Pour ce Grand Entretien, Pierre-Yves Rougeyron revient sur l'actualité politique et géopolitique de la rentrée, soit de l'été et du mois de septembre 2017.
PARTIE 1:
- actualité du Cercle Aristote
POLITIQUE INTERIEURE
- rentrée politique
- pourrissement de la société française
- avenir du mouvement souverainiste
PARTIE 2:
POLITIQUE INTERNATIONALE
- élections en Allemagne
- Macron et l'Europe un échec
- le Venezuela
- la Corée du Nord
- la Birmanie
GRANDS DISPARUS
- Claude Rich
- Jeanne Moreau
- Pierre Bergé
- Max Gallo
Sociologue et économiste, fin connaisseur de la pensée de Spinoza, Frédéric Lordon est connu pour ses prises de position intellectuelles et politiques. Membre du collectif des Economistes Atterrés, figure éminente du mouvement Nuit Debout, il vient se confronter à un public qu'il connait bien, puisqu'il est lui-même titulaire du MBA HEC !
Après avoir présenté succinctement sa vision du salariat comme rapport d'aliénation, il évoque tour à tour le mouvement Nuit Debout et l'avenir de la gauche et du capitalisme en général.
Cette conférence constitue une bonne introduction à sa pensée et intéressera tous ceux, détracteurs ou partisans, qui s'intéressent au sens de la politique et à l'avenir de la démocratie.
Une conférence qui s'est tenue dans le cadre de la seconde étape du Tour anniversaire E&R.
Sommaire de la première partie :
- 0:00:00 : Images de l’événement
- 0:03:20 : Introduction d’Alain Soral
- 0:10:24 : Youssef Hindi
- 0:11:37 : La Révolution française
- 0:14:19 : La religion républicaine
- 0:19:50 : La laïcité
- 0:21:33 : La structuration du système politique français
- 0:25:21 : Le rôle du Front national
- 0:30:00 : Évolution de la République française
- 0:32:07 : Le scandale du canal du Panama et les vagues d’antisémitisme
- 0:39:40 : L’effondrement de la Troisième République
- 0:43:35 : La situation actuelle
- 0:49:20 : Alain Soral
- 0:50:50 : Monde spirituel contre monde matériel
- 0:56:16 : Le Front national
- 1:03:25 : L’immigration
- 1:10:30 : Le travail d’E&R
- 1:18:20 : Mélenchon
- 1:21:10 : Le nazisme économique
- 1:25:00 : Donald Trump et les limites de la démocratie
- 1:27:19 : La Corée du Nord
Sommaire de la seconde partie (questions du public) :
- 0:00:10 : Le Front national a-t-il la capacité de gouverner ?
- 0:01:05 : Réponse d’Alain Soral
- 0:06:05 : L’accès du Front national au pouvoir ne peut-il pas être utilisé, par certains réseaux, pour accélérer malgré lui le choc des civilisations ?
- 0:06:32 : Réponse d’Alain Soral
- 0:09:05 : Quel est le risque de fraudes électorales pour ce premier tour des présidentielles 2017 ?
- 0:09:23 : Réponse d’Alain Soral
- 0:11:53 : Réponse de Youssef Hindi
- 0:13:20 : Complément d’Alain Soral
- 0:15:29 : La République va-t-elle se renouveler ou bien se dévoiler et basculer – officiellement – vers le noachisme ?
- 0:16:11 : Réponse de Youssef Hindi
- 0:19:13 : Réponse d’Alain Soral
- 0:21:51 : Que faire si Marine le Pen n’est pas élue présidente de la république ?
- 0:22:32 : Réponse d’Alain Soral
- 0:25:18 : Que pensez-vous de la démilitarisation récente des FARC en Colombie ?
- 0:26:57 : Réponse de Vincent Lapierre
- 0:30:32 : Que pensez-vous de la déclaration du président du CRIF sur "l’infréquentabilité" de Jean-Luc Mélenchon ?
- 0:31:18 : Réponse de Stéphane Blet
- 0:33:32 : Pouvez-vous nous éclairer sur les manifestations au Venezuela pro et anti-Maduro ?
- 0:33:48 : Réponse de Vincent Lapierre
- 0:38:38 : Réponse d’Alain Soral
- 0:41:55 : Vincent Lapierre, pouvez-vous nous parler des émissions traitant d’économie que vous préparez actuellement ?
- 0:42:15 : Réponse de Vincent Lapierre
- 0:43:04 : Complément d’Alain Soral
- 0:44:28 : La France peut-elle être, si le FN arrivait au pouvoir, accusée de crime contre l’humanité par les instances internationales ?
- 0:45:05 : Réponse de Maître Damien Viguier
- 0:47:48 : Quel est l’avenir du Hezbollah après la mort d’Hassan Nasrallah, de la Russie après Vladimir Poutine, d’E&R après Alain Soral ?
- 0:48:15 : Réponse de Youssef Hindi
- 0:49:30 : Réponse d’Alain Soral
- 0:51:20 : Est-il nécessaire pour les nations, à l’heure de la mondialisation, de retrouver leur souveraineté ?
- 0:52:00 : Réponse de Maître Damien Viguier
- 0:55:28 : Réponse d’Alain Soral
- 0:57:45 : Complément de Maître Damien Viguier
- 0:59:11 : Réponse de Youssef Hindi
- 1:01:02 : Complément de Maître Damien Viguier
Brexit, élection de Donald Trump ou encore dysfonctionnements de l’Europe et de la mondialisation : le principe de souveraineté, ou son absence, sont régulièrement pointés comme la raison majeure du désordre politique qui frappe les sociétés occidentales. Mais qui a pris un instant pour s’interroger sérieusement sur ce présupposé ?
Loin du simplisme des populismes de tous bords et de l’angélisme européiste, Guilhem Golfin revisite les grands penseurs de la politique et de la souveraineté et démontre qu’aucun des raisonnements avancés aujourd’hui ne tient compte des leçons élémentaires de l’histoire. Car il ne saurait y avoir de souveraineté sans autorité.
Une réflexion brillante et éclairante sur notre crise.
L'Occidental n'aime plus personne - ni le Chinois, ni l'Arabe, ni l'Africain. Mais dans la hiérarchie des détestations, les Nord-Coréens et les Russes occupent une place particulière - toute société n'a-t-elle pas besoin de se fabriquer des ennemis ?
Dans un contexte de confusion idéologique, le discours sur les droits de l'homme se pare d'une indignation sélective : si le droit d'ingérence est invoqué pour justifier des interventions au nom de la liberté d'expression et de la démocratie, jamais il ne servira à libérer des syndicalistes emprisonnés ou à faire respecter les droits des travailleurs. Les régimes autoritaires alliés des Occidentaux peuvent continuer de bafouer impunément les libertés démocratiques.
La Russie, et depuis bien plus longtemps la Corée du Nord, sont soumises à des embargos occidentaux : ces peuples, assiégés, se sont dès lors constitués en citadelles. Leurs réactions sont logiques au regard des principes universels de la géopolitique, malheureusement oubliés dans les pays occidentaux. Ainsi, la Corée du Nord, pays de 25 millions d'habitants entouré de puissants voisins, marqué par le double drame de la colonisation japonaise et de la guerre de Corée, a développé des capacités d'autodéfense (y compris nucléaires), dans une logique obsidionale qu'on retrouve dans d'autres pays et à d'autres époques - par exemple en France dans les relations avec l'Allemagne entre 1871 et 1914. La géopolitique est ainsi la mise en oeuvre de ce qui est possible et souhaitable dans les relations entre puissances dans l'ordre international : pour garantir la paix, la sécurité internationale et le développement des nations, il est utile que se constituent des pôles de puissance qui garantissent des équilibres. La Russie aspire légitimement à constituer l'un de ces pôles, ce que contredit l'installation de troupes de l'OTAN directement à ses frontières. Moscou et Pyongyang ont ainsi mis l'accent sur la souveraineté des nations, qui n'est en aucun cas un repli sur soi mais l'affirmation par chaque Etat de son droit à maîtriser ses propres décisions de politique étrangère, sans ingérence extérieure. Contrairement aux Américains, les Russes et les Nord-Coréens n'entendent pas, quant à eux, imposer leur système politique à d'autres pays.
La reconstitution d'une puissance militaire russe n'a pas davantage à être condamnée que l'augmentation des budgets militaires américain ou français. Les Russes, contrairement aux Occidentaux, assument pour leur part pleinement leur histoire, qui s'inscrit dans un patriotisme incompris en Occident. Leur culture eurasiatique, spécifique, ne justifie pas qu'ils soient rejetés dans un autre "barbare", comme le font les prescripteurs d'opinion occidentaux. Manifestement, les Russes ne sont plus bolchéviques mais ont toujours le couteau entre les dents, étant stigmatisés comme "complices de la barbarie". Quand les victimes civiles des guerres occidentales (forcément des guerres justes et des guerres propres) sont escamotées par les médias, celles des interventions militaires russes sont mises au premier plan.
S'agissant des Nord-Coréens, qu'ils le veuillent ou non, qu'ils l'assument ou pas, leur culture politique est profondément empreinte de confucianisme - ce qui génère des relations paternelles entre les dirigeants et le peuple. Ils ont choisi de ne compter que sur leurs propres forces et ont érigé ce principe en règle majeure d'un travail idéologique jugé fondamental, refusant déjà, hier, d'être membre du Conseil économique d'Assistance Mutuelle (CAEM) ou de relier leur réseau d'électricité à celui soviétique, comme le leur proposait Nikita Khrouchtchev. Ils ont payé le prix de cette indépendance lors des difficultés des années 1990, mais ont maintenu leur système politique et social.
La Corée du Nord offre un terrain privilégié pour permettre à des journalistes d'affirmer n'importe quoi, sans risque d'être contredit. Le discours hostile à la République populaire démocratique de Corée a même gagné les rangs des partisans de ceux qui se disent partisans du socialisme, quitte à oublier que, par la propriété collective des moyens de production, la Corée du Nord est bien un Etat socialiste. La détestation de la Corée du Nord a aussi une logique qu'explique la géopolitique : la nécessité pour les Etats-Unis de maintenir des troupes dans des positions avancées en Asie de l'Est, à proximité de la Russie et de la Chine, au prix de compromissions avec les dirigeants sud-coréens en matière de droits de l'homme.
Quand la France se permet de donner des leçons sur le nucléaire nord-coréen, alors qu'elle assume l'héritage gaullien de l'arme nucléaire comme garantie de son indépendance, l'histoire des négociations sur la question nucléaire en Corée montre le besoin de dialogue et de négociations, pour anticiper et prévenir les conflits - selon des principes conformes au droit international - et non l'invocation de pseudo-négociations après des interventions militaires et des ingérences dans les affaires intérieures d'autres pays.
Le retour de la France comme acteur de premier plan sur la scène internationale devra passer par le choix d'une politique indépendante sur le plan extérieur et solide sur le plan intérieur. Redevenir une France forte, respectée, maîtresse de son destin et rayonnante dans le monde de part sa culture et son histoire, tels sont les objectifs que nous devrions nous fixer !
Recouvrer notre souveraineté par la maîtrise de nos frontières, l'exploitation de nos richesses territoriales, maritimes et intellectuelles : voilà les leviers de cette mission capitale.
Cela n'aura échappé à personne : depuis un mois et l'élection d'Emmanuel Macron, comme au lendemain de toute défaite, c'est l'heure des comptes, des remises en cause, chez ceux qui ont mordu la poussière. A grands coups de tribunes et de phrases choc, les non-conformistes, le camp illibéral dans toute sa pluralité, cherche un coupable.
Et peut-être ce débat s'est-il le mieux exprimé par la passe d'arme entre Eric Zemmour et Jacques Sapir. Eric Zemmour a critiqué Marine Le Pen, son "fiasco intégral", incriminant l'influence de Jacques Sapir via le cerveau de Florian Philippot. Mais évidemment, Jacques Sapir lui a répondu sur son blog…
Dans l'absolu, cette querelle oppose l'un des piliers de la droite identitaire à l'un des porte-paroles de la gauche souverainiste. Et la substance de cette querelle pourrait bien déterminer la politique des prochaines années — rien que cela !
L'occasion était donc trop belle : les deux duellistes tirent les choses au clair et à défaut de fleurets, au moins étaient-ils armés de micros...