La révolution numérique. Avec Olivier Ezratty pour le podcast Sismique.


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02.2019

L'accélération du progrès technologique est peut-être ce qui caractérise le mieux notre époque. Nous avons développé des outils qui nous donnent un pouvoir immense et d'une sophistication encore inimaginable il y a quelques décennies.
La révolution numérique en particulier a eu pour conséquence une accélération du rythme de l'innovation, permettant notamment à l'information de circuler tout le temps et partout, au point que nous sommes tous plus ou moins dépassés par la profondeur et vitesse de changement de notre environnement.
Olivier Ezratty est un veilleur technologique qui passe son temps à tenter de comprendre ce que le développement et la diffusion des technologies numériques impliquent pour la société, les entreprises et les individus. Il revient ici sur l'histoire récente de la tech, de l'intelligence artificielle, de l'informatique quantique et de ce qu'il faut en retenir pour mieux appréhender la complexité du monde actuel et imaginer ce qui arrive.

Un entretien mené par Julien Devaureix.

Le numérique menace-t-il nos démocraties ? Avec Antoinette Rouvroy et Hugues Bersini pour PointCulture à Bruxelles.


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11.12.2019

La promesse qui accompagne les big data, c’est que la collecte massive de données permettra de prévoir la plupart des phénomènes, comportements humains compris. Pour le pire et le meilleur.
Demain, la virtualisation de toute information rendra possible la prise en charge automatisée des biens et services. Les transports en commun deviendront impossibles à frauder et optimiseront le trafic pour un coût écologique minimum. Des senseurs intelligents s’assureront d’une consommation énergétique sobre. Les contrats, financiers et autres, ne souffriront d'aucune défection possible et des algorithmes prédictifs préviendront toute activité criminelle.
L'interdit le deviendra vraiment et la privation remplacera la punition. Un gouvernement algorithmique ne se laissera plus provoquer par la liberté humaine.
Mais cette provocation constante n'est-elle pas précisément ce qui suscite le débat, renvoyant au projet collectif ? Souhaitons-nous vraiment être gouvernés par Big Brother ?
Cette conversation entre la juriste Antoinette Rouvroy et l'informaticien spécialiste en IA Hugues Bersini, oppose deux visions radicalement opposées : l'une résolument technophile, l'autre beaucoup plus circonspecte, et c'est un euphémisme...

Surveillance et numérique. Avec Christophe Masutti pour les Rencontres Open ESR.


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26.05.2020

Au quotidien, nos échanges numériques et nos comportements de consommateurs sont enregistrés, mesurés, calculés afin de construire des profils qui s'achètent et se vendent. Des débuts de la cybernétique aux big data, la surveillance a constitué un levier économique autant qu'idéologique.
Dans cette intervention, Christophe Masutti retrace l'histoire technique et culturelle de soixante années de controverses, de discours, de réalisations ou d'échecs. Ce retour aux sources offre un éclairage passionnant sur le capitalisme de surveillance et sur le rôle joué par le marketing dans l'informatisation de la société. Il décrit la part prise par les révolutions informatiques et le marché des données dans les transformations sociales et politiques.

La fin d'un monde commun ? Avec Eric Sadin sur ThinkerView.


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06.10.2020

Protestations, manifestations, émeutes, grèves ; crispation, défiance, dénonciations : depuis quelques années, la colère monte, les peuples ne cessent de rejeter l'autorité et paraissent de moins en moins gouvernables. Jamais le climat n'a été si tendu, laissant nombre de commentateurs dans la sidération. Comment en sommes-nous arrivés là ? Quels éléments et circonstances ont fait naitre et entendre une telle rage, démultipliée sur les réseaux sociaux ?
Les raisons de la révolte sont connues et liées aux dérives du libéralisme élu comme seul modèle politique. Mais la violence avec laquelle elle se manifeste à présent est inédite car exprimée par un sujet nouveau : l'individu tyran. Né avec les progrès technologiques récents, l'apparition d'internet, du smartphone et les bouleversements induits par la révolution numérique, c'est un être ultra connecté, replié sur sa subjectivité, conforté dans l'idée qu'il est le centre du monde, qu'il peut tout savoir, tout faire, et voyant dans l'outillage technologique moderne l'arme qui lui permettra de peser sur le cours des choses.
Jamais combinaison n'aura été plus explosive : les crises économiques renforcent l'impression d'être dépossédé, la technologie celle d'être tout-puissant. L'écart entre les deux ne cesse de se creuser et devient de plus en plus intolérable. Les conséquences sont délétères : délitement du lien social, de la confiance, du politique ; montée du communautarisme, du complotisme, de la violence... Plane la menace d'un "totalitarisme de la multitude".
Le philosophe Eric Sadin livre une analyse neuve et tragiquement juste de l'effondrement de notre monde commun à travers une mise en perspective historique, politique, sociale, économique et technique unique. Mais il le fait pour mieux repenser les termes d'un contrat social capable de nous tenir, à nouveau, ensemble.

Le désastre de l'école numérique : plaidoyer pour une école sans écrans. Avec Philippe Bihouix à l'Université Populaire d'Arcueil.


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06.03.2017

Pendant que certains cadres de la Silicon Valley inscrivent leurs enfants dans des écoles sans écrans, la France s'est lancée, sous prétexte de "modernité", dans une numérisation de l'école à marche forcée – de la maternelle au lycée. Un ordinateur ou une tablette par enfant : la panacée ? Parlons plutôt de désastre.
L'école numérique, c'est un choix pédagogique irrationnel, car on n'apprend pas mieux – et souvent moins bien – par l'intermédiaire d'écrans. C'est le gaspillage de ressources rares et la mise en décharge sauvage de déchets dangereux à l'autre bout de la planète. C'est une étonnante prise de risque sanitaire quand les effets des objets connectés sur les cerveaux des jeunes demeurent mal connus. C'est ignorer les risques psychosociaux qui pèsent sur des enfants déjà happés par le numérique.
Le travail de Philippe Bihouix s'adresse aux parents, enseignants, responsables politiques, citoyens qui s'interrogent sur la pertinence du "plan numérique pour l'école". Et s'il fallait au contraire faire de l'école une zone refuge, sans connexions ni écrans, et réinventer les pistes non numériques du vivre-ensemble ?

L'emprise du numérique. Avec Mark Hunyadi pour l'Université de Sudbury.


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2018

Cet entretien avec le professeur Mark Hunyadi vise à appréhender la condition de l'homme numérique, condition qui dépasse la relation instrumentale avec le monde pour en modifier la subjectivité même de l'homme : elle n'impacte pas seulement ce que nous faisons, mais ce que nous sommes, notamment en nous soumettant au principe libidinal qui tend à faire de tout dispositif numérique une extension de soi.
Du coup, l'individu est plus arrimé à son médium technologique qu'au monde lui-même. La vie de l'esprit s'en trouve modifiée : le jugement est remplacé par le calcul, la relation de confiance par le raisonnement assuranciel.
Sur le plan social, c'est le déficit démocratique qui s'en suit et la disparition de l'empathie, comme en témoigne le traitement récent des flux de réfugiés en Europe.

Émission "Ethics Center Podcast", animée par François Côté-Vaillancourt.

Homo Juridicus est-il soluble dans les données ? Avec Antoinette Rouvroy à l'Université Laval.


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26.09.2018

Comment le droit occidental, résultat d'une longue et lente sédimentation langagière dans une civilisation du signe et du texte peut-il s'accommoder d'une révolution numérique en passe de nous faire basculer dans une civilisation du signal numérique asémantique mais calculable, une civilisation de l'algorithme ? Comment la fonction anthropologique du droit - si "faire de chacun de nous un homo juridicus est la manière occidentale de lier ensemble les dimensions biologique et symbolique constitutives de l'être humain" (Alain Supiot) - peut-elle coexister avec une perspective cybernétique selon laquelle la dimension biologique comme la dimension symbolique de l'existence humaine ne seraient plus appréhendées que comme de purs flux de données quantifiables ?
Le droit et les algorithmes de l'univers numérique présupposent, génèrent et promeuvent des rapports au monde, des régimes de vérité ou d'opérationalité, des formes de légitimité ou d'a-référentialité qui s'opposent trait pour trait.
Il n'est pas inutile d'y insister à l'heure où l'acclimatation des individus aux appareils numériques connectés se transforme en phénomène d'addiction de masse permettant la récolte ubiquitaire et continue des moindres phéromones numériques proliférant de leurs comportements d'une part, et où, d’autre part, la rationalité algorithmique - ou l’abandon des ambitions de la raison moderne (causale, interprétative), au profit du calcul et de l'optimisation (corrélations, induction) – qui semble sur le point de coloniser l'ensemble des secteurs d'activité et de gouvernement, y compris les secteurs de la police (police prédictive) et de la justice (justice prédictive).

La gouvernementalité algorithmique ou l'art de ne pas changer le monde. Avec Antoinette Rouvroy à l'Ecole Normale Supérieure.


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17.10.2016

Après s'être d'abord intéressée au potentiel "prédictif" des tests de dépistage et de diagnostic génétiques et ses implications en termes d'égalités, d'opportunités sur les marchés de l'emploi et de l'assurance ainsi que dans les débats relatifs à l’État providence aux États-Unis et en Europe, Antoinette Rouvroy a commencé à s'intéresser aux implications juridiques, politiques et philosophiques des nouvelles pratiques statistiques nourries par les données numériques disponibles en quantités massives (les big data).
Elle s'est alors rendue compte que ces nouvelles pratiques de détection, de classification et d'évaluation anticipative des propensions et comportements humains fondées sur les techniques du numérique constituaient de nouveaux modes de production du "savoir", de nouvelles modalités d'exercice du "pouvoir", et de nouveaux modes de "subjectivation", bref, une nouvelle gouvernementalité algorithmique, succédant, en quelque sorte, sans pour autant les remplacer complètement, aux régimes de pouvoir - souveraineté (droit de laisser vivre et de faire mourir), régime disciplinaire (réforme des psychismes individuels par intériorisation des normes, que les individus disciplines  "incarnent"  d'eux-même) et biopouvoir (droit de faire vivre ou de laisser mourir) - mis en lumière par Michel Foucault.