Cours régulier de philosophie de l'art et de la technique. Avec Fabrice Hadjadj à l'Institut Philanthropos.


(0)
122 Vues
0 commentaire
2016

La technique semble désormais empiéter sur tous les domaines de l'activité humaine. La science se transforme en technoscience. La morale se fait gestion des ressources et management. La parole est livrée aux techniques de communication ; l'amour, au Kâma-Sûtra. Il n’est pas même jusqu'à l'évangélisation qui ne soit atteinte : on la conçoit aisément comme la nécessité d'allier Facebook à la Sainte Face, et Twitter à l'Esprit Saint. Il ne s'agit plus d'être, mais de faire (l'amour ou un beau discours). Mais un faire qui ne se fonde plus sur l'être ne peut en vérité que défaire, et sa volonté de puissance cache une impuissance radicale, qui asservit au lieu d'élever, qui manipule au lieu d'engendrer.
L'enjeu du cours de Fabrice Hadjadj est donc, avec Aristote et saint Thomas, de distinguer la technè (faire), de la praxis (agir) et de l'epistèmè (savoir), pour montrer en quoi le savoir-faire n'est pas d'abord un savoir, et en quoi la perfection de l'art ne se situe pas sur la même ligne que la perfection morale : la confusion, aussi bien que la séparation de ces trois espèces de vertu, est désastreuse.
Il montre également comment s'est opéré le passage de la technè des Anciens à la technique des Modernes, pour essayer de penser l'empire technocratique de notre époque (qui ne semble d'ailleurs plus une époque, mais un délai).
Ce sont bien les écrans qui font écran, en dépit de leurs nombreuses "fenêtres" et "icônes", et nos GPS qui nous égarent systématiquement, quand il s'agit d'être simplement ici...

Pourquoi le paon fait-il la roue ? Avec Olivier Rey à l'Institut Philanthropos.


(0)
199 Vues
0 commentaire
30.06.2022

Le mathématicien et philosophe Olivier Rey réalise une synthèse très éclairante sur le développement de la pensée moderne et de son appréhension de la nature marquée par la mathématisation. Il montre comment le vivant, dans ses formes souvent étonnantes et merveilleuses (comme celle du Paon qui fait la roue), échappe à cette approche réductionniste ainsi qu'à la logique de la pure conservation.

La grande accélération. Avec Pablo Jensen à l'Ecole Urbaine de Lyon.


(0)
371 Vues
0 commentaire
01.2022

Alors que sommes embarqués dans la grande accélération, qui menace aujourd'hui l'existence de la population humaine globale, Pablo Jensen tente un parallèle entre les logiques des révolutions scientifique et industrielle, qui mettent en place des circuits longs pour, respectivement, expliquer ou métaboliser le monde. La grande accélération serait alors produite par la synergie entre sciences expérimentales et industrie, menant à la création de boucles de rétroaction positive stables permettant d'aspirer et contrôler le monde.
Dans un premier temps, c'est la logique des premières étapes de la révolution scientifique qui est analysée en les reliant à celles de la révolution industrielle, grâce notamment à l'idée de "Engine Science" (Caroll-Burke, 2001).
Ensuite, et de manière plus générale, on se demande ce qu'on gagne et ce qu'on perd lorsqu'on passe d'un circuit court à un circuit long : quand on fait un détour par un laboratoire ou un centre de calcul pour maîtriser un phénomène ou quand on bâtit une usine de production de masse au lieu d'engendrer ses ressources localement.
Finalement, la conclusion est consacrée à l'exploration de ce parallèle entre sciences et machines en s'interrogeant sur la nécessité de refonder les sciences expérimentales pour les rendre "Terrestres".

Itinéraire de l'égarement : du rôle de la science dans l'absurdité contemporaine. Avec Olivier Rey sur Fréquence Paris Plurielle.


(0)
561 Vues
0 commentaire
26.10.2004

Comment l'idéal moderne de liberté défini comme l'affranchissement de la tradition pour mener sa vie propre et pour être soi-même a-t-il pu déchoir en liberté de choisir le lieu de ses prochaines vacances ? Les questions de fond - la vie telle qu'on aimerait vraiment la vivre, le sens d'une existence humaine - disparaissent de l'horizon.
Comment en sommes-nous arrivés à cette insignifiance ? Comment avons-nous pu à ce point nous fourvoyer ? La chose paraît si incompréhensible qu'elle nous invite à parcourir à nouveau le chemin, comme lorsqu'on a perdu ses clés et qu'on repasse dans sa tête faits et gestes pour se souvenir où on les a posées. Alors on se heurte à ce fait massif : la science moderne a peu à peu capté l'essentiel des forces spirituelles et matérielles de la culture occidentale.
Mais pourquoi l'Europe s'est-elle lancée à corps perdu dans l'aventure scientifique, du temps où la science ne servait pratiquement à rien ? Pour quelle raison, aujourd'hui, certains biologistes tiennent si fort à ce que l'homme soit une simple machine à survie pour ses gènes, ou une machine neuronale ? Quels sont les rapports ambigus entre l'individu autonome, libre, et la pensée objectivante qui nie son autonomie et sa liberté ? Que demande-t-on ultimement à la science ?

Émission "Planète Féministe", animée par Marie-Anne Juricic.

Lumières d'Italie : saison 1. Avec Denis Collin pour le Cercle Condorcet de l'Avallonnais.


(0)
714 Vues
0 commentaire
2022

Entre le XIIIe et le XVe siècle, la péninsule italienne est l'un des principaux foyers intellectuel et économique européens. Organisée tout d'abord autour des communes, la vie politique suscite la naissance d'États régionaux. Les deux forces antagonistes, Empire germanique et papauté, qui avaient jusque-là dominé, renoncent à assurer leur prépondérance.
De 1454 à 1494, une "politique d'équilibre" groupe les souverains dans une Ligue italienne qui, dans le climat culturel et artistique prestigieux du Quattrocento, semble préfigurer la formation d'un État national, sur le modèle espagnol ou français. Mais une série d'interventions étrangères vont bloquer cette évolution.
C'est dans ce contexte que certains esprits vont alorsa produire des oeuvres qui joueront un rôle décisif pour l'avenir du continent : Machiavel, Giordano Bruno ou encore Galilée.

Philosophies. Avec Blandine Kriegel sur Radio J.


(0)
1485 Vues
0 commentaire
2021

Accompagnée de divers spécialistes reconnus, la philosophe Blandine Kriegel nous propose de parcourir les grands auteurs de la philosophie qui ont fait l'histoire de cette discipline et continuent à être d'actualité, de l'Antiquité à nos jours.
L'occasion pour un large public d'être informé de l'évolution de la philosophie et de participer de plein droit à sa réflexion à partir de la lecture préalable d'un texte philosophique.

Une histoire de la raison. Avec François Châtelet sur France Culture.


(0)
1068 Vues
0 commentaire
1992

Composante essentielle de la civilisation occidentale, la rationalité imprègne si bien tous nos modes de pensée que l'on en viendrait presque à oublier qu'elle a une histoire. À l'heure du triomphe de la raison technicienne, François Châtelet nous invite à une passionnante remontée aux sources.
De Socrate à Platon, de Galilée à Machiavel et de Nietzsche à Freud, il retrace "l'invention de la raison", marque les grandes étapes de la pensée philosophique et montre – avec sa simplicité coutumière et un rare talent de conteur – comment se sont tissés d'indissolubles liens entre la liberté et la raison, même si cette dernière, conclut-il, n'a pas encore atteint "l'âge de raison".

Comment le XIXe siècle a-t-il inventé la science ? Avec Guillaume Carnino sur RFI.


(0)
875 Vues
0 commentaire
17.04.2015

Comment la science est-elle devenue la religion de l'âge industriel ? Comment a-t-elle émergé dans la langue et les consciences de la population au XIXe siècle ? Quels ont été les vecteurs de sa diffusion et de sa vulgarisation ? A-t-elle été tributaire d'influences extérieures ? Quels ont été les liens de Pasteur avec l'industrie ? La science peut-elle être pure et désintéressée ? Comment la vérité scientifique est-elle devenue un mode de gouvernement ? Que recouvre la notion de progrès ? La Révolution française s'est-elle accomplie, un siècle plus tard, grâce à la science ?  
Aussi diverses soient-elles, ces questions ont partie liée avec l'émergence d'une force industrielle, philosophique et politique sans précédent : la science. Cette science, qui jadis était synonyme de savoir au sens générique du terme, recouvre désormais l'expérimentation et la mathématisation du réel, pour finalement désigner l'expression du vrai en toutes choses et investir l'intégralité du social.
Parallèlement à la décision démocratique, la vérité scientifique devient peu à peu un mode de gouvernement des êtres et des choses à part entière, et marque l'avènement de la civilisation des experts.
L'industrie, avec laquelle la science partage un schème fondateur - la reproductibilité -, trouve en elle le moteur à la fois matériel et idéologique de son progrès.
L'historien Guillaume Carnino analyse le lien, si étroit en France, entre autorité de la science et idée républicaine.

Émission "Autour de la question", animée par Sophie Joubert.