Figure-clé de la science-fiction britannique à partir de la fin des années 50, prophète du "présent visionnaire" et de l'éco-catastrophe, admiré de Jean Baudrillard, James Graham Ballard, que son roman Crash adapté par David Cronenberg a rendu mondialement célèbre, nous revient avec une série de publications :
- tome I de ses Nouvelles complètes, 1956/1962 et un bref roman Sauvagerie, chez Tristram
- réédition de ses premiers romans narrant des cataclysmes naturels chez Denoël (Sècheresse, Le monde englouti, La forêt de cristal)
- parution d'un volume d'études aux éditions èRe
L'occasion de (re)découvrir un écrivain majeur, dont l'actualité de l'oeuvre est chaque jour plus éclatante.
Émission "Mauvais Genres", animée sur François Angelier.
Scénariste, critique gastronomique et littéraire, journaliste sportif et automobile, Jim Harrison, né dans le Michigan en 1937, décide de devenir écrivain à l'âge de douze ans. D'abord enseignant à l'Université de New York, il retourne dans sa région natale et connaît ses premiers succès avec sa poésie, puis bifurque vers le roman tout en travaillant également pour le cinéma.
Depuis, il a publié des recueils de poésie et de nouvelles – dont Légendes d'automne, En route vers l'Ouest -, sept romans – dont Dalva, Un bon jour pour mourir, La route du retour - et une autobiographie, En marge.
Jim Harrison partage aujourd'hui son temps entre le Michigan et le Montana.
Une émission conduite par Clémence Boulouque.
Cet échange avec l'écrivain Patrice Jean est l'occasion de revenir sur la question de l'humour en littérature, en revenant notamment sur les romans de Kundera et de Chesterton.
L'occasion également de parler de la censure qui caractèrise notre époque en général et le milieu de l'édition en particulier, ainsi que bon nombre d'autres sujets !
Critique littéraire, journaliste, essayiste, Jacques Laurent fut également un pamphlétaire redouté. Auteur de best-sellers sous le pseudonyme de Cecil Saint-Laurent, il fut aussi lauréat du Goncourt, membre de l'Académie française, pasticheur encore, historien, reporter de guerre, directeur et fondateur de revues.
Jacques Laurent a été un des hommes les plus en vue de son temps. Faisant la couverture des magazines des années cinquante, académicien respecté à la fin de sa vie, il fut traqué par la police au temps de l'OAS. Défenseur du désengagement politique en littérature, il a été vilipendé par la gauche, prompte à dénoncer son "fascisme" supposé. Bien qu'adversaire des écoles et des catéchismes politiques, religieux ou littéraires, on a voulu faire de lui le maître à penser des "Hussards".
Brûlant son existence par les deux bouts, multipliant ses succès féminins, roulant en Buick avec chauffeur, écumant les palaces des côtes méditerranéennes et les bars de Saint-Germain-des-Prés au temps de sa gloire, il mit fin à ses jours dans l'absolu dénuement d'une chambre de bonne parisienne.
Jacques Laurent sort des cadres et des sentiers battus. La profusion de son oeuvre donne le vertige. Que ce soit en littérature ou dans les combats, elle se démarque par une liberté de ton et une intelligence percutantes.
Cette émission s'attache à restituer l'essentiel de la leçon de liberté et d'intelligence laurentienne en éclairant les faces les plus marquantes de la vie de l'homme et de son oeuvre.
Émission du "Libre Journal de la jeunesse", animée par Hugues Sérapion.
Le professeur de littérature française Pierre Glaudes est un spécialiste de la littérature du XIXe siècle. Auteur d'un Esthétique de Barbey d'Aurevilly (Classiques Garnier, 2009), il cherche à replacer Barbey d'Aurevilly dans un horizon esthétique qui lui est propre, sans se laisser porter vers les deux écueils qui seraient pour l'un d'en faire un écrivain régionaliste, pour l'autre de le réduire à un chantre des pulsions du corps.
Il faut également souligner l'influence du brûlant réactionnaire Joseph de Maistre, en qui il trouve une certaine éthique, une morale, mais aussi une philosophie du mal que l'on retrouve dans ses romans, vers une "esthétique de l'intensité". Il faut enfin replacer Barbey en décalage par rapport au courant réaliste de son époque : pour lui, le réel ne se réduit pas au monde physique. Ses romans présentent donc une autre forme de rapport à la réalité, qui hérite également du Don Quichotte de Cervantès et du récit balzacien.
Émission "La Compagnie des auteurs", animée par Matthieu Garrigou-Lagrange.
Louis-Ferdinand Céline demeure un hapax dans notre littérature et notre culture nationale. Plus de cinquante ans après sa mort, il hante et divise toujours les esprits. Il est ce créateur antisémite, cet artiste collaborationniste, qui a révolutionné la langue avec Voyage au bout de la nuit et mis sa plume au service de l'abjection dans Bagatelles pour un massacre. Céline emporte, dégoûte, fascine et scandalise.
En 2011, il est retiré de la liste des célébrations nationales. En 2017, le projet de publication de ses pamphlets chez Gallimard est suspendu. Entre le génie et le salaud, l'homme et son œuvre, où sont les frontières ?
Cette grande traversée propose d’aller jusqu'au fond de la nuit, là où comme Céline l'écrit "tout est trouble, équivoque, avant de verser dans le noir".
Une série documentaire produite par Christine Lecerf et réalisée par Franck Lilin.
Monument de bonhommie bachique et de prophétisme halluciné, l' "hénaurme" Gilbert Keith Chesterton (1874-1936), alias GKC, est une légende des lettres et du journalisme anglais. Créateur du mythique "Father Brown", il est une des plumes tutélaires du "crime novel" anglo-saxon, figure atypique du catholicisme britannique.
On lui doit aussi quelques hagiographies poétiques et méditations théologiques hors norme, virtuose de la narration en roue libre et du romanesque rhapsodique, certains de ses romans, tels La Sphère et la Croix ou L'Auberge volante, restent comme des chef-d'oeuvre délirants, égaux de ceux d'un Lawrence Sterne ou d'un Lewis Carroll
Familier de toujours des écrits chestertoniens, François Rivière lui consacre, aux éditions Rivages, un portrait biographique étincelant.
Émission "Mauvais Genres", animée sur François Angelier.
Claudio Magris est romancier, essayiste, traducteur de Kleist, Schnitzler et Büchner, voyageur érudit, dans le temps et dans l'espace, éditorialiste, aussi, au Corriere della Sera, primé dans tous les pays : Prix Strega, le Goncourt italien, en 1997, Prix prince des Asturies en 2004, Prix de la paix des libraires allemands en 2009...
Les français l'ont découvert, et aimé, avec Danube, journal sentimental, essai nourri de fictions où il suivait l'histoire et les mythes charriés par le grand fleuve, de la Forêt-Noire à la mer Noire. Il est aussi l'auteur d'une œuvre protéiforme où l'on trouve des romans comme Enquête sur un sabre ou A l'aveugle, et des essais comme Microcosme, qui font de lui l'une des figures majeures de la culture italienne et de l'humanisme européen.
Claudio Magris publie aujourd'hui un nouveau roman publié chez Gallimard intitulé Classé sans suite. Plus qu’un roman fleuve, c’est un roman musée. Ou un musée roman. C'est peut-être, d'ailleurs, la même chose. On y découvre Luisa Brooks, une femme dont l'histoire est très liée à la deuxième guerre mondiale, fille d'une juive triestine qui a traversé la shoah et d'un sergent afro-américain arrivé dans la ville en 1945, un personnage héritier de deux tragédies, la shoah et la traite des noirs, et qui doit reprendre l'œuvre d'un personnage excentrique, illuminé, un triestin, lui aussi, qui s'était mis en tête de collectionner les armes de toutes les époques, de la hache au chars d'assauts, des cimeterres aux grenades à fragmentation, pour en faire un musée qui serait tellement chargé de mort qu'il convertirait tout le monde à la paix. Et le plus fascinant, c’est que cet homme a existé, qu'il a vraiment vécu à Trieste et qu'il a considérablement abîmé la vie de sa famille en se ruinant pour acquérir ces armes…
Émission "Le Temps des écrivains", animée par Christophe Ono-dit-Biot.