Personnalité célèbre de la dissidence et du paysage intellectuel, Alain Soral est connu pour ses positions affirmées contre l'élite oligarchique occidentale, qui lui valent de multiples persécutions et aujourd'hui un exil forcé en Suisse.
Auteur d'ouvrages marquants et président de l'association Égalité & Réconciliation, il est présent pour fournir son analyse de la situation politique actuelle, qui se trouve aujourd'hui à un véritable point de non-retour vers la destruction programmée de la France.
Le débat intellectuel en France se porte mal. Il est dénaturé d'un côté par la politisation, qui substitue la logique de l'action à la logique de la connaissance, de l'autre par le "politiquement correct", qui substitue la distinction du bien et du mal à celle du vrai et du faux. Ces deux maux, intrusion de la politique et intrusion de la morale dans le débat intellectuel, tout en étant distincts, ne sont pas étrangers l'un à l'autre dès lors que la politique est elle-même conçue sur le mode d'un affrontement manichéen qui oppose le camp du bien à celui du mal.
Il en résulte que le débat intellectuel est de plus en plus gouverné par une logique de l'exclusion : disqualification de l'interlocuteur transformé en ennemi ou en délinquant de la pensée, disqualification des thèses qu'il soutient ou des thèmes qu'il aborde, censure des mots et police du langage.
André Perrin en donne quelques illustrations dans des controverses qui ont agité le monde médiatique ces dernières années.
Économiste et expert-comptable, Christian Jacquiau est l'auteur de deux ouvrages Les Coulisses de la grande distribution (Albin Michel, 2000) et Les Coulisses du commerce équitable (Mille et une nuits, 2006) ayant fait du bruit dans le Landerneau.
En juin 2008, le magazine L'Écho des savanes lui prêtait des propos qu'il n'a pas tenu contre Max Havelaar. L'association l'attaque alors en justice : après avoir été condamné à 1€ symbolique en première instance en juin 2010, la Cour d'appel de Paris annule la condamnation en appel le 23 novembre 2011.
Retour sur un épisode judiciaire qui en dit long sur le nouveau climat médiatique de censure qui s'est installé sous nos latitudes.
Émission "Les Amis d'Orwell".
Le déboulonnage des statues au nom de la lutte contre le racisme déconcerte. La violence avec laquelle la détestation des hommes s'affiche au cœur du combat féministe interroge. Que s'est-il donc passé pour que les engagements émancipateurs d'autrefois, les luttes anticoloniales et féministes notamment, opèrent un tel repli sur soi ?
Selon la psychanalyse Elisabeth Roudinesco et le sociologue Mathieu Bock-Côté, ce processus ne fait que s'amplifier et se radicaliser. Il y a beaucoup de différences d'approche, d'orientation, de sensibilité entre ces deux auteurs mais ils partent d'un même constat : la déconstruction est aujourd'hui hégémonique sur tous les campus du nouveau continent, et se propage dans l'ancien, où une partie substantielle de la gauche intellectuelle a pris un tournant identitaire.
Comment devons-nous comprendre cette (r)évolution ?
Émission "Répliques", animée par Alain Finkielkraut.
La littérature, la vraie, se doit d'engager une "lutte à mort" avec le mode d'exister savant et technicien qui domine notre monde. Il apparaît dès lors normal que ce mode d'exister implique différentes formes de censure envers cette forme d'expression qui revendique sa liberté.
Qu'en est-il alors de ces écrivains qui subissent les censures ou, plus simplement, les avanies d'un système calibré pour produire une littérature politiquement correcte ?
Émission du "Libre Journal des littératures", animée par Jérôme Besnard.
Quelles sont les origines historiques de la culture de l'annulation (cancel culture) qui vise la déconstruction de tous les héritages ? Comment le cinéma est-il affecté par cette évolution récente ?
C'est en compagnie du philosophe Alain de Benoist que nous essayons de comprendre les dernières métamorphoses du politiquement correct dans le milieu artistique en général et cinématographique en particulier, phénomènes qui entravent les libertés artistique et d'expression.
Un entretien mené par Sacha Poitras et Patrick Turco.
Les Dix petits nègres, Autant en emporte le vent, ou encore Carmen : les revendications communautaires s'attaquent chaque jour un peu plus au patrimoine culturel. Des polémiques qui entraînent une diminution de la liberté d'expression et que dénonce avec vigueur Anne-Sophie Chazaud.
"On a assisté ces dernières décennies à un festival assez grotesque de ce que pouvait donner la censure militante complètement hystérisée", souligne la philosophe qui note "une très grosse accélération ces dernières années". Un phénomène rendu possible "grâce à une privatisation de la censure", considère-t-elle.
Si cette censure intervient par des militants, des associations privées, "c'est toujours grâce au pouvoir politique que ces minorités ont cette capacité immense à aller en justice", remarque Anne-Sophie Chazaud, rappelant "qu'il ne faut jamais oublier que d'une façon ou d'une autre, le pouvoir politique a sa responsabilité".
Émission "Bercoff dans tous ses états".