L'analyse de la structure sociale constitue une thématique centrale des enseignements de sciences économiques et sociales. Si la théorie marxiste des classes a fait l'objet de nombreuses analyses, facilement accessibles et de qualité, la situation est différente pour les stratifications sociales wébériennes.
Dans cette intervention, le politologue Yves Sintomer propose de revenir sur les textes fondateurs de Max Weber sur la structure sociale afin d'apporter des éclaircissements sur les notions wébériennes de "classe", "classes sociales" et "groupes de statut".
Ce travail vient combler des lacunes et corriger un certain nombre d'approximations dans les présentations courantes de l'analyse wébérienne de la stratification et de sa confrontation avec la théorie marxiste des classes sociales.
Une intervention dans le cadre du séminaire "Le concept de classe sociale".
L'historien Jean de Viguerie revient sur trois siècles de déchristianisation en en étudiant, avec un sens du détail révélateur, toutes les étapes religieuse, sociale, morale et politique.
Une démonstration implacable qui nous permet de comprendre le désert spirituel qui définit la situation contemporaine.
Une conférence organisée par le Cercle des Étudiants Catholiques Traditionalistes.
A l'heure des Etats-Généraux de la bioéthique, Sylviane Agacinski défend une philosophie solidaire du don d'organes dans son essai Le tiers-corps (Seuil, 2018), dans lequel elle interroge cette pratique médicale dans la perspective d'une réciprocité indirecte entre le donneur et le receveur.
Après Corps en miettes (éditions Flammarion, 2009), une réflexion sur la marchandisation du corps, la philosophe poursuit sa réflexion sur le vivant, la transmission et les nouvelles formes de solidarité.
Émission "La Grande table", animée par Olivia Gesbert.
Le politologue Jérôme Sainte-Marie utilise Karl Marx et une analyse en termes de classes sociales afin de comprendre l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron par la constitution d'un bloc élitaire autour de sa personne.
Sur fond de retour de la lutte des classes, c'est bien le clivage gauche/droite qui est en train de disparaître : un nouvel ordre démocratique se dessine, avec le bloc populaire incarné par Marine Le Pen en contre-point.
Théologien et philosophe, Bernard Bourdin se penche dans cette conférence sur la question du bien commun. Cette notion théologique et philosophique est utilisée dans le langage courant comme équivalent de l'intérêt général mais on évoque aussi "les biens communs" pour désigner les ressources de toute nature qui devraient être à la disposition de toute la collectivité.
Il y a une confusion possible entre les fins et les moyens, qui s'aggrave si la collectivité politique est trop divisée pour partager les mêmes finalités.
D'où la question qui est mise en débat : "le concept de bien commun dans une société fragmentée a-t-il encore un sens ?"
Auteur d'une œuvre originale d'anthropologie historique, Emmanuel Todd est un des intellectuels français les plus brillants, les plus controversés aussi. Ses thèses ne passent jamais inaperçues et rencontrent l'intérêt d'un large public.
Dans son dernier essai, Emmanuel Todd évoque cette page nouvelle de l'histoire de France ouverte par Emmanuel Macron et les gilets jaunes, qui mêle "retour des luttes sociales et apathie politique, sursaut révolutionnaire et résignation devant les dégâts de l'euro, regain démocratique et menace autoritaire."
Il examine l'évolution de notre société depuis le début des années 1990 : démographie, inégalités, niveau de vie, structure de classe, performance éducative, place des femmes, immigration, religion, suicide… Et il dresse le tableau d'une France du XXIe siècle paralysée mais vivante, "où se côtoient et s'affrontent des dominés qui se croient dominants, des étatistes qui se croient libéraux, des individus égarés qui célèbrent encore l'individu-roi, avant l'inéluctable retour de la lutte des classes."
Une conférence menée par Régis Pénalva et qui s'inscrit dans "Les Mardis d'Ô".
Chemises de bûcheron canadien, toast à l'avocat, hamburgers haut de gamme et micro-brasseries... Au tourbillon de consommation qui a caractérisé les Trente Glorieuses et à l'uniformité qui a fait ce que Jean-Laurent Cassely nomme les Trente Génériques et qu'il date d'environ 1990-2010, répondrait le mouvement hipsters, une contre-culture qui tente un retour à des lieux, vêtements et aliments désuets, et recherche l'imitation vintage d'un passé fantasmé.
Dans No Fake, contre-histoire de notre quête d'authenticité (Arkhê, 2019), Jean-Laurent Cassely nous explique ainsi que ce mouvement est principalement porté par les "millenials", les enfants de baby-boomers nés dans les années 1980 et 1990. Pris dans leur quête névrotique du vrai, ils sombreraient en fait dans un monde de l' "hyper vrai", lequel prendrait parfois l'allure d'un nouveau stade du faux.
Loin de vouloir établir une distinction entre une vraie et une fausse authenticité, le travail de Jean-Laurent Cassely vise d'abord à montrer la relativité du concept même d' "authenticité", lequel participerait en fait d'une compétition sociale où l'on se distingue selon notre degré d' "authentique". Or, le vrai troquet aux tables en formica que nous cherchons tous n'a pas été éradiqué par la modernité : il n'a probablement jamais existé.
Émission "La Grande table des idées", animée par Olivia Gesbert.