De nos jours, quand on évoque l'eurasisme, on a tendance à y voir une sorte d'ersatz d'idéologies russes défuntes. Ce noyau théorique, bien qu'intéressant, doit être élargi pour en faire la pratique naturelle des puissances du BRICS et donner corps à une géopolitique pragmatique conforme aux aspirations de l'Europe, du sous-continent indien, de la Chine et d'autres puissances d'Asie centrale ou d'Asie orientale.
Pour nous permettre de comprendre ce dessein, Robert Steuckers nous fait un survol rapide des mutations en cours sur la grande masse continentale eurasiatique en revenant sur les conflits au Haut-Karabakh, en Syrie, dans le Donbass et au Yémen.
L'avenir de ces régions aurait bien sûr tout à gagner à un apaisement des tensions récentes et à une réactivation des projets d'une grande "sphère de coprospérité est-asiatique".
Une émission animée par Kris Roman.
Les différentes interventions visent à brosser un tableau de l'État-continent chinois et des transformations qu'il connaît depuis la signature du premier des traités "inégaux" jusqu'à la prise de pouvoir du Parti Communiste Chinois.
Les quatre spécialistes qui interviennent s'attachent à mettre en lumière, selon des logiques thématiques, les mutations politiques, sociales ou encore économiques qui marquent alors la Chine, ainsi que l'évolution de ses relations avec l’étranger. La mise au jour de la conjonction de facteurs endogènes et exogènes permet d'évoquer également les repositionnements de l'historiographie.
Marianne Bastid-Bruguière intervient sur "le nationalisme chinois (1842-1949)", David Serfass évoque "la Chine au prisme du Japon (1871-1949)", Xiaohong Xiao-Planes traite de la "participation politique et acteurs sociaux (1842-1949)" et Laurent Galy présente "les villes chinoises et l'histoire urbaine de la Chine".
Olivier Delorme, historien, romancier et essayiste expatrié en Grèce, nous accorde un entretien autour de son ouvrage 30 bonnes raisons de sortir de l'Europe (H&O, 2016).
Découpé en trois parties, l'entretien commence par dresser le constat -accablant- du fonctionnement réel de l'Union européenne, se poursuit en explorant les solutions démocratiques face à cette impasse politique pour se terminer par une analyse des liens qu'entretiennent les états des Balkans avec l'entité supranationale européenne.
Un entretien mené par Olivier Rousseau.
Le mondialisme, c’est l'idéologie d'une superclasse mondiale dominante de l'oligarchie, qui profite de la mondialisation pour étendre son emprise sur la planète entière. La mondialisation c'est le mouvement technologique qui concourt au développement des échanges qui se poursuit et s'amplifie depuis la deuxième guerre mondiale, mais qui n'a vraiment recouvert toute son acception qu'au lendemain de la chute du mur de Berlin. Au début des années quatre-vingt-dix, le marxisme s’est écroulé, de l'intérieur, comme un château de cartes, et la mondialisation s'est désormais imposée à tous sous la forme d'un libre-échangisme intégral, un monde ouvert à la circulation des marchandises, des idées, des hommes également.
Qu'en est-il de cette dynamique alors que le monde économique s'est arrêté pendant de longs mois suite à la pandémie de Coronavirus ? Les plans de la superclasse mondiale sont-ils contrecarrés ? Quels rôles jouent les Etats-Unis, l'Union européenne et la Chine dans l'établissement de ce Nouvel Ordre Mondial ?
Alors que les relations entre Athènes et Ankara se sont à nouveau détériorées, sur fond d'ambitions gazières, l'historien et essayiste Olivier Delorme, spécialiste de cette région et vivant lui-même sur une petite île grecque, revient sur l'évolution des tensions entre les deux pays.
Une situation où l'Union européenne porte une écrasante responsabilité dans la montée de l'impérialisme turc...
Un entretien mené par Nicolas Vidal.
Rarement texte diplomatique aura été, dès sa signature, aussi critiqué, décrié, dénoncé que le traité de Versailles qui mit fin à la Première Guerre mondiale.
Les deux interventions des politologues Serge Schweitzer et Charles Zorgbibe sont respectivement consacrées à la réception du traité par l'économiste John-Maynard Keynes (dont le pamphlet Les conséquences économiques de la paix aura cristallisé l'hostilité et la déception ressentie par certains contemporains à ce moment-là), et à la place de président américain Wilson dans son élaboration.
Une communication initialement prononcée dans le cadre du colloque "Conséquences politiques, économiques et sociales de la Grande Guerre (1919-1923)", organisée à la l'université Paris-Sorbonne.
Agrégé d'histoire, Olivier Delorme nous explique l'histoire méconnue de la Grèce, libérée de l'empire Ottoman, confrontée à la Première Guerre mondiale, puis martyrisée par les Allemands et enfin déchirée par la guerre civile. Après la dictature des Colonels, les espoirs engendrés par l'Union européenne ont fait place à la désillusion puis à la colère face aux contraintes imposées par la Troïka.
L'occasion de mieux comprendre la victoire de Syriza et la bataille, cruciale pour la Grèce et toute l'Europe, qui se déroule depuis le 25 janvier.
Vladimir Poutine est le visage de la Russie depuis plus de 20 ans. Il a été deux fois Premier ministre, quatre fois président. Ce 1er juillet, les Russes ont validé à 74,1% la réforme de la Constitution qui lui permet théoriquement de se maintenir au pouvoir jusqu'en 2036.
Spécialiste de la Russie et de l'espace post-soviétique, Romain Bessonnet nous explique les enjeux de cette réforme et revient sur l'exercice poutinien du pouvoir qui s'inscrit dans le temps long, a contrario des pratiques occidentales.