Beaucoup a été écrit sur la question sioniste, mais bien peu d’auteurs francophones ont exploré la question de l’antisionisme juif, question semble-t-il taboue pour la communauté juive française.
Le professeur Yakov Rabkin est à l’origine du livre intitulé "Au nom de la Torah ; Histoire de l’opposition juive au sionisme". Ce premier opus jette les bases de son ouvrage paru il y a maintenant quelques mois, "Comprendre l’Etat d’Israël", qui aborde la question israélienne au travers de "l‘idéologie, la religion, et la société".
L'Agence Info Libre a donc posé quelques questions à Yakov Rabkin lors de son passage à Paris, à l’occasion de la présentation de son livre.
Un document qui regorge d’informations essentielles à la compréhension de l’idéologie sioniste et de son avatar national l’Etat d’Israël.
Pour quelles raisons le monde juif a-t-il été, depuis les Lumières et jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, à la pointe de la modernité dans tous les domaines, et pourquoi ce mouvement s’est-il épuisé ?
C'est la question à laquelle Enzo Traverso essaie de répondre dans son livre "La Fin de la modernité juive : histoire d’un tournant conservateur".
L'auteur revient particulièrement sur la disparition de l’antisémitisme qui structurait encore il y a peu l'idéologie des droites, en déniant aux juifs le droit d’être des citoyens comme les autres.
S’il souligne qu'il faut rester attentif aux résurgences antisémites, il ne croit pourtant pas que cette forme de racisme puisse constituer à nouveau le cœur des futures idéologies de droite. C'est en effet plutôt l’islamophobie qui est devenu la forme d'exclusion dominante.
L'exposé est suivi d'une longue discussion où beaucoup se sont interrogés sur l’incapacité des courants et partis pour lesquels l’antiracisme est au coeur des principes, à saisir et à analyser, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, cette mutation profonde de nos sociétés.
En s'attaquant à des sujets comment l'histoire de la shoah ou l'antichristianisme juif, Martin Peltier nous rend sensible au rôle hautement politique de l'instrumentalisation de l'histoire.
N'oublions jamais la sentence lapidaire de Georges Orwell, dans 1984 : "Celui qui a le contrôle du passé a le contrôle du futur. Celui qui a le contrôle du présent a le contrôle du passé."
L'intellectuel Alain Finkielkraut s'exprime sur différentes affaires ayant toutes en rapport de toucher aux limites de la liberté d’expression : affaire Zemmour, l'affaire ENS/Hessel, la constitution d'une liste noire des réactionnaires, ou encore le courant Alain Soral/Dieudonné et la censure qui les entour dans les médias officiels.
Une remise en perspective du conflit israélo-palestinien en s'arrêtant sur de nombreux aspects du problème.
Du jeu des empires coloniaux depuis le XIXe au nationalisme arabe en passant par la question de l'antisémitisme et de l'idéologie victimaire, Henry Laurens nous invite à saisir le réel dans toute sa complexité pour en comprendre le déroulement.
Un document passionnant qui revient aussi sur la formation intellectuelle d'Henry Laurens, et sur l'état de l'université française depuis la fin des années 60.