Gouvernance, citoyenneté et développement durable. Avec Pierre Caye au Conservatoire National des Arts et Métiers à Nantes.


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08.12.2021

Nous assistons aujourd'hui à une confusion entre écologie et développement durable. Or, si l'on veut assurer la survie de notre environnement pour assurer la nôtre, tant la première est devenue la condition de la seconde, il convient de bien les distinguer.
D'une part en réaffirmant la dimension scientifique de l'écologie, d'autre part en considérant la notion de durée comme le principe même du développement durable.
Cela passe par une transformation du système productif pour qu'il soit au service de la durée et de la transmission aux générations futures. En effet, le développement ne peut être durable que s'il soutient, maintient, répare, restaure ce qu'il met en œuvre.
Cela engage la société tout entière vers une économie du prendre soin, qui veille à cultiver, soigner, protéger, car habiter le monde c'est le maintenir, et en le maintenant on réussit à l'habiter avec dignité.

L'Anthropocène est-il la fin du progrès ? Avec Christophe Bonneuil au Conservatoire National des Arts et Métiers à Nantes.


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21.04.2016

Les scientifiques nous l’annoncent, la Terre est entrée dans une nouvelle époque. Bien plus qu’une crise environnementale, l’Anthropocène signale une bifurcation de la trajectoire géologique de la Terre.
Habiter de façon plus sobre, plus équitable et moins barbare la Terre est l’enjeu de demain. L'Anthropocène, littéralement "nouvel âge de l’Homme", est le signe de notre puissance, mais aussi de notre impuissance.
Il ouvre une nouvelle condition humaine et balaye bien des ontologies et certitudes de la modernité. Est-ce la fin du progrès ?

Les perturbateurs endocriniens : quels risques ? Avec Robert Barouki au Conservatoire National des Arts et Métiers.


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13.12.2012

Plusieurs études épidémiologiques dont certaines portent sur un très grand nombre d'individus, ont montré une corrélation entre un certain nombre de pathologies et la présence dans le sang ou les urines de polluants ou de leurs métabolites. Certains de ces polluants sont des perturbateurs endocriniens. Citons par exemple, le Bisphénol A, les phtalates, et les polluants organiques persistants comme les PCB et les dioxines. Cependant, les facteurs de risque retrouvés ne sont pas très élevés et, par ailleurs, la plupart de ces études ne permettent pas d'établir un lien de causalité, notamment parce que nous ne disposons en général pas d'une estimation de la contamination passée.
Des travaux de toxicologie chez l'animal ou dans des systèmes de cellules en culture permettent d'établir les mécanismes à l'origine de la perturbation endocrinienne. Ainsi, les polluants interfèrent avec les effets des hormones stéroïdes, des hormones thyroïdiennes, de l'insuline ou des récepteurs impliqués dans des fonctions métaboliques comme les récepteurs PPAR et AhR. De nombreuses données sont compatibles avec un rôle toxique des perturbateurs endocriniens, mais les arguments doivent être examinés au cas par cas en tenant compte des doses utilisées et de la transposabilité des observations à l'homme.
Des travaux récents indiquent que l'exposition fœtale à certains agents perturbateurs endocriniens, y compris à faible dose, favorise l'apparition de pathologies chez l'animal adulte. Ces données sont importantes et devraient faire l'objet de travaux de recherche pour les consolider. Elles sont cohérentes avec les nouveaux principes de toxicologie mettant en avant la vulnérabilité de certains stades de développement ainsi que la vulnérabilité individuelle.
Bien qu'il soit possible de faire une analyse critique de chacun des travaux mentionnés, l'ensemble converge pour indiquer une contribution très probable de plusieurs perturbateurs endocriniens à des pathologies humaines.

Technocritiques : du refus des machines à la contestation des technosciences. Avec François Jarrige au Conservatoire National des Arts et Métiers.


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04.09.2014

Depuis une trentaine d'années, les grands projets technologiques suscitent des critiques croissantes et de nombreux conflits. Le rapport des sociétés au "progrès" et aux techniques semble basculer, alors que la collusion entre capitalisme et science met chaque jour un peu plus en péril l'équilibre écologique de notre planète.
Pourtant, les critiques des trajectoires technologiques n'ont rien d'inédites, elles n'ont cessé d'accompagner et de modeler les sociétés industrielles.
Du XVIIIe siècle à nos jours, le langage pour dire le refus des techniques a évolué en permanence, les raisons de craindre la prolifération des artefacts se sont modifiées sans cesse au fur et à mesure des transformations des régimes de production et des milieux techniques. Il ne s'agit ni de dresser une galerie de portraits des prophètes incompris, ni de rechercher dans le passé des justifications aux inquiétudes d'aujourd'hui. L'enjeu est de montrer l'historicité des attitudes de refus face à la technique, par-delà les répressions et les disqualifications qui n'ont cessé de les accompagner, jusqu'à les rendre invisibles.

Loi de Dieu, lois des hommes : facteur d'union ou de discorde ? Avec Rémi Brague au Conservatoire National des Arts et Métiers.


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08.12.2009

D'où nous vient l'idée de loi divine ? Cette notion -qui nous est devenue quasiment étrangère- a pourtant dominé les croyances et les pratiques pendant près de trois millénaires.
L'alliance entre Dieu et la loi, nouée en Grèce antique et dans la tradition biblique, a revêtu des formes différentes dans le judaïsme, le christianisme puis l'islam.
C'est cette aventure que nous conte Rémi Brague.

Max Weber et les "derniers hommes" : critique protestante de l’utilitarisme économique. Avec Catherine Colliot-Thélène au Conservatoire National des Arts et Métiers.


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14.12.2012

La conférencière présente l'oeuvre de Max Weber en essayant de la dégager de certains débats jugés dépassés et caricaturaux (holisme contre individualisme méthodologique, ou matérialisme contre idéalisme), afin de voir en quoi les concepts wébériens les plus connus permettent d'appréhender la réalité sociale du XXIème siècle.
Plus qu'une série de catégories toutes faites et prêtes à l'emploi, l'oeuvre de Weber est le produit d'une démarche toujours inachevée, collection d'idéaux-type construits sur une pluralité de liens causaux historiques.
C'est la richesse des outils que Weber a légués qui justifie de s'intéresser à son oeuvre aujourd'hui.
Séminaire "Qu’est-ce qui fait société : l’économique, le droit, le politique, le religieux ?"

Résistance aux anti infectieux : doit-on craindre le retour à l’ère pré antibiotique ? Avec Jérôme Salomon au Conservatoire National des Arts et Métiers.


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14.02.2013

La découverte des antibiotiques constitue une des plus grandes avancées scientifiques du XXème siècle. Durant l’âge d’or qui a suivi, ces médicaments miracles ont sauvé des millions de vies.
Nous sommes aujourd’hui confrontés à une situation inédite, celle de voir un immense progrès pour l’humanité disparaître devant l’évolution des bactéries et l’absence d’innovations.
Les bactéries ont rapidement muté ces dernières années sous l’effet des traitements multiples, de l’automédication, des indications contestables, des erreurs de posologie. De plus en plus résistantes aux antibiotiques, elles ont profité de nos erreurs, en communauté comme à l’hôpital, chez l’homme comme chez l’animal, et menacent tous les continents, voyageant comme nous par avion.
Dans le même temps, les efforts de recherche ont fortement diminué et peu de progrès majeurs sont attendus. Certaines infections bactériennes graves ne peuvent désormais plus être traitées avec la panoplie de molécules disponibles.Pour faire face à cette épidémie silencieuse, véritable tsunami prêt à ramener nos sociétés aux années 1930, à une ère sans antibiotique, l’urgence est désormais à la prise de conscience, à des changements importants de comportements et à une reprise de l’innovation et de la recherche.