Puisque Michel Onfray a changé et qu'il partage désormais, avec les contestataires du progressisme, des adversaires communs, il apparaît intéressant de comprendre ce qui a motivé cette évolution.
Entre prises de positions opportunistes et réagencement des forces politiques, les essayistes Jonathan Sturel et Youssef Hindi exposent leurs analyses respectives du parcours du "philosophe médiatique" Michel Onfray qui semble porter l'étendard d'un nouveau néoconservatisme de gauche.
Le concept de "judéo-christianisme", mis en avant par le concile Vatican II, est si souvent évoqué pour qualifier notre civilisation – en particulier dans la perspective d'un choc contre celle de l'Islam –, devenu si banal, qu'on oublie souvent de s'y arrêter. Que veut-il dire ? Quelle est sa réalité ? En a-t-il même une ?
Alors qu'avec Constantin Ier le christianisme s'imposait au monde gréco-romain, le talmudisme, qui prétend éclairer la Torah par une compilation de Lois orales d'origine rabbinique, devenait la "nouvelle acception d'un judaïsme définitivement dégagé du culte sacerdotal judéen". Judaïsme post-chrétien traitant de règles et de prescriptions, dans lequel le mot "foi" – "mot creux" selon Daniel Horowitz – est singulièrement absent. Dès lors, que peut-on dire de cette prétendue filiation qui lierait le christianisme au judaïsme ?
Pour répondre à cette question, Claude Timmerman est retourné aux temps de l'écriture des textes bibliques. Il a puisé au cœur de l'archéologie, relevant les différents anachronismes, les acrobaties logiques, historiques et linguistiques "au service du mythe politique de la terre d'Israël occupée continûment depuis plus de trois mille ans par le peuple d'Abraham à qui Yahvé l'a dévolue". Temple de Salomon, royaume d’Israël, royaume de Juda, Exode, exil à Babylone sont ainsi remis dans leur réalité historique, loin de la propagande messianique sur laquelle s'appuie la création de l'État sioniste. Rédigée en hébreu, langue propice aux interprétations multiples, la Torah s'est inspirée des mythes et traditions de cultures bien plus anciennes dans lesquelles le peuple juif baignait, et contre lesquelles, pour affirmer sa spécificité, il a conçu Yahvé, dieu personnifiant les aspirations juives : vengeur, ethnocentrique et jaloux. Ainsi, "ce sera tout le sens de la venue du Christ et de sa lutte dans l'émergence du monde des pharisiens, que d'essayer de prévenir le peuple juif de l’approche biaisée qui lui est donnée de l'idée de Dieu".
Entre Europe et Asie, l'Ukraine peine à se choisir un camp tant son histoire, sa géographie et ses intérêts géopolitiques s'opposent sur bien des plans.
L'essayiste et géopoliologue Xavier Moreau revient sur la trajectoire d'un Etat en crise mais au potentiel important, ce qui fait de l'Ukraine un acteur majeur des enjeux internationaux contemporains.
Pour les amoureux de la littérature, nous vivons très certainement aujourd'hui une ère de grand désenchantement. C'est justement ce dont le critique littéraire Juan Asensio fait la chronique depuis 2004 sur blog érudit et polémique Stalker - Dissection du cadavre de la littérature.
Et c'est en sa compagnie qu'est passée en revue la littérature contemporaine, affligeante, et les quelques rares auteurs nous permettant de ne point trop désespérer, eux qui produisent encore de la "littérature à l'estomac"...
Alors que dans Comprendre l'Empire, Alain Soral partait de la Révolution française, de la succession Ancien Régime, République, de l'opposition Religion et Raison, y démontrant notamment tout ce que ce régime théocratique avait de raisonnable sur le plan pratique et tout ce que cette raison politique avait de fanatique et de déraisonnable dans les actes et les faits, s'y déployait aussi une logique, une logique politique de pouvoir et de domination. Mais de domination au nom de quoi ?
Cette nouvelle domination des uns sur les autres, de la démocratie républicaine sur la monarchie théocratique, puis même de la république démocratique sur la démocratie républicaine s'est faite au nom d'un nom magique, d'une idée parfaitement séductrice : l'égalité !
L'épopée moderniste, la grande idée, le concept au coeur de la dynamique du cycle c'est ça : le pouvoir au nom de l'égalité. Et une égalité de plus en plus totale, soit, en bonne logique, de plus en plus formelle et abstraite, ce qui se traduit le plus souvent dans la pratique en absurdité, voire en son contraire. Le voilà le coup de génie qui embrasse toute l'époque, la suprême arnaque comme sortie de la tête même du diable : l'inégalité au nom de l'égalité !
Comprendre l'Époque : pourquoi l'Égalité ?, nous fait cheminer de la Tradition à Marx, de la logique formelle à la complexité du réel, de la parole du Christ à la loi du nombre et du Marché, jusqu'à ce futur qui se déploie sous nos yeux, entre surveillance de masse, censure et dictature à venir du grand reset...