Paul Ricoeur revendique trois influences majeures : la philosophie réflexive française, la phénoménologie husserlienne et l'herméneutique philosophique. En la remettant dans son contexte d'élaboration, il s'agit ici pour Claude Romano d'interroger la cohérence du concept d'ipséité en sa dimension pathique, opposée à la conception heideggérienne qui insiste sur sa dimension transcendantale.
Car chez Ricoeur, la notion d'ipséité renvoie à une forme de fiabilité, à un savoir-exister de manière fiable pour les autres et devant les autres : cette identité-ipséité demande à être clarifiée.
Une intervention qui prend place lors du colloque "Paul Ricœur : de la phénoménologie à l'herméneutique et retour".
Est-ce que l'esprit médiéval nous parle encore ? Et d'ailleurs, quel est-il ? La chevalerie, qui l'incarne au plus haut point, est singulière à bien des égards : son éthique et sa noblesse sont des exemples de probité et de courage.
Retour sur une époque et un idéal qui doivent nous inspirer.
- 0'00'00 : Introduction
- 0'01'17 : Pourquoi la chevalerie
- 0'03'01 : L'imaginaire médiéval
- 0'05'24 : Le contraire du monde moderne
- 0'07'03 : Les visiteurs et sa signification
- 0'09'10 : Deux visions du monde
- 0'10'45 : L'enfance de Vivien
- 0'16'20 : Les vilains coups
- 0'21'57 : Don Quichotte
- 0'25'25 : Cervantès
- 0'32'20 : La soif de chevalerie
- 0'34'54 : Qu'est-ce qu'un chevalier ?
- 0'38'40 : Engendré par l'insécurité
- 0'45'23 : Un tank grâce aux étriers
- 0'48'35 : Le monde paysan
- 0'54'35 : La féodalité et la tradition libérale
- 0'58'18 : Le pouvoir à visage humain
- 1'01'41 : Inspirations romaines et germaniques
- 1'06'50 : La chevalerie n'est pas la féodalité
- 1'11'27 : Le rôle de l'Église
- 1'18'50 : Les croisades et le sauvetage de l'Europe
- 1'28'56 : Godefroy de Bouillon
- 1'34'06 : L'enfance d'un chevalier
- 1'41'39 : Différences avec l'éducation d'aujourd'hui
- 1'46'55 : L'hygiène au Moyen-Âge
- 1'49'24 : L'histoire de Doolin
- 2'01'57 : Les 12 préceptes éducatifs
- 2'20'55 : L'apprentissage
- 2'22'19 : Le rapport au corps
- 2'25'06 : Les épreuves et l'enfance de Charlemagne
- 2'30'31 : L'entrée dans la chevalerie
- 2'35'24 : L'adoubement par les femmes
- 2'38'03 : La bénédiction chrétienne
- 2'40'50 : Le lignage qui ne doit pas fausser
- 2'42'05 : La fête
- 2'43'06 : La vie quotidienne du chevalier
- 2'44'25 : Les tournois
- 2'51'05 : Les festins
- 2'59'00 : La vitalité du Moyen Âge
- 3'01'04 : La guerre
- 3'03'15 : L'histoire de Guillaume
- 3'12'49 : Le code de la chevalerie
- 3'14'16 : I Commandement
- 3'16'53 : II Commandement
- 3'20'34 : III Commandement
- 3'22'35 : IV Commandement
- 3'25'19 : V Commandement
- 3'27'24 : VI Commandement
- 3'29'35 : VII & VIII Commandements
- 3'30'53 : IX Commandement
- 3'31'25 : X Commandment
- 3'34'14 : Conclusion
S'il y a une seule conclusion à tirer de l'œuvre de Galula, c'est que toute communauté humaine, mise devant un problème politique, peut, sous certaines conditions, se fracturer en trois groupes : une minorité active très déterminée à renverser la table, une autre minorité attachée au maintien du statu quo mais incapable d'agir et enfin une majorité silencieuse qui rêve de ne rien faire mais dont la vocation est d'appuyer le camp qui a le plus de chances de l'emporter.
Hier face au FLN algérien et aujourd'hui face à l'Etat Islamique, la pensée de Galula permet à une démocratie comme la nôtre de se défendre sans se renier. La mise en œuvre de ses idées est encore d'actualité pour tous ceux qui, parmi nous, assument la responsabilité de lutter contre les insurrections de notre temps.
Un entretien mené par Pierre-Yves Rougeyron.
Alors que dans Comprendre l'Empire, Alain Soral partait de la Révolution française, de la succession Ancien Régime, République, de l'opposition Religion et Raison, y démontrant notamment tout ce que ce régime théocratique avait de raisonnable sur le plan pratique et tout ce que cette raison politique avait de fanatique et de déraisonnable dans les actes et les faits, s'y déployait aussi une logique, une logique politique de pouvoir et de domination. Mais de domination au nom de quoi ?
Cette nouvelle domination des uns sur les autres, de la démocratie républicaine sur la monarchie théocratique, puis même de la république démocratique sur la démocratie républicaine s'est faite au nom d'un nom magique, d'une idée parfaitement séductrice : l'égalité !
L'épopée moderniste, la grande idée, le concept au coeur de la dynamique du cycle c'est ça : le pouvoir au nom de l'égalité. Et une égalité de plus en plus totale, soit, en bonne logique, de plus en plus formelle et abstraite, ce qui se traduit le plus souvent dans la pratique en absurdité, voire en son contraire. Le voilà le coup de génie qui embrasse toute l'époque, la suprême arnaque comme sortie de la tête même du diable : l'inégalité au nom de l'égalité !
Comprendre l'Époque : pourquoi l'Égalité ?, nous fait cheminer de la Tradition à Marx, de la logique formelle à la complexité du réel, de la parole du Christ à la loi du nombre et du Marché, jusqu'à ce futur qui se déploie sous nos yeux, entre surveillance de masse, censure et dictature à venir du grand reset...
Sommaire :
- Peut-on dire que Comprendre l'Époque est le pendant philosophique de Comprendre l'Empire ?
- Pouvez-vous nous présenter le "monde de la Tradition" dont vous parlez dans les premiers chapitres de Comprendre l'Époque ?
- Tradition et Modernité : deux systèmes de valeurs en opposition radicale ?
- Quelles sont les conséquences du passage de la logique formelle à la logique concrète ?
- D'où vient l'idée d'égalité ?
- Compensation, complaisance, hypocrisie : quelle est la vision du monde de la classe bourgeoise ?
- Derrière le positivisme bourgeois, la prédation kabbaliste ?
- Est-il possible d'aller au-delà de la bourgeoisie ?
- Demain le Grand Reset ou le grand ménage ?
Un entretien mené par Pierre de Brague.
Quelles sont les origines historiques de la culture de l'annulation (cancel culture) qui vise la déconstruction de tous les héritages ? Comment le cinéma est-il affecté par cette évolution récente ?
C'est en compagnie du philosophe Alain de Benoist que nous essayons de comprendre les dernières métamorphoses du politiquement correct dans le milieu artistique en général et cinématographique en particulier, phénomènes qui entravent les libertés artistique et d'expression.
Un entretien mené par Sacha Poitras et Patrick Turco.
Il est un magistère répandu de nos jours, c'est la pensée système du complotisme. Celle-ci, poussée jusqu'à sa simplification, relève d'une idéologie de type Star Wars avec d'un côté les méchants diaboliques de l'Empire et de l'autre les gentils résistants injustement opprimés. Dans une telle vision fantasmée, les causes profondes et superficielles sont souvent mêlées.
Qu'en est-il alors de la récente polémique du #QUI qui aura vu le général Dominique Delawarde interrompu en direct et mené une militante politique -Cassandre Fristot- au tribunal : complotisme mal assumé ou question légitime ?
L'on peut ensuite élargir la question et tenter de comprendre le ré-agencement de la droite nationale française autour du probable futur candidat Eric Zemmour : assiste-t-on à un rassemblement logique ou à une tentative de mise au pas d'une France en colère ?
Ancien président du Front National de la jeunesse, essayiste nietzschéen, Julien Rochedy débat de ces questions avec l'historien des religions musulman Youssef Hindi.
Dans le contexte d'une modernité en déroute, Michel Michel, sociologue de son état, appelle au recours à la Tradition, celle du "pérennialisme" : "ce qui été cru par tous, toujours et partout". Non pas une nostalgie du passé, mais parce que les principes qui fondent le monde moderne – individualisme, croyance au Progrès, "désenchantement du monde" rationaliste, Homme Nouveau autocréé – sont pour paraphraser Chesterton "des idées chrétiennes devenues folles".
Il a été plus facile à l'Église "d'aller aux barbares" que de résister à ses propres hérésies. À la fin du XXe siècle, la pastorale de l'Église ne s'est pas contentée de "s'adapter" au monde, mais semble s'être massivement ralliée aux hérésies idéologiques de la modernité.
Or le monde passe; aussi, le ralliement de l'Église à la "religion séculière prométhéenne" de la modernité est inefficace car cette religion est elle-même en déclin.
Avec la postmodernité, le recours à la Tradition est la plus probable arche de salut pour passer le naufrage de la modernité.
L'Europe, lorsqu'il s'est agi de définir son identité, a très tôt été rapportée à une double origine, grecque et juive. C'est, sous la plume des historiens des Lumières comme des romantiques du siècle dernier, la célèbre opposition entre Athènes et Jérusalem. Rémi Brague reprend à nouveaux frais la question de l'identité, en s'intéressant à la "voie romaine", à la latinité de l'Europe.
Le propre de l'Europe ? C'est une appropriation de ce qui lui est étranger. Historiquement, philosophiquement, l'Europe prend, en effet, sa source hors d'elle. À partir d'emprunts à d'autres civilisations, la voie romaine a opéré une synthèse fondatrice de la première unité culturelle qui fut le premier espace européen.
Au point que, aujourd'hui encore, définir l'Europe, c'est marquer comment elle se distingue de ce qui n'est pas elle par son caractère originairement latin.
Une entretien mené par Jean-Baptiste Noé.