Le débat prend place après la parution en 1981 du livre d'Alain de Benoist "Comment peut-on être païen ?"
Gustave Thibon répond aux attaques et prend la défense de la vision chrétienne du monde en rappelant, selon le mot de Victor Hugo, que Dieu reste "l'Etre en qui tout se fond, mais de qui tout diffère".
Ce qu’on appelle familièrement "la pub" est bien autre chose qu’un ensemble de réclames en faveur de produits ou services particuliers. Il s’agit d’un système qui quadrille toute la vie privée et publique, et qui diffuse en permanence une idéologie, c’est-à-dire à la fois une vision du monde et un mode d’emploi de la "vie".
On peut faire deux reproches à ce système :
1. la nature aliénante de son idéologie (aspect qualitatif)
2. le caractère massif de sa domination (aspect quantitatif)
Ce double aspect fait de la publicité une propagande constante, chargée de façonner et de réduire les gens au simple statut de consommateurs. Pour servir l’expansion sans fin de l’économie capitaliste, l’idéologie de la consommation se révèle l’autre face, indispensable, de la "marchandisation du monde".
Conférence donnée à la maison des associations de Genève, organisée par le "Réseau Objection de Croissance".
Au Xinjiang, "Nouvelle Frontière Chinoise", les Ouighours (turcophones et musulmans) sont plus de 10 millions. Anciens acteurs essentiels sur la route de la Soie, dont Kashgar était l’une des grandes étapes, détenteurs d’une riche culture, ils sont progressivement submergés par des vagues de migrants Han.
Quels sont les vrais enjeux du peuple et de l’ "identité" ouighoure au sein de ce "Grand Ouest" chinois très géostratégique et riche en matières premières ?
Emission "Tout un monde".
On pourrait s’étonner de voir un anthropologue placer sa discipline sous l’égide du politique –et non de la politique, encore que les deux domaines soient liés–, puisqu’il est censé s’occuper d’un objet lointain, par essence non- ou a- politique : le sauvage, le primitif, le traditionnel, quel que soit le nom que l’on donne à l’altérité ou à l’alternative exotique.
En effet, le sauvage en tant qu’autre absolu, peut apparaître comme une alternative à notre monde occidental fatigué, à notre démocratie frappée par la crise de la représentation. Et l’on évoquera ici tous les auteurs, et non des moindres, Lévi-Strauss notamment, qui, dans une filiation primitiviste inspirée de Rousseau, croient trouver dans les sociétés primitives des remèdes à notre mal-être ou à notre désenchantement démocratique. Ces auteurs voient ainsi dans la palabre africaine un substitut avantageux au vote qui, pour eux, à l’inconvénient de cliver le corps social. Dans la même veine, ils cherchent dans les chartes des empires ouest-africains médiévaux des éléments juridiques anticipant sur les droits de l’homme.
Mais ce primitivisme, s’il appartient en propre aux anthropologues les plus conservateurs, n’épargne pas pour autant leurs collègues plus progressistes. Ainsi, la focalisation de Balandier sur la "situation coloniale" de l’Afrique dans les années 1950 ne l’a pas pour autant empêché de développer des vues extrêmement contestables et datées sur l’islam.
C’est en effet un déni d’historicité qui frappe la démarche anthropologique dans son ensemble puisque celle-ci s’est attachée à décrire et à analyser des "cultures" censées être restée semblables depuis l’aube des temps. Ce refus de l’histoire, et la dépolitisation qui l’accompagne, se manifeste également dans le domaine des langues et de l’art dans la mesure où ces entités sont considérées hors du temps et sont abstraites des relations qu’elles nouent les unes avec les autres. Le primitivisme interdit ainsi de saisir les réseaux qui expliquent la naissance et la disparition des langues ou encore d’appréhender les liens qui existent entre la représentation du corps sauvage et celle du corps ouvrier, par exemple.
Enfin, Jean-Loup Amselle abordela société française contemporaine puisqu’il s’efforce de montrer le phénomène de "culturalisation" de la vie politique, intervenu au cours du quinquennat de Sarkozy et qui s’est prolongé au cours de la dernière campagne présidentielle.
Françoise Bonardel, dont les travaux récents s’orientent vers l'étude des finalités de la culture (identité, sagesse), s'interroge sur la crise de l’identité européenne.
A cette issue qui semble fatale, elle propose une troisième voie qui serait proprement européenne : la renaissance spirituelle à travers la "grande culture" de la Renaissance et des Lumières, entre ces deux écueils que sont l’enracinement patriotique et le relativisme d’une société de consommation mondialisée.
Francis Cousin voit l'histoire et la vie comme un combat immanent entre l’Être et la Marchandise.
Le monde semble, selon lui, le lieu du combat "radical" entre ces deux substances primitives.
Comme le Mal porte la division au sein du Bien pour régner, la spécialisation dans la communauté des hommes (l’Être) est le fruit de l’action de la Marchandise, et cette division fait l’Être s’entre-déchirer.
D’où la critique radicale de la Marchandise, propre, selon lui, au cosmos sacral indo-européen, vu comme la réaction de l’Être face à son adversaire, la Marchandise.
Alexandre Douguine brosse ici un tableau de l'eurasisme comme vision du monde alternative à l'idéologie unipolaire actuellement au pouvoir.
L'eurasisme, c'est Rome contre Carthage, le nomos de la Terre, du continent, contre le pouvoir qui vient de la mer, la thalassocratie. Ce constat géopolitique et historique permet ensuite d'embrasser une politique qui respecte les traditions propres à chaque grande aire civilisationnelle, au contraire du rouleau compresseur libéral qui impose ses schèmes de pensée par la guerre impérialiste et la nécessité du développement.
Quel rapport une société entretient-elle, vis-à-vis de son passé ? Comment appréhender le présent en lui donnant un sens ?
Pour répondre à ces interrogations, le conférencier a dressé un tableau de toute la complexité de la souffrance et de la pesanteur du passé, ainsi que du jeu entre passé et présent et la possibilité qu’a le passé à éclairer le présent.
"Le présent n’est envisageable que si on lui donne du sens. Dans l’immédiat, ce sens renvoie à une continuité avec le passé".