Henri Guillemin ne se contente pas, quant à la Révolution française de 1789, des versions officielles et convenues.
En 1789, on assiste à une révolution des gens de bien, qui doit permettre à la bourgeoisie d'affaires d'accéder au pouvoir, quitte à le partager avec l'aristocratie dans le respect d'un certain ordre social. La vraie Révolution, populaire, qui se préoccupe réellement des classes pauvres, du Quart Etat, restait à venir. Elle aura vécu de 1792 à 1794 et sera liquidée avec la mort de Robespierre.
C'est donc de ces deux Révolutions françaises que traite ici Henri Guillemin, en bousculant singulièrement, une fois de plus, les idées reçues.
Il est un débat qui ressurgit périodiquement entre militants de la reconstruction communiste : pour faire face à l'irréversible dégénérescence réformiste des partis de la gauche de gouvernement, faut-il ressusciter la tactique "classe contre classe", que conseillait pour l'essentiel l'Internationale communiste des années 1920, ou faut-il revivifier la tactique de Front populaire, patriotique et antifasciste qu'expérimenta le PCF des années 1930 sous l'égide de Maurice Thorez ? Cette tactique, qui stoppa l'offensive fasciste en France et que trop de gens confondent avec la très confuse "union de la gauche" des années 1970, mérite d'être étudiée avec attention.
Le philosophe et universitaire Eric Martin nous propose, dans cette série d'interventions, de (re)découvrir des auteurs de la théorie critique, de la pensée québécoise ou de la tradition philosophique.
Le point commun entre toutes les pensées exposées étant de récuser la conception de la liberté supposément "auto-fondée", c'est-à-dire indépendante de quelque condition que ce soit. La liberté, en effet, a des "racines", c'est à dire qu'elle suppose des conditions qui la rendent possible et dont il importe de se montrer soucieux si l'on veut qu'elle conserve un sens et une réelle effectivité.
La Révolution culturelle qui s'est déroulée en Chine entre 1966 et 1976 est aujourd'hui décriée à la mesure de la chape d'ignorance qui la recouvre. Or elle est à la fois le plus grand mouvement démocratique que l'humanité ait jamais connu (et à cet égard la meilleure école quant aux capacités et aux limites de tout mouvement) et la première révolution communiste de l'histoire.
Elle a mis en pratique le programme communiste de Marx, non seulement concernant la transformation de la propriété, mais aussi la réduction des grandes différences, entre ville et campagne, paysans et ouvriers, travail manuel et intellectuel, et la transformation du travail lui-même, dans sa conception et sa pratique. Elle s'est aussi attaquée à la transformation-dépérissement de l'État, tout en prouvant et éprouvant que celle-ci dépend de l'avancée des autres points du programme communiste de Marx, autrement dit que la politique, non seulement n'est pas réductible aux questions de pouvoir et d'État, mais que les questions politiques - soit les questions du "contenu", orientation, mots d'ordre - sont prééminentes par rapport à l'État et déterminent le rapport à l'État.
Ce faisant, elle a "nettoyé" les grands concepts du marxisme, depuis la notion de classe, qui fut l'enjeu de sévères discussions, de lutte de classes - pensée avant tout comme discussion au sein du peuple entre la voie capitaliste et la voie communiste, en termes d'enjeux et de mots d'ordre pratiques, ceci déterminant les questions d'affrontement et d'antagonisme, et non l'inverse -, et enfin le principal d'entre eux, celui que Marx considérait comme son apport propre, celui de dictature du prolétariat. La Révolution culturelle a désétatisé la notion de dictature du prolétariat. Elle a mis fin une fois pour toutes (même si la marque de sa "provisoire" défaite se lit dans le retour au parti-État) à la notion d' "État de dictature du prolétariat". Ce faisant elle a ouvert à la possibilité de sa mise en pratique, comme prise de pouvoir du peuple sur lui-même, quelle que soit son échelle, son lieu et sa durée, elle a donc ouvert à la possibilité de la politique communiste, aujourd'hui et à l'échelle du monde entier.
Il y a deux voies, et pas une seule. Aux militants communistes, qui ne peuvent désormais tirer leur autorité que de leur propre décision et leur propre travail, de poursuivre et traiter ce faisant les questions en suspens.
La guerre froide a effrayé la planète pendant un demi-siècle. En 1989 puis en 1991, le rideau de fer est tombé. Dès lors, prédisait-on, le monde serait plus sûr, plus démocratique.
Mais y'a-t-il jamais eu de véritable menace soviétique ? La guerre froide a-t-elle été autre chose qu'une création américaine dans laquelle les européens se sont fait embobiner pendant plus de 50 ans ?
Il est plus que temps de rembobiner cette séquence historique et de la repasser avec un regard neuf et déuné d'a priori.
Ecrivain et journaliste, Romain Migus nous partage son point de vue sur le Venezuela, pays dans lequel il a vécu une dizaine d'années, tant du point de vue intérieur qu'au niveau de ses relations internationales.
Spécialiste des révolutions latino-américaines et de la guerre médiatique, ses prises de position détonnent avec les commentaires habituels des médias institutionnels.
Émission "Entretien de la Quarantaine", animée par Pierre-Yves Rougeyron.
Que sait-on vraiment de Karl Marx ? Le XXe siècle a été le siècle du marxisme sans Marx. Le XXIe siècle sera-t-il celui de Marx sans le marxisme ?
Avant d'être statufié, saccagé puis oublié, Marx a été poète et amoureux dans l'Allemagne romantique. Vibrant d'espoir dans le flux et le reflux des révolutions européennes. Plongé à corps perdu dans l'antre du Capital. Et imaginant, dans ses vieux jours, le monde qui est aujourd'hui le nôtre. Un Marx inconnu.
Une série documentaire produite par Christine Lecerf.
Il n'y a pas de crise, pas d'hyper-libéralisme, l'homme ne provoque nulle catastrophe climatique, il n'existe ni déclin naturel de l'occident, ni évolution inéluctable des moeurs, ni migrations mondiales dues aux guerres, au climat, ou à la pression démographique.
Il y a une révolution mondiale, totale et totalitaire, menée par des cols blancs qui utilisent des méthodes douces et sont sûrs de travailler au bien de l'humanité. Une révolution des Bernard l'Hermite, qui laisse debout les apparences du monde ancien pour les accommoder à l'homme nouveau qu'elle crée : le grand remplacement en est un détail important. Une révolution progressive, dialectique, menée par tous les moyens de l'ingénierie sociale, toutes les ressources de la propagande.
Son drapeau est l'arc-en-ciel, son but notre mort.
Émission "Pourquoi tant de haine ?", animée par Monsieur K.