du libéral Giovanni Giolitti, ministre sans portefeuille des gouvernements du CLN et, devenu président du Parti libéral italien par lui fondé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il fut élu à l'Assemblée constituante de la République italienne (25 juin 1946 - 31 janvier 1948).
Émission "Une vie, une oeuvre", produite par Pascale Lismonde.
Né en 1859 dans l’actuelle république Tchèque et mort en 1938 en Allemagne, Edmund Husserl est l'un des plus grands penseurs du XXe siècle, père de la phénoménologie. Son projet philosophique ? Refonder la métaphysique en repensant la façon dont l'Homme saisit l'essence des choses. Ses outils ? Les mathématiques et la logique.
Mais comment revenir au monde ? Et surtout, pourquoi et comment en sommes-nous partis ? La phénoménologie cesse de s'intéresser sur le "quoi" du monde pour s'intéresser au "comment". Pour Husserl, le monde est l'horizon de notre expérience. Mais alors, comment le monde se donne-t-il ? Quel est son mode d'expérience ? Et de quel monde parle-t-on ? Vit-on chacun dans son monde ? Et comment saisir l'expérience de la conscience ? Comment la temporaliser ? Et quelle est la nature de la conscience ?
Autant de questions auxquelles il faut bien répondre, tant la méthode philosophique d'Edmund Husserl est sans précédent et engendra une vaste postérité.
Émission "Les Chemins de la philosophie", animée par Adèle Van Reeth.
Par le courant philosophique appelé "Idéalisme allemand" et les idées des penseurs comme Hegel, Fichte ou Kant, les Allemands depuis le XVIIIe jusqu'au début du XIXe siècle se voyaient symboliquement les descendants des anciens Grecs.
L'œuvre théâtrale de Wagner magnifie cette vision d'une façon si absolue qu'on ne peut en saisir toute la profondeur qu'en la considérant avec toutes ses implications philosophiques. Son art est une réponse éloquente à la question : "Qu'est-ce qui est allemand ?"
Une conférence organisée par le Cercle Richard Wagner-Lyon.
Dans l'histoire de la philosophie, le réalisme désigne la position qui affirme l'existence d'une réalité extérieure indépendante de notre esprit. Cette position affirme également que le monde est une chose et que nos représentations en sont une autre.
Depuis l'interpréation douteuse qu'en a proposé Fichte, Kant est resté assigné à la catégorie des idéalistes.
Bernard Bourgeois, grand spécialiste de l'histoire de la philosophie allemande moderne, entend ici démontrer que Kant appartient pourtant bien à la tradition réaliste lorsqu'il est compris correctement, et que sa philosophie s'oppose même frontalement à l'idéalisme et à ses conséquences les plus néfastes.