Après la deuxième guerre mondiale débutent les Trente glorieuses, caractérisées par une croissance industrielle soutenue, par l'amélioration continue du niveau de vie des salariés et par la densification de la classe moyenne. C'est ce qu'on appelle le système fordiste caractérisé par la production et la consommation de masse ainsi que l'État-providence.
Les Trente glorieuses ont scellé un compromis temporaire entre la classe moyenne, essentiellement salariée, et le capital industriel. La coïncidence géographique de la production et de la consommation au Nord engendrait un cercle vertueux conduisant à un développement relativement autocentré.
Mais à partir des années 70, le capitalisme se financiarise et la production industrielle est relocalisée principalement sur le continent asiatique qui dispose d'une main d'œuvre à très bas salaires. Et si la désindustrialisation frappe les pays du Nord, elle touche également les pays du Sud qui avaient, dans le cadre du nationalisme–clientéliste, adopté des stratégies d'industrialisation par substitution des importations.
Alors, pourquoi un tel changement ? Comment le néolibéralisme s'est-il imposé comme le dogme économique de notre temps ?
L'analyste politique Coralie Delaume et l'économiste David Cayla nous décrivent l'échec programmé du modèle économique de l'Union européenne, mis en oeuvre en France par Emmanuel Macron.
Privatisation des Aéroports de Paris, mouvement des Gilets jaunes : où quand les logiques conjointes du Marché unique et de l'Euro continuent à produire leurs effets...
Dans sa forme actuelle, l'Union européenne semble définitivement passée sous commandement allemand. Mais par quels mécanismes l'intégration européenne a-t-elle finalement dépouillée les nations de leur souveraineté et reconstituer un nouveau Saint-Empire romain germanique ?
Car le vaste ensemble politique du vieux continent n'était pas forcément destiné à avoir pour noyau et centre décisionnel l'Allemagne. Un nombre important d'abandons de souveraineté concédés par les élites politiques des pays alentours, notamment de la part de la France, explique cette situation.
Retour sur l'histoire mouvementée de la construction européenne.
Émission du "Libre Journal de la souveraineté", animée par Michel Leblay.
À la suite des élections européennes, qu'en est-il du "populisme" ? Doit-on distinguer les populistes de conviction et ceux qui ne le sont que de situation ? Et d'ailleurs, le populisme est-il une réalité ou un simple concept fourre-tout et trompeur ?
Pourtant, le populisme est bien un mot important et positif. Il est cependant utilisé comme une insulte par les démophobes, ennemis du peuple, d'abord au singulier comme équivalent d' "extrême droite et démagogue", pour ensuite être accordé au pluriel pour y fourrer "la gauche radicale"...
L'économiste Jacques Sapir revient sur la situation économique italienne, qui pourrait jouer le rôle de détonnateur dans la zone Euro.
1. Depuis son entrée dans l'Euro, l'Italie n'a plus de croissance :
- 3e PIB européen
- L'Italie est en récession
- Une dette ancienne (circa 125/135% du PIB)
- Un budget primaire en excédent, l'Italie fait mieux que la France !
- Claudio Borghi (la Lega), son rôle primordial au sein de la commission des finances de l'Assemblée nationale italienne
- Chômage des jeunes à 50% !
- Les banques en difficulté
- Dettes fiscales et dettes sociales, marchés publics impayés, 50 milliards d'euros
- La création des mini bots (bons ordinaires du trésor) pour solder ces dettes
- Une injection de fait de liquidités
- Vers l'extension du pouvoir libératoire des mini bots, une ressemblance frappante avec les billets
- Une monnaie fiduciaire en marche, application de la loi de Gresham, les euros thésaurisés
2. Les sanctions européennes :
- La BCE ne pourra accepter la circulation de cette lire en puissance
- La BCE refusera de refinancer l'Italie par achat de titres (obligation du trésor)
- L'Italie veut faire "porter le chapeau" de la rupture aux autorités européennes
- Une réaction en chaîne prévisible, mais les sanctions risquent de précipiter la sortie, les eurocrates coincés
- Le sort des banques françaises
- Vers un euro-mark plus cher ?
- Que penser de l'analyse de Vincent Brousseau sur Target 2
- Le vrai problème de l'Allemagne : ses banques (Deutsch Bank, Commerzbank)
- Les énormes excédents commerciaux allemands favorisés par un Euro sous évalué pour l'Allemagne
- Compétitivité monétaire
- Fin du modèle allemand. La question des machines outils, concurrence japonaise et coréenne crédibles
- Restauration du taux de change
3. Le scénario d'une fin de l'Euro serait alors engagé :
- Mais l'UE n'y résisterait pas !
- Vers d'autres formes d'organisation de l'Europe
- Lisbonne a verrouillé la situation
- Vers un traité plus léger
- Les mensonges apocalyptiques sur l'alternative
- Airbus et Ariane ne doivent rien à l'UE
- Le problème des flux migratoires en méditerranée, une coopération des pays de l'arc méditerranéen
- France, la parenthèse des Gilets jaunes refermées dans les vœux du pouvoir ne l'est pas
- Géographie et sociologie électorale des élections européennes, une tendance lourde
- La collecte des signatures pour le référendum sur la privatisation d'ADP, une résurgence possible de Gilets Jaunes
- Souveraineté européenne, un leurre !
Conclusion : il n'y a pas de démocratie sans souveraineté !
Émission "Politique & Eco", animée par Olivier Pichon.
Une conférence constituée de deux interventions éclairantes de Mathieu Bock-Côté et Guillaume Bigot qui fournissent une excellente occasion d'échanger autour des raisons de la décomposition actuelle de l'Union européenne, mais également de réfléchir aux idéologies et aux grandes forces historiques qui ont accompagné -et tentent toujours d'accompagner !- le projet européiste.
Une conférence organisée par l'association "Critique de la Raison Européenne".