Le bonapartisme, des origines à nos jours, sa force et à son héritage. Car l'on ne peut qu'être sensible aux analyses qui s'attachent à repérer les résurgences de ce courant particulier, de cette aspiration à un mode de gouvernement original. L'historien René Rémond, dans une théorie demeurée fameuse, s'est attaché naguère à distinguer trois droites différentes dont il a débusqué la permanence, dans la longue durée, depuis le XXe siècle : légitimiste, orléaniste et bonapartiste.
Et on observe qu'à l’occasion des primaires de 2016, cette triade a été ressuscitée par divers observateurs éclairés : elle se serait incarnée dans les personnalités différentes de François Fillon pour le légitimisme, Alain Juppé pour l'orléanisme et Nicolas Sarkozy pour le bonapartisme. Bien sûr, il faut se garder, comme toujours en Histoire, de tout systématisme mais il n'en demeure pas moins que le temps du Second Empire a constitué le bonapartisme en culture politique spécifique dont l’empreinte a été profonde et dont l’héritage est important.
Pour traiter de ce sujet, c'est avec le professeur Jean Garrigues, excellent connaisseur de notre XIXe siècle politique et de la passion française pour les hommes dits "providentiels", que nous nous attachons ensemble à cerner les traits majeurs du bonapartisme, ses sources, ses avatars et son influence de long terme dans le cours de notre vie publique.
Émission "Concordance des temps", animée par Jean-Noël Jeanneney.
Le politologue Thierry Choffat nous présente une conférence sur l'histoire de la Droite et des droites en France, depuis Napoléon Bonaparte jusqu'à nos jours.
Il revient en détails sur les différents courants et les événements marqueurs de cette famille de pensée qui, depuis la Révolution française, a toujours eu du mal à s'assumer pour ce qu'elle était.
Depuis le classique de René Rémond, les droites n'avaient pas trouvé leur historien. C'est désormais chose faite grâce à la récente synthèse de Gilles Richard qu'il présente ici.
Couvrant plus de deux siècles d'histoire politique et n'hésitant pas à aborder les enjeux contemporains, l'ouvrage évoque bien entendu les partis et leurs métamorphoses, tout en scrutant les cultures politiques et en pointant les grandes mutations.
Depuis 1815, en effet, les temps ont bien changé ! Ce qui faisait clivage au XIXe siècle entre droites et gauches (la République démocratique et laïque) a ainsi laissé place au XXe siècle à un autre clivage : la République qui avait triomphé dans les années 1870-1880 devait-elle être "libérale" comme le souhaitait Jules Ferry, ou bien "sociale" comme le proclama Jean Jaurès ?
En ce début de XXIe siècle, tout semble à nouveau remis en cause : tandis que les gauches sont menacées de disparition, les droites sont aujourd'hui hégémoniques. Mais le pluriel s'impose plus que jamais. De fait, les oppositions ne manquent pas, entre tenants du libéralisme et droite nationaliste, ou entre "les mondialistes" et "les patriotes", comme Marine Le Pen aime à le répéter.
Cette mutation fondamentale surprend ; mais Gilles Richard offre des clés pour comprendre ce qui constitue un enjeu déterminant pour la France d'aujourd'hui et de demain.
Le maire de Béziers Robert Ménard et le politologue Guillaume Bernard sont conviés à débattre des nouveaux clivages politiques qui traversent la droite.
Car pour Guillaume Bernard, la droite est coupée artificiellement en deux depuis plus de trente ans, entre la droite dite parlementaire et le front national. Cette scission savamment entretenue par le système médiatique a pour conséquence de permettre à la gauche de diriger un pays majoritairement conservateur. Ce phénomène est d’autant plus saugrenu que la gauche sociale et culturelle est en grande perte de vitesse à la différence de la droite qui mène le combat des idées depuis une dizaine d’années.
Robert Ménard, quant à lui, confirme l'analyse et insiste en soutenant que Marine Le Pen est la seule candidate capable d’assumer deux changements radicaux qu’il appelle de ses vœux : un arrêt définitif de l’immigration et rendre à la France sa souveraineté.
La grande porosité entre l’électorat des Républicains et celui du Front National, que tout le monde peut constater, mènera-t-elle à une recomposition des forces politiques à droite ?
Pour ce sixième numéro de Sécession, le premier diffusé sur TV Libertés, Julien Rochedy, en compagnie de Christopher Lannes, continue ses réflexions politique et philosophique avec l'ambition renouvelée de produire une doctrine de droite, ce qu'il appelle une pensée "civiliste". Car pour Rochedy, la droite se doit avant tout, non seulement de défendre, mais aussi de porter, d’incarner la Civilisation.
Et face aux incessantes attaques de la gauche à l’encontre de tout ce qui fait notre Civilisation, nous nous devons de la préserver et de la perpétuer. Ce sera là tout l’enjeu de ces prochaines années, rendant de fait au clivage droite-gauche le caractère fondamental qu'il avait perdu.
Pour ce premier numéro de Sécession, Julien Rochedy revient sur l’actualité de l’été mais aussi sur des sujets qui méritent approfondissement et réflexion.
Sommaire de l'entretien :
0:00:41 : Présentation et parcours
0:08:40 : Pronostics pour 2017
0:29:39 : La stratégie du FN est-elle la bonne ?
0:36:48 : Quelle réponse face au terrorisme ?
0:41:54 : La France otage des syndicats ?
0:48:53 : L’Église et le pape
0:55:55 : Trump et les élections américaines
0:59:52 : Brexit et Frexit
1:09:09 : Situation en Syrie
1:16:39 : Le bonapartisme aujourd’hui
1:27:32 : Assimilation, remigration, communautarisme… vers un néo-féodalisme
1:43:57 : Avis sur la peine de mort
1:47:22 : Livres de chevet
Cette émission raconte l'épisode complexe que fut le boulangisme (1886-1891), mouvement politique qui menaça directement la Troisième République.
L'historien Jean Dartois nous relate l'histoire de l'émergence politique du général Georges Boulanger, l'espoir qu'il pu susciter en incarnant la figure de l'homme providentiel si chère à l'histoire de France en synthétisant certains aspects du nationalisme et du socialisme, jusqu'à la chute finale, sans gloire.