Signe de l’entrée dans la modernité pour les uns, porteur de régression sociale pour les autres, l’ère industrielle est assurément une période de profondes transformations du tissu urbain et d’importants bouleversements du champ économique et social.
La dimension problématique de cette activité doit aujourd’hui être redécouverte.
Aussi a-t-il paru nécessaire de revenir sur les débuts de cette période et d’identifier les activités industrielles et leurs conséquences sur le paysage, les dangers et les résistances à l’industrie, sans oublier les traces subsistant aujourd’hui encore dans le patrimoine.
Une conférence qui s'inscrit dans le Cycle "Les paris de l'industrie, 1750-1920".
L'ensemble des processus biologiques propres à l'existence corporelle sont désormais au cœur d'une nouvelle phase de la globalisation industrielle : la bioéconomie. Celle-ci peut se définir sommairement comme l'application des biotechnologies à la production primaire, à la santé et à l'industrie afin d¹accroître la productivité économique.
Parce qu¹elle s'enracine dans les soubassements anthropologiques les plus profonds -le désir d'échapper à la maladie, le rêve d'une jeunesse éternelle et la peur de la mort- la bioéconomie du corps humain représente l'expression ultime du capitalisme industriel. Elle se nourrit des promesses et des espoirs portés par les innovations biomédicales.
Céline Lafontaine revient sur le cas de la médecine régénératrice, plus spécifiquement la recherche sur les cellules souches, qui représente la forme la plus achevée de cette "industrie de l'espoir".
Une communication donnée dans le cadre du colloque intitulé "Imaginaire, industrie et innovation".
Nous est ici proposé le portrait d'une figure attachante de la littérature française contemporaine et enracinée : Henri Vincenot.
Loin d’être dépassées, les idées de cet auteur bourguignon et la saveur de ses écrits doivent être transmises et c'est à cette tâche que s'attellent les deux invités François Bousquet et Olivier François, "plumes" entre autres de la revue Eléments.
Une émission animée par Wilsdorf et Jean-Louis Roumégace.
Exhibition, Change pas de main, Les Tripoteuses, Le sexe qui parle, A bout de sexe... : en 1975, les affiches de films aux titres plus ou moins allusifs fleurissent dans les rues de France. Le cinéma érotique, porno, blue, rose, X, hard, selon la terminologie employée, connaît un âge d’or sans précédent et sans suivant. Les salles n’ont jamais été aussi remplies, les acteurs s’amusent, les réalisateurs aussi, les producteurs se frottent les mains, et les bien-pensants restent discrets. Sept ans après les appels de Mai 1968 à une "jouissance sans entrave", la libération des mœurs semble bel et bien en cours.
Ce dévergondage du cinéma, c’est un homme politique, de droite, qui l’a encouragé : Valéry Giscard d’Estaing, le plus jeune président de la République jamais élu jusqu'alors. L’érotisme, puis la pornographie, sortent de la clandestinité, dans une société pourtant marquée par le conservatisme moral des années De Gaulle puis Pompidou. Après quelques mois d’une liberté quasi sans freins, le vent rose qui souffle sur la France retombe à la fin de l’année 1975, bridé par les contradictions d’une société divisée.
Puritanisme et esprit libertaire, érotisme et pornographie, art et industrie, libération du corps et féminisme : les tâtonnements sont légions en 1975, surtout en ce qui concerne la question du sexe et de ses représentations.
Retour sur une année osée, dégoûtante pour certains, enchantée pour d’autres, entre revendications, transgression, hédonisme et société de consommation. Une immersion nostalgique et licencieuse...
Emission "Affaires sensibles", animée par Fabrice Drouelle.
Baudelaire écrivait en 1855 : "Le monde va finir. Nouvel exemple et nouvelles victimes des inexorables lois morales, nous périrons par où nous avons cru vivre. La mécanique nous aura tellement américanisés, le progrès aura si bien atrophié en nous toute la partie spirituelle que rien, parmi les rêveries sanguinaires, sacrilèges ou antinaturelles des utopistes ne pourra être comparé à ces résultats positifs." Le poète avait-il vu juste ?
De l'anglicisation du langage à la disparition de la poésie en passant par l'avènement du smartphone et l'arrivée du parler start-up au sommet de l'Etat, Alain Finkielkraut évoque ce que l'Amérique a fait de nous avec Régis Debray et Philippe Roger.
Les villes intelligentes représentent un marché évalué à 350'000 milliards de dollars US pour les trente décennies à venir (250 en infrastructure et 100 en usage), à modèle économique, technologique et social inchangé, c’est-à-dire concernant la réhabilitation des tissus urbains existants et la construction de nouvelles villes.
Ce modèle économique n’est pas durable en ce sens qu’il reproduira les dysfonctionnalités des villes actuelles avec des émissions croissantes de CO2, de production de déchets et de nuisances urbaines. Et les scénarios plus agressifs intégrant des technologies et artefacts nouveaux pour maîtriser les émissions polluantes et améliorer l’efficacité énergétique estiment le volume de dépenses à 450'000 milliards USD.
Cet enjeu de marché s’inscrit dans un ensemble d’enjeux plus vastes : problèmes démographiques et économiques, géopolitiques, question de l'innovation et transformation des modèles d'affaires des firmes et de l'action publique.
Après un exposé de ces enjeux, Claude Rochet nous propose des pistes d’action pour une stratégie française des villes intelligentes.
Quel pan de notre vie, aujourd'hui, ne se trouve pas aux prises avec le management ? Qui pourrait bien se targuer d'échapper à cette lame de fond qui bouleverse en profondeur les structures mentales de nos sociétés avancées ?
Force est pourtant de constater le flou conceptuel qui entoure le management : son arrivée dans le langage courant a en effet pour corollaire d'en masquer le sens, y compris aux premiers intéressés, les managers et les managés. De ce point de vue, il s'avère expédient de reprendre la réflexion à la racine : le management est un projet technoscientifique, dont les soubassements sont théologiques mais la portée anthropologique et politique.
Que se passe-t-il alors quand le management pénètre des sphères qui lui étaient initialement étrangères ? Qu'arrive-t-il aux institutions quand l'optimisation du fonctionnement devient leur raison d'être ? Quels rapports le management entretient-il au Vrai (et à l'Université), au Bien (et à l'État) et au Beau (et à l'Art) ?
Tels sont les enjeux du travail de Baptiste Rappin qui, par le détour de la philosophie, n'hésite pas à hisser la réflexion sur le management à son véritable niveau : celui de la civilisation et de l'identité européennes en butte au nihilisme de la Technique.
Emission du "Libre Journal des débats", animée par Charles de Meyer.
Le prolétariat, affirme Jacques Ellul, n’a pas été un produit du seul capitalisme, mais bien de la société industrielle elle-même. Ainsi, la révolution soviétique, la "voie chinoise", tout comme l’évolution du tiers monde, aboutissent à la création d’un immense prolétariat mondial.
Toutes les révolutions ont échoué, en cédant à la fatalité industrielle et technicienne du capitalisme qu’elles entendaient combattre.
Et pourtant, au début des années 80, la première vraie révolution semble devenir possible. Pour quelles raisons ? À quelles conditions ? Sommes-nous encore capables d’une véritable espérance révolutionnaire ?