L'historien et journaliste Guillaume Durocher nous invite à relire la tradition politique des Grecs à la lumière du darwinisme et de la philosophie évolutionniste, ce qui s'avère une voie d'analyse particulièrement féconde.
Cet entretien est consacré aux trois grandes figures intellectuelles et littéraires de la Grèce antique que sont Homère, Hérodote et Platon, à savoir le poète, l'historien et le philosophe.
Un travail qui constitue une excellente introduction à la philosophie politique grecque, mais aussi, dans une perspective archéofuturiste, une inspiration pour des temps nouveaux.
- 0'00'00 : Une nouvelle perspective sur la pensée politique des Grecs
- 0'28'07 : Homère et l'Iliade
- 0'43'22 : Hérodote
- 1'05'53 : Platon
Des présocratiques à Plotin en passant par Socrate, Platon, Aristote, Épicure et les stoïciens, Jean-François Mattéi nous convie à un voyage initiatique dans la philosophie antique. C'est à cette source que la raison occidentale se nourrit depuis des siècles.
On y assiste à la naissance de la philosophie, de la physique, des mathématiques, de la politique : éblouissant feu d'artifice de la pensée comme l'histoire en a peu connu depuis lors, et qui continue de résonner dans les débats d'aujourd'hui.
On s’était bien trompé ! On avait nourri bien des illusions, dans les années 1990, chez ceux qui avaient annoncé qu'après l’effondrement de l'URSS, couplé avec la fin des conflits coloniaux, la démocratie était vouée, grâce à la paix, à triompher bientôt sur toute la planète. On se souvient que le professeur américain Francis Fukuyama avait ainsi prédit la "fin de l'Histoire", autrement dit le triomphe du modèle politique des États-Unis tout autour de la Terre, selon une logique incoercible. Hélas ! le XXIe siècle s'est déjà chargé de faire voler en éclats cette belle illusion en nous rappelant que les relations entre la guerre, la paix et la démocratie, étaient bien plus compliquées que cela.
Certes, une défaite existentielle a raison de presque tous les régimes. Les cas récents de la France comme de l'Allemagne nous l'ont assez appris - pour ne pas parler du Japon en 1945 ou, plus près de nous, de l'Argentine, dans l'affaire des Malouines.
Mais on ne peut pas s'en tenir à cette simple observation. Et afin d'approfondir la réflexion dans ce domaine, nous braquons l'attention sur un cas particulier, celui de la guerre dite du Péloponnèse, qui opposa Athènes à Sparte, au cours des trois dernières décennies du IVe siècle avant notre ère.
On a accoutumé de parler d'Athènes comme de la "mère des démocraties". Il est donc pertinent de considérer, en comparaison avec notre temps, quels effets ces hostilités ont eus sur la marche d'un régime qui demeure si prestigieux mais aussi quelle influence la nature même de ce régime a pu avoir sur la conduite de la guerre.
Émission "Concordance des temps", animée par Jean-Noël Jeanneney.
Rome, sweet Rome. Qu'appelle-t-on l'Empire Romain ? Qui étaient Auguste, Cicéron et Alaric ? Pourquoi Sénèque détestait-il qu'une femme chevauchât un homme ? Qu'est-ce que l'évergétisme ? Quelle était la fonction des jeux du cirque ? Peut-on parler de décadence ?
Loin des clichés et des préjugés, loin du mythe de la décadence véhiculée par les premiers auteurs chrétiens et des péplums hollywoodiens, l'archéologue et historien Paul Veyne s'attache à mettre en lumière l'intelligence d'un empire sur les fondements duquel nous vivons toujours aujourd'hui. Un empire qui, il y a plus de deux mille ans déjà, a été confronté à certains problèmes que nous connaissons aujourd'hui et a su les résoudre.
Émission "Les Chemins de la connaissance", animée par Raphaël Enthoven.
Les Romains de la République ne savaient pas qu'ils vivaient en République. Mais ils savaient que la Res publica est "incertaine et imprécise, fluctuante et ouverte, en tant qu'elle est du ressort des citoyens" et que cette indétermination même est la "seule condition de la politique comme monde commun".
C'est en tout cas la thèse que défend Claudia Moatti, historienne en études romaines anciennes, complétée par une discussion plus générale sur les usages de l'histoire, l'art de comparer et la puissance de l'imagination politique.
Émission "Matières à penser", animée par Patrick Boucheron.
Pourquoi la Grèce ?, demandait Jacqueline de Romilly : parce qu'on y trouve des clés pour mieux vivre le présent.
Accompagnée de nombreux spécialistes du domaine et en marge d'une exposition au musée du Louvre en 1979, il est ici question de la civilisation des îles grecques, civilisation située sur la mer Égée, cette mer divine et mythologique.
Ce territoire qui compte plus de 2000 îles sur la mer, dont 227 habitées environ, du golfe Saronique près d'Athènes aux Cyclades, jusq'au Dodécanèse au sud-est, nous a laissé, dès le 7e millénaire avant notre ère, des traces de communication avec le continent grec.
L'activité maritime, la splendeur de sa culture, le rôle des îles avec Athènes, l'art religieux et la vie locale : autant de sujets qui sont abordés au cours d'échanges passionnants.
Les travaux de Paulin Ismard visent tout d'abord à éclairer le lien étroit qui unit l'invention de la démocratie et l'esclavage en Grèce ancienne. En étudiant la façon dont est défini à Athènes l'homme-marchandise qu'est l'esclave, les formes d'organisation de son travail, ou encore le statut de sa parole dans l'espace judiciaire, est proposé une analyse inédite du droit athénien de l'esclavage.
Mais il s'agit surtout de placer l'esclavage au coeur de nos réflexions sur l'expérience grecque, en éclairant la façon dont la cité des hommes libres est elle-même modelée par l'institution esclavagiste.
Secte ou religion ? Hérésie ou "vraie foi" ? Comment obtient-on (ou pas) un label religieux honorable ? Comment devient-on "religieusement correct" ? Qui en décide ? Quel est le poids des pouvoirs politiques dans ce choix ?
Quatre émissions, six historiens et un documentaire ne seront pas de trop pour répondre à ces questions, en revenant notamment sur la rupture d'Henri VIII avec le catholicisme, la question de la dissidence religieuse dans l'Antiquité et la répression des Vaudois sous François Ier dans le Luberon.
Émission "La Fabrique de l'Histoire", animée par Emmanuel Laurentin.