Les écrans et la jeunesse. Avec Bernard Stiegler à Angoulême.


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13.12.2011

Récemment, dans un article qui n'hésitait pas à affirmer que "la télévision tue", le journal Le Monde se référait à une étude menée par Frederick Zimmerman et Dimitri Christakis, pédiatres de l'université de Washington, qui ont établi un lien direct entre consommation précoce d'images animées et déficit attentionnel, mettant en évidence que la synaptogenèse des cerveaux infantiles était modifiée par le rapport aux images animées.
En France, les enfants passent plus de trois heures et demi par jour devant leurs écrans, soit plus de 1 200 heures par an à regarder la télévision, à surfer sur Internet, à jouer sur leur console ou à envoyer des SMS, contre 900 heures sur les bancs de l'école.
L'objet de la conférence est de réfléchir au devenir des jeunes générations dans notre société marchande et mondialisée, particulièrement face aux écrans.

Nervosité dans la civilisation. De la culture de la performance à l'effondrement psychique. Avec Alain Ehrenberg à l'Université de tous les savoirs.


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23.10.2000

Le basculement d'une société organisée par la discipline à une société fonctionnant à l'autonomie est l'objet de cette conférence. Je suivrai ici le fil directeur des transformations de la drogue et des pathologies mentales, plus particulièrement celui de la dépression, dans nos sociétés en prenant comme angle d'attaque les changements ayant affecté l'individualité contemporaine au cours de la deuxième moitié du XXe siècle et les tensions qui le traversent.
Je montrerai d'abord comment la dynamique d'émancipation, qui émerge au cours des années 1960, a progressivement dessiné un type d'individu qui est le propriétaire de lui-même et a produit un pluralisme normatif extrême d'où ressortent de multiples revendications identitaires. Ce phénomène conduit à une situation de l'individualité qu'avait parfaitement pressentie Claude Levi-Strauss en 1960 : "tout se passe comme si chaque individu avait sa propre personnalité pour totem".
Je décrirai ensuite comment les exigences d'action, d'autonomie et d'initiative personnelles se sont ajoutées au pluralisme normatif, au cours des années 1980, induisant un mode de vie caractérisé par des normes de dépassement de soi, sur le modèle de la compétition sportive. Ce double processus a abouti à un phénomène tout à fait nouveau de par sa visibilité, à savoir une sensibilité très forte à la souffrance psychique dont les dépressions et les addictions sont à la fois les symboles et les prototypes. Du culte de la performance à l'effondrement psychique, nos sociétés ont fini par donner forme à une culture du malheur intime parfaitement inédite. La performance, l'épanouissement individuel et la vulnérabilité de masse forment un tout que j'appelle la nervosité dans la civilisation.

Le malaise est dans l'homme. Avec Pierre Le Vigan sur Radio Courtoisie.


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09.03.2013

Les souffrances psychiques ne sont pas des maladies. Mais elles peuvent y mener. La condition de l'homme étant tragique, ouverte, risquée, la fragilité de l'homme est inhérente à son être-au-monde. Toutefois, si le malaise est dans l'homme depuis toujours, le monde moderne et hypermoderne lui donne des formes nouvelles.
Les sociétés traditionnelles fonctionnaient sur la base d'un modèle d'intégration sociale, au demeurant inégalitaire, où chacun néanmoins avait sa place, y compris le fou.
Les sociétés modernes ont fonctionné sur le mode du refoulement et de la névrose. La société du travail ne voulait pas connaître les états d'âme, ni même les âmes d'ailleurs. La société hypermoderne combine les exigences du travail et celles de l'autonomie : il faut être productif, il faut être performant, mais aussi "positif". Il faut donner sa force de travail, mais aussi assumer un certain savoir-être, et non simplement apporter son savoir-faire.
La mobilisation de l'homme dans l'hypercapitalisme est donc totale mais elle n'est plus une mobilisation sous une forme guerrière qui était celle du "soldat du travail". C'est une mobilisation pour plus de mobilité, plus de fluidité, plus de liquidité. L'hypercompétitivité et la lutte de tous contre tous tendent à devenir la règle. Le consumérisme et le narcissisme tout comme le désir mimétique en sont les conséquences. Tout ce qui relève des projets à long terme, individuels ou collectifs, en sort évidemment dévalorisé. Cela ne va pas sans de nouvelles formes de malaises intimes, psychiques, qui atteignent l'homme et le reconfigurent.
Pierre Le Vigan nous dresse portrait des psychopathologies de l'homme moderne pour mieux comprendre notre monde.

Penser la crise. Avec Paul Ariès à la bibliothèque municipale de Lyon.


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16.11.2012

Face à la crise systémique, nous devons nous méfier des pièges... Le réquisitoire contre le capitalisme est déjà si lourd qu’il finit par nous assommer. Nous devons apprendre à conjuguer le versant négatif de la critique au versant positif. Versant négatif avec l’anticapitalisme, l’antiproductivisme, la décroissance... et versant positif avec la relocalisation, le ralentissement, l’idée de coopération et la gratuité.
Comment sortir à la fois du capitalisme et du productivisme ? Comment renouer avec les milieux populaires ? Quelles leçons tirer des défaites des socialismes au XXe siècle ? Pourquoi prôner une insurrection des existences ? Quels cadeaux conceptuels nous font les pays les plus pauvres ? Comment passer des passions tristes aux passions joyeuses ?
Autant de questions abordées par Paul Ariès dans cette conférence.

Plaisirs, désirs et aliénations. Avec Dany-Robert Dufour aux Rencontres d'Uriage.


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13.10.2013

L'invention de la pin-up aurait-elle permis au capitalisme mondial de surmonter la crise de 1929 ?
C'est en tout cas la thèse que défend Dany-Robert Dufour qui voit dans cet épisode fondateur le passage d'un capitalisme de production, en crise de surproduction chronique, au capitalisme libidinal, qui instrumentalise nos pulsions les plus profondes pour les mettre au service de l'ordre marchand.
Les grandes conquêtes contemporaines -considérées comme telles par l'individu- n'auraient-elles été que des stratégies commerciales finissant par nous déposséder de nos vraies richesses ?

Les coulisses de la grande distribution : l'envers du décor, par Christian Jacquiau.


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2005

Lorsque dans les années cinquante la grande distribution française est lancée, elle semble oeuvrer pour une noble cause : liberté du consommateur, baisse des prix, concurrence accrue, sécurité d'achat des productions...
Qu'est-ce qui en a fait ce "prédateur" de petits commerçants, du monde rural, de l'emploi et de notre avenir ? Comment se trouve-t-elle à l'origine de la "malbouffe", et pourquoi même les dirigeants socialistes la soutiennent-ils tant ?
En explorant les stratégies, les modes de fonctionnement et les abus de la grande distribution, un spécialiste met en lumière ce monde qui s'apparente de façon inquiétante à celui du capitalisme oligopolistique le plus sauvage.

L'effondrement de notre civilisation. Avec Jacques Blamont sur ThinkerView.


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2012

Si l'affrontement des peuples riches et des peuples pauvres, comme celui de Caïn et d'Abel, remonte à la nuit des temps, il prend de nos jours un caractère plus destructeur avec la création du village global par la technologie. Le progrès stupéfiant des moyens de communication dans les trente dernières années permet la formation de réseaux multiples, nouvelle arme des plus démunis, qui portent leur combat dans la cybersphère et acquièrent ainsi une puissance formidable. A leurs attaques, les pays nantis ne fournissent qu'une riposte militaire, dans le dépérissement universel de la pensée politique et l'obsolescence grandissante des structures de sécurité collective.
Trois menaces pèsent sur le XXIe siècle : les conflits armés, dans la perspective inévitable d'un recours aux armes de destruction massive, l'expansion d'épidémies, favorisée par la mondialisation, et l'épuisement des ressources naturelles, consécutif à la surpopulation et au pillage de la Terre.
Tout ne conspire-t-il pas pour produire une déflagration comme le monde n'en a jamais connu ?

La vie sobre : approche philosophique, éthique et spirituelle. Avec Olivier Rey pour l'association Chrétiens et pic de pétrole.


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19.11.2011

Alors que notre société semble poursuivre sa logique mortifère, il est de notre devoir de nous interroger sur les causes profondes de ce mal qui nous ronge, et d'essayer de proposer des solutions pour conjurer -ou à tout le moins atténuer- le désastre qui s'annonce brutal.
Olivier Rey nous propose de revenir à une vie sobre, débarassée des logiques d'artificialisation qui encombrent notre l'existence.
En effet, et en suivant Ivan Illich ou Lépold Kohr, nous pouvons affirmer que la majorité des problèmes actuels sont dûs à de mauvaises proportions. Nous devons nous poser le problème de la "mesure" et de la taille la plus appropriée pour l'épanouissement d'une société humaine.
Espérons que nous puissions réagir et nous imposer le sens des limites que nous avons perdu, avant que n'adviennent de grandes catastrophes.