L'usage de la modélisation mathématique en économie, et plus généralement dans les sciences sociales, choque un public décontenancé par l'imprévisibilité de la crise économique de 2008.
Ivar Ekeland défend sa conception des sciences économiques et se propose de montrer que l'usage des modèles mathématiques est légitime, puisqu'assis sur des bases expérimentales solides, ayant produit une méthode fondée sur un nombre d'axiomes permettant des applications concrète.
Un document important pour comprendre le temps présent.
Dans un deuxième temps, Jean-Philippe Bouchaud, Jean-Paul Delahaye et Jon Elster réagissent à l'exposé.
La logique à l’œuvre dans l'histoire est au contraire un puissant mouvement de convergence qui se profile à présent à l'échelle planétaire. Le monde musulman n'échappe pas à la règle, et sa démographie en témoigne : hausse du niveau d'alphabétisation des hommes et des femmes, baisse de la fécondité, érosion de l'endogamie. Des bouleversements qui sont à la fois le signe et le levier d'une mutation en profondeur des structures familiales, des rapports d'autorité, des références idéologiques. Ce processus ne va pas sans générer crispations et résistances. Mais ces réactions sont moins des obstacles à la modernisation que les symptômes de son accélération.
Pour la première fois, la publication des oeuvres complètes de Marcel Mauss permettra de comprendre la genèse de son oeuvre et d'en percevoir toute l'unité et la modernité.
Marcel Mauss (1872-1950), sociologue, anthropologue et ethnographe, disciple et neveu de Durkheim, doit sa notoriété au célèbre "Essai sur le don", qui inaugure la publication de cette série de 9 tomes et dont la 1ère publication remonte à 1924, dans le magazine "L'année sociologique."
Emission "La Suite dans les idées".
Au-delà de la critique marxiste du capitalisme, il pourrait être pertinent d'analyser les affects que celui-ci met en œuvre pour assurer sa perpétuation. Après l'époque de la contrainte et de la discipline autoritaire, nous voici face à une entreprise d'enrôlement du désir et du plaisir où le salarié est tenu d'adhérer à sa propre aliénation. De ce point de vue, il parait salutaire de revenir à Spinoza pour comprendre comment les affects du salarié peuvent être synonyme de domination et en un sens se retourner contre lui.
Un dépassement du capitalisme contemporain ne peut en effet se concevoir sans cette compréhension.
"L'Eurocratie" : le mot existe aujourd'hui dans toutes les langues et les alphabets de l'Union européenne.
Mais par-delà les représentations plus ou moins fantasmées que ce mot véhicule, que sait-on des parlementaires, commissaires, fonctionnaires, représentants permanents, lobbyistes et représentants d'intérêt, membres du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale, patrons et syndicalistes, militaires et diplomates, commentateurs et communicateurs, qui, au sein ou en lien étroit avec les institutions de l'UE, donnent corps à la chose ? Quels sont leur carrière, leur trajectoire sociale et professionnelle, le type d'autorité dont ils sont investis ou pour lequel ils luttent, et quelle place y tient l'Europe ? Comment se structure enfin le collectif qu'ils forment ensemble, dans sa diversité comme dans son unité sociologique relative ?
Ce travail vise à renouveler les approches institutionnelles ou des relations internationales de l'intégration européenne en recourant à la notion de champ social, en jetant un éclairage nouveau sur les structures relationnelles de leur fonctionnement.