Un fossé s'est creusé entre, d'une part, une pensée conceptuelle qui néglige les questions quantitatives, considérées comme au-dessous de sa dignité, d'autre part une pratique technoscientifique qui manie les quantités sans guère s'inquiéter, en général, des effets qualitatifs induits sur les existences humaines.
Or, la taille n'est pas un simple paramètre, qu'il serait loisible de faire varier à volonté, elle appartient à l'essence des choses.
Parce que le nœud entre qualité et quantité est impossible à défaire, il n'est pas de domaine où la question de la taille appropriée, de la bonne échelle, des justes proportions, ne soit d'une importance cruciale.
Aujourd'hui, le Pouvoir gouverne par le chaos et le pilotage de la guerre de tous contre tous. Autrement dit, le Pouvoir ne fait plus la guerre directement, mais il veut nous faire faire la guerre à sa place, c’est-à-dire qu’il cherche à nous entraîner au moyen d’appâts dans des conflits dont il sera le chef d’orchestre inapparent. Application systématique d’un "diviser pour régner" furtif, ni vu, ni connu.
Pour ne pas se laisser hameçonner et entraîner de manière subliminale dans des conflits triangulés, un travail de ré-information est nécessaire. La notion de ré-information, qui succède à l’information et à la désinformation, est bien connue, mais pourquoi parler de "ré-information active" ? Parce que, dans un premier temps, la ré-information est seulement "défensive". On se ré-informe en partageant des informations entre gens qui pensent la même chose. Or, ce n’est plus suffisant aujourd’hui et il faut passer à la vitesse supérieure : chacun doit devenir lui-même un agent actif de ré-information autour de lui, dans la famille, chez les amis, au travail, sur les réseaux sociaux.
Il faut devenir un agent d’influence, un spin doctor, en se formant aux méthodologies de retournement de l’opinion et d’ingénierie sociale appliquées dans les think tanks. Cela revient à fonctionner sur le mode du réseau de Renseignement, comme le font les lobbies et les sociétés de pensée, qui ont quelques longueurs d’avance sur le bon peuple, peu habitué à ce qui ressemble fort à une double vie et à des relations empreintes de faux-semblants. Mais nous n’avons pas le choix : reprendre le pouvoir se fera dans l’institution, en élaborant une vraie stratégie d’infiltration du Système et de contamination virale et capillaire.
Cet atelier a pour objectif de lancer une dynamique stimulante de passage à l’action, appuyée sur l’observation des bonnes pratiques de communication qui permettent de se réarmer mentalement, et surtout de réarmer notre entourage afin de gagner la guerre culturelle, au sens de Gramsci, qu’on appelle aussi guerre de l’information, guerre psychologique, guerre cognitive. Le but final est simple : imposer notre hégémonie culturelle pour endiguer celle du mondialisme et de ses diverses facettes morbides. Concrètement, localement, appliqué au cas français, cela signifie en finir totalement avec la pensée libérale-libertaire issue de Mai 68 et donc de "dé-soixante-huitariser" définitivement les esprits, au nom de la lutte contre le capitalisme et ses dérives transhumanistes.
N’attendez plus, ré-informez !
Dans ce grand entretien, Pierre-Yves Rougeyron aborde l’actualité des mois de décembre 2015 et janvier 2016, avec notamment : les élections régionales défavorables au FN, la victoire des nationalistes en Corse, l’avenir de la France dans le Pacifique, les expatriés, le revenu de base, l’Otan, l’Arabie Saoudite, les viols de Cologne, le régionalisme, l'avenir géopolitique asiatique, Israël, ou encore les fractures politiques en Occident...
Si la désinformation est, et a été, l’arme des dictateurs pour guider le peuple, elle est aujourd’hui l’outil indispensable des démocraties pour modeler l’opinion. Pour ce faire, elles ont élevé la communication et le marketing au niveau d’un art. Désormais, communiquer c’est tenter de désinformer avec toute la subtilité qui s’impose...
L'information scientifique sensée être rigoureuse, absolue et indépendante, est tombée dans les mêmes travers, et les exemples sont multiples pour ne pas dire quotidiens. Ils font l’objet de cette conférence conduite par Marc Le Menn.
Charles Robin, enseignant de formation philosophique, donne ici une conférence en partenariat avec la revue Éléments.
Il applique sa grille critique du libéralisme au monde de l’éducation et s'attache à comprendre l'évolution de l'école et l'incidence de la disparition de la "valeur esprit" (Paul Valéry) dans la formation des jeunes générations.
Le capitalisme est une réduction-marchandise du monde qui fait abstraction du caractère qualitatif des êtres vivants, de l’activité humaine, pour réduire ceux-ci à une dimension quantitative (valeur économique) exprimée mathématiquement.
La science moderne, quant à elle, est une réduction-arithmétique et géométrique du monde qui fait abstraction du caractère qualitatif des phénomènes naturels et des êtres vivants pour réduire ceux-ci à une dimension quantitative (mise en équation/en algorithmes du monde) exprimée mathématiquement.
Cet isomorphisme structurel témoigne de ce fait capital : la valeur est un "phénomène social total".
Ainsi, le capitalisme envahit l’ensemble du réel, jusqu’à notre forme de pensée. Le savoir, scientifique en l’occurrence (notre forme de savoir de référence), n’échappe pas à ce totalitarisme capitaliste, nécessitant l’ébauche d’une théorie critique radicale du savoir scientifique ayant pour objectif final d’esquisser une épistémologie scientifique post-capitaliste.
Voici une occasion de découvrir la voix de l'un des penseurs les plus visionnaires du XXe siècle : celle d’André Gorz, un des pères de l’écologie.
Également considéré comme l’un des premiers théoriciens de la décroissance, André Gorz a esquissé de nouvelles perspectives sur la place du travail dans nos vies et la relation entre écologie et travail, remettant l’homme au centre d’une éthique du temps libéré et non le profit.
Un entretien mené par Marie-France Azar pour l'émission "A voix nue".
Historien de la littérature française et critique littéraire reconnu, Antoine Compagnon interroge l'une des questions les plus controversées des études littéraires : la place de l'auteur.
Son projet est double : d'une part reconstruire l'histoire d'une notion littéraire et d'autre part confronter cette notion avec la littérature et les études littéraires d'aujourd'hui.
Le XXe siècle a commencé par les transgressions de la littérature (donc de la notion d'auteur) par les avant-gardes, et il s'est terminé sur la dissolution des limites de la littérature (donc de la notion d'auteur) par la postmodernité.
Aujourd'hui, les nouveaux médias électroniques rendent urgente cette question : quelle acception peut-on encore donner à une notion critique comme celle d'auteur quand elle est confrontée à la variété et à la diversité des expériences et pratiques culturelles ?