Les enjeux de la PMA. Avec Sylviane Agacinski sur Public Sénat.


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22.10.2019

Dans son dernier essai L'Homme désincarné (Gallimard, 2019), la philosophe Sylviane Agacinski s'attaque à la procréation médicalement assistée et à ses conséquences, tandis que le projet de loi de bioéthique est débattu par les instances législatives françaises. Le texte présenté en conseil des ministres prévoit notamment l'ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules. Et si Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, a déclaré à maintes reprises que l'extension de la PMA "ne mettait pas en tension nos valeurs éthiques", Sylviane Agacinski, elle, voit les choses d'un autre œil.
La philosophe regrette notamment que tout soit désormais justifié au nom "des intérêts individuels et des demandes sociétales" que le droit est sommé de ne pas entraver. Elle déplore également l'argument massue qui consiste à invoquer le principe d'égalité pour clore toute forme de débat. "La procréation, assistée ou non, n'a que faire des orientations sexuelles. Elle a en revanche tout à voir avec l'asymétrie des deux sexes, qui ne sont, en la matière ni équivalents ni égaux", nous rappelle-t-elle.
Pour la philosophe de l'incarnation, l'homme moderne veut aujourd'hui dominer la nature, changer sa nature et s'affranchir de la chair, de la mort et de la génération sexuée.

Après l'Histoire. Avec Philippe Muray sur France Culture.


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18.05.1999

Choses vues dans les dernières années du XXe siècle, les chroniques de Philippe Muray rassemblées dans Après l'Histoire dressent un portrait aussi précis que possible de notre temps ; et, simultanément, elles ébauchent une théorie générale de ce moment de l'ère hyperfestive, car l'accumulation illimitée de fêtes en est devenue l'occupation la plus fervente et la consolation la plus quotidienne. L'individu inédit que cette civilisation est en train de façonner a donc lui aussi un nom qui n'était encore jamais apparu nulle part : Homo festivus.
Après l'Histoire est le récit, à la fois inquiétant et comique, des aventures de ce personnage qui ne ressemble plus à rien de connu jusque-là. On y trouvera des aperçus étonnants sur son idéologie, son langage, ses habitudes, son comportement intime, sa morale publique, ses nouvelles méthodes pour faire régner l'ordre et même, de plus en plus souvent, et de manière impunie, la terreur.
Pour espérer comprendre quelque chose à notre époque, il est indispensable de faire le pari que la métamorphose des hommes a déjà eu lieu et que leur mutation n'est envisageable qu'à partir de l'hypothèse d'une sortie définitive de la période historique, pour autant qu'Histoire et humanité étaient synonymes. Après l'Histoire veut donc dire aussi : après l'humain.

Émission "Agora", animée par François Angelier.

Politique, société et psychologie : notes de lecture, par Michel Drac.


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2019

Michel Drac, analyste politique et prospectiviste bien connu, se penche ici sur différentes questions de société. De la philosophie politique aux problèmes de psychologie sociale, comprendre les visions du monde et les habitus qui structurent des collectifs où certaines minorités actives doit nous permettre d'avoir une compréhension plus fine de la marche du monde.
Ce travail est mené par la lecture de plusieurs livres dont les contenus sont ici exposés clairement.

La laïcité est-elle encore adaptée au XXIe siècle ? Avec Jacques de Saint Victor et François Saint-Bonnet au Cercle Droit et Liberté.


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05.04.2019

La laïcité à la française est pourtant en principe on ne peut plus clair ! Elle se résume en deux grands principes extrêmement simples, posés par les deux premiers articles de la loi de séparation de l'Église et de l'État en 1905 : Article 1 "La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes" et Article 2 "La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte."
À une époque où s'observe un retour en force du fait religieux, la mise en pratique de ces textes s'avère de plus en plus difficile.
La République peut-elle garantir la liberté de conscience de tous et supporter un signe d'oppression des femmes tel que le voile ? Peut-elle garantir le libre exercice d'un culte et l'égalité des citoyens sans subventionner le culte islamique en manque de lieux de prière ? Surtout, peut-elle garantir la fraternité et le vivre ensemble entre tous ses citoyens, à l'heure d'un fanatisme religieux meurtrier frappant partout dans le monde et d'une montée en force de revendications communautaires, allant d'une généralisation du Hallal à l'installation de crèches de la nativité dans certaines mairies ?
Pour tenter de démêler cet écheveau, les deux professeurs François Saint-Bonnet et Jacques de Saint Victor débattent ensemble.

L'homme : un dieu ou une bête ? Menaces sur l'anthropologie chrétienne. Avec Antoine Martin pour E&R à Genève.


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02.03.2019

La modernité avait prétendu faire de l'homme un dieu, indépendant de toute transcendance à laquelle il aurait à rendre des comptes.
De manière apparemment concurrente, nous assistons depuis quelques décennies à l'émergence d'une nouvelle tendance, selon laquelle l'homme ne détiendrait aucune primauté sur le reste des vivants.
À ces deux idéologies qui la prennent en étau, quelle réponse l'anthropologie chrétienne, socle fondateur de notre civilisation, apporte-t-elle ?

La comédie humaine selon Tom Wolfe. Avec Nicolas Idier, Philippe Labro, Erik Neveu et Eric Neuhoff sur France Culture.


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04.2019

Tom Wolfe, originaire du Sud des Etats-Unis, est un homme déterminé, ambitieux, au regard aiguisé sur son entourage et au grand talent d'écrivain. Le dandy habillé en costume blanc détonne dans l'univers new-yorkais dans lequel il pénètre dans les années 1960. Journaliste amené à la littérature, Tom Wolfe est allé jusqu'à vivre plusieurs années à Miami pour écrire Bloody Miami, ou sur le campus d'une prestigieuse université américaine pour écrire Moi, Charlotte Simmons.
Faisant fi des règles et des conventions journalistiques jusqu'alors à l'oeuvre, il reprend à son compte la devise balzacienne : "la Société allait être l'historien, je ne devais être que le secrétaire".

Émission "La Compagnie des auteurs", animée par Matthieu Garrigou-Lagrange.

Mondialisme et contre-culture. Avec Olivier Piacentini au Cercle Aristote.


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01.04.2019

Depuis le funeste 11 septembre, l'Occident est entré dans une spirale infernale. Dix ans auparavant, il triomphait pourtant du communisme. Comment avons-nous pu passer si vite du triomphalisme à l'angoisse de l'avenir ?
C'est en retraçant les choix politiques qui ont été fait dès après la Seconde Guerre mondiale qu'Olivier Piacentini nous permet de comprendre la trajectoire du déclin que notre civilisation a empruntée, du keynésianisme jusqu'à la tribalisation de nos sociétés.
Alors qu'elle se trouve aujourd'hui à bout de souffle, notre civilisation saura-t-elle trouver les ressources pour survivre et prospérer à nouveau dans un monde plus hostile et périlleux que jamais ?

Faut-il avoir peur de la liberté ? Avec Johann Chapoutot à l'Université de Genève.


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22.03.2018

L'angoisse d'être libre… Il est tellement plus rassurant de ne pas l'être, et de ne pas avoir à faire de choix. Voilà un thème considérablement travaillé par la philosophes, mais qui intéresse aussi les historiens.
L'avènement de l'individu libre ou, du moins, délié des enracinements et conditionnements traditionnels, est un phénomène récent dans l'histoire de l'humanité. En Europe, il a marqué l'Allemagne de la fin du XIXe siècle : industrialisation rapide, urbanisation galopante, exode rural massif… Des millions d'hommes se retrouvent "libres" et la "communauté" traditionnelle cède le pas à une "société", étudiée par une discipline naissante, la "sociologie". Conscient du caractère traumatisant du phénomène, Bismarck crée une législation "sociale" pour donner corps et consistance à cette société naissante.
Mais l’avènement d'une "société ouverte" (Karl Popper) n'a pas que des amis : face au bouleversement de la modernité, la communauté fermée, celle de la race et du sol, apparaît comme une solution possible, voire désirable.
L’étude du cas allemand à la fin du XIXe siècle, avec ses mutations vertigineuses, ses innovations et ses replis, est d'une actualité sidérante pour aujourd'hui.