Les messages d'Albert Thibaudet. Avec Michel Leymarie sur France Culture.


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21.11.2020

Paul Valéry disait qu'il se demandait ce qui l'étonnait le plus en lui "de l'érudition immense ou de l'imagination des idées, toutes deux prodigieuses", et Henri Bergson que son œuvre était "unique en son genre, intuitive autant qu'intelligente, créatrice autant qu'informatrice, synthèse vivante des connaissances les plus variées et de tous les jaillissements de la pensée".
Le personnage célébré de si flatteuse façon, c'était Albert Thibaudet. Un auteur dont la figure et les écrits ont marqué le monde littéraire, intellectuel et politique du premier tiers du XXe siècle, à la rencontre de la critique littéraire, de l'histoire des cultures civiques françaises et de plaidoyers pour une Europe pacifiée.
Un auteur qui donne le goût de se demander ce qu'il peut avoir encore à nous dire, après un siècle ou à peu près, dans une France qui a tellement changé depuis son époque.

Émission "Concordance des temps", animée par Jean-Noël Jeanneney.

Les nazis et le pillage des civilisations passées. Avec Johann Chapoutot et Laurent Olivier sur France Culture.


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05.09.2019

Imaginons que nous montions au grenier pour explorer les vieux cartons où sont rangées nos archives familiales : qu'aimerions trouver ? Des vieux journaux, souvenirs d'événement remarquables : Combat du 8 mai 1945, quand l'Allemagne nazie capitule... Un autre journal de septembre 1939 qui annonce que la guerre est déclarée. En fouillant encore, nous allons peut-être trouver la correspondance d'un poilu, puis un diplôme de la Légion d'honneur signé par Napoléon, un testament olographe de Louis XIV, une charte médiévale, des papyrus antiques et des tablettes cunéiformes. Pourtant, bien souvent, nous trouvons seulement de vieilles factures, quelques cahiers d'écolier et la notice d'utilisation d'un robot de cuisine.
Hitler lui aussi a exploré les archives et il a demandé à ses archéologues de fouiller, mais ce qu'ils ont trouvé dans le sous-sol allemand n'a pas convenu aux nazis. Alors ils sont partis à travers le monde pour piller les civilisations afin de se construire la leur !
D'où la question que nous nous posons : dans quelle mesure l'idéologie nazie peut-elle être définie comme un ensemble d'emprunts à différentes civilisations ? C'est ce à quoi répondent Johan Chapoutot et Laurent Olivier en interrogeant le rôle de l'archéologie et de l'histoire comme instruments de propagande.

Émission "Le Cours de l'histoire", animée par Xavier Mauduit.

Les intellectuels lors de la montée du nazisme. Avec Johann Chapoutot, Frédéric Sallée et Nicolas Patin sur France Culture.


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12.01.2017

La culture de Weimar a-t-elle favorisé la création et les échanges intellectuels ? Sur quels intellectuels les nazis se sont-ils appuyés pour créer et assoir leur idéologie ? Jusqu'où les intellectuels ont-ils collaboré avec le régime nazi ?
Trois historiens spécialistes de l'Allemagne viennent nous parler de la place spécifique des intellectuels dans l'Allemagne de l'entre-deux-guerres, avant et après l'arrivée des nazis au pouvoir.

Émission "La Fabrique de l'Histoire", animée par Emmanuel Laurentin.

La Shoah en Allemagne, chronologie du génocide. Avec Alain Michel pour l'Institut Yad Vashem.


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22.07.2007

Tout en réaffirmant l'importance de l'idéologie antisémite des nazis, Alain Michel retrace les pressions du Parti, le rôle de la bureaucratie d'Etat, le comportement des élites économiques, intelectuelles et religieuses, les réactions des gouvernements étrangers et l'attitude de la population allemande, laquelle n'était pas nécessairement à l'unisson de la politique officielle.
Dans un second temps, l'historien franco-israélien déroule l'effroyable scénario qui mène à la "solution finale" et à sa mise en œuvre dans l'Europe occupée. Complicité des autorités locales, soutien actif des forces de police, passivité des populations et notamment des élites, mais aussi promptitude des victimes à se soumettre aux ordres dans l'espoir d'améliorer leur sort ou, à terme, d'échapper à l'étau nazi : c'est cette histoire d'une extrême complexité, au comble de l'horreur, qui nous est ici relatée avec grand précision.

1933, l'avènement au pouvoir d'Adolf Hitler. Avec Johann Chapoutot sur France Inter.


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15.11.2019

Pour les historiens, les dates sont comme des prises, auxquelles ils s'accrochent et qui leur permettent de remonter le temps et d'ordonner le passé d'un monde. Le 30 janvier 1933, est une date dite événement, celle qui coupe en deux un siècle, un pays, un continent. Ce jour-là, Adolf Hitler est nommé chancelier. La jeune République de Weimar s'effondre alors que le IIIe Reich prend forme.  
En quelques mois l'Allemagne bascule vers la catastrophe qui aboutira à la Seconde Guerre mondiale et à la destruction des Juifs et des Tziganes d'Europe. Qui ont été les compagnons, les alliés, les financiers de cette ascension ? Est-ce que tout a bien commencé le 30 janvier 1933 ?

Émission "Affaires sensibles", animée par Fabrice Drouelle.

Alphonse de Châteaubriant, national-socialiste et chrétien. Avec Thierry Bouclier sur Radio Libertés.


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20.06.2019

Né le 25 mars 1877, près de Rennes, Alphonse de Châteaubriant apparaît comme l'auteur de tous les paradoxes. Dreyfusard dans sa jeunesse, il défend la politique de collaboration avec l'Allemagne à partir de 1940. Chrétien profondément mystique ayant une conception vitale de la contemplation, il voit dans le national-socialisme païen une re­naissance de la chrétienté médiévale.
Auteur porté au pinacle à la suite de ses romans Monsieur des Lourdines (prix Goncourt 1911) et La Brière (grand prix du roman de l'Académie française 1923), il sacrifie sa renommée avec La Gerbe des forces (1937), livre sulfureux favorable à l'Allemagne nouvelle, vue comme un retour à l'esprit de chevalerie. Alors rejeté par la plupart de ses pairs, le communiste Romain Rolland lui conserve toute l'amitié qu'il lui porte depuis 1906. Directeur du journal La Gerbe et président du Groupe Collaboration pendant l'Occupation, ­réfugié en Allemagne en 1944, frappé d indignité nationale et condamné à mort en 1948, il vit caché dans les montagnes du Tyrol jusqu'à sa mort, le 2 mai 1951, à Kitzbühel (Autriche).
Alphonse de Châteaubriant demeure un homme aux multiples facettes : un merveilleux conteur des paysages du Poitou et de la Bretagne ; un croyant en quête perpétuelle de Dieu ; un gentilhomme égaré dans les méandres de la politique. Un très grand écrivain trop souvent oublié qu'il vaut la peine de redécouvrir.

Émission "Synthèse", animée par Roland Hélie.

Les Allemands et leur monnaie : l'obsession d'une vertu. Avec Johann Chapoutot sur France Culture.


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16.01.2016

Les Allemands n'ont-ils pas sacralisée la monnaie dont ils se servent – au temps du deutschemark comme maintenant au temps de l'euro ? La vertu monétaire est généralement posée comme une passion germanique qui ne souffrirait pas qu'on y fasse la moindre entorse. La protection de la devise nationale est ainsi installée, Outre-Rhin, au cœur des réflexes collectifs et vouée à peser constamment sur les relations extérieures.
Par exemple, on peut trouver dans l'extrême inflation qui est survenue en Allemagne dans les années d'après la Grande guerre et qui a ruiné des millions de familles, un cataclysme qui a dépassé de beaucoup la seule chronique monétaire. Cet événement sans équivalent explique en effet, en profondeur et par contraste, les réflexes de si grande portée civique qui, un quart de siècle plus tard, ont fait du deutschemark, apparu en 1948, l'objet d'une révérence généralisée dans la République fédérale. Il explique que, quand le mark, après la chute du Mur, a laissé place à l'euro, non sans hésitations, turbulences et répugnances, ait été conféré à la monnaie nouvelle un statut tout particulier, par rapport aux autres nations qui l'ont adoptée.
La monnaie est conçue en Allemagne comme bien plus qu'un instrument économique et commercial : comme une sorte de totem, de fétiche sacré sur lequel est chargée de veiller, hors de la portée du gouvernement et du Parlement, une institution échappant à tous les risques de faiblesse envers n'importe quelle influence extérieure, ouverte ou dissimulée, qui viserait d'autres buts que la lutte contre l'inflation.

Émission "Concordance des temps", animée par Jean-Noël Jeanneney.

Les démocraties sont-elles faibles ? Avec Michaël Foessel pour la Revue Esprit.


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03.06.2020

Pourquoi s'abandonner au conflit et à la culture du pluralisme lorsque tant de régimes autoritaires semblent démontrer leur efficacité ? L’argument selon lequel les démocraties sont faibles par nature justifie tous les abandons en matière de droit.
Un détour par l'année 1938 en France permet d'éclairer un problème bien actuel : les démocraties ne deviennent-elles pas faibles lorsqu'elles sont affaiblies par ceux qui sont censés les défendre ? Sur fond d'abandon du Front populaire et de concessions aux régimes fascistes, 1938 est une année de défaites sociales, politiques et morales qui résonnent étrangement avec notre présent.

Une rencontre organisée en partenariat avec la Fondation Calouste Gulbenkian et animée par Miguel Magalhães et Anne-Lorraine Bujon.