Partout en Europe, les partis populistes renaissent et fleurissent, rencontrant des succès électoraux surprenants et de plus en plus souvent spectaculaires.
Mais le vocable "populiste", jamais revendiqué par ceux-la qui sont désignés sous cette étiquette, est d'abord une injure.
Est-il alors possible de donner une définition et d'analyser correctement ce phénomène contemporain qui s'est imposé dans notre paysage médiatique ?
Examinant les valeurs de ceux qui sont dans le camps du progrès et ceux appartenant à celui de la réaction, Régis Debray montre qu'aujourd'hui, des progrès multiples, complémentaires et pluridisciplinaires se sont substitués à la notion totalitaire, abstraite et idéalisée d'un progrès censé changer le monde.
Il revient également sur son propre itinéraire, livrant une analyse morale et philosophique.
La modernité, dans laquelle l'occidentalisation du monde s'est cachée sous le projet progressiste, semble démunie face à la vitalité des divers "fondamentalimes religieux".
Mais assistons-nous réellement à un retour du religieux ? Et ce religieux est-il semblable à ce qui structurait traditionnellement nos sociétés ?
Cette question est aussi étrange que fondamentale, et d'autant plus difficile lorsque l'exigence de penser le conservatisme est posée dans une époque qui veut nous convaincre des vertus de la marche forcée vers la modernité.
Il est vrai que le conservatisme, dans notre monde, est davantage une indignation qu'une accusation. Mais cette question se pose évidemment de manière particulière en France, qui n'a pas, à proprement parler, de tradition conservatrice, ou du moins, qui ne l'assume pas comme telle et surtout, où à peu près personne, ne revendique une telle étiquette.
Alors : que veut dire être conservateur ?