Un autre monde est en train de naître devant nos veux. Un autre esprit, dans nos façons de penser, d'espérer et d'avoir peur. L'angoisse écologique n'annonce rien moins, pour notre civilisation, qu'un changement d'englobant. Ce fut l'Histoire, ce sera la Nature...
Émission "Répliques", animée par Alain Finkielkraut.
La "société du spectacle" n'a battu véritablement son plein qu'à Versailles, sous l'Ancien Régime, à la cour de Louis XIV. Nous voilà dans la société du contact.
La bévue considérable de Guy Debord ne doit pas nous égarer. Le spectacle est distancié, l'indice est fusionnel. Tout ce qui s'était jusqu'à hier éloigné dans une représentation doit faire désormais l'objet d'une expérience. Plus de rampe entre la scène et la salle.
Une exposition de peinture postmoderne n'est plus faite pour inspirer un jugement de goût mais est une épreuve, un vertige, une immersion. Le client ne doit plus être devant mais dedans, selon la devise : affectivité, réactivité, accessibilité. Dites-le en chantant : une chanson ne se réfute pas, une sensation non plus.
C'est cette opposition irrémédiable entre la médiologie de Régis Debray et les positions de Guy Debord sur la "société du spectacle" qui sont ici développées.
Émission "Répliques", animée par Alain Finkielkraut.
Johnny Halliday enterré en grande pompe par la République et ses bikers, Emmanuel Macron, président de la "Start-up Nation", qui chante la Marseillaise à l'américaine, la main sur le cœur ou bien encore qui apostrophe un jeune homme insolent...
Certaines images témoignent d'un changement d'époque, voire de civilisation, et illustrent le glissement de l'écrit à l'écran, le passage de la graphosphère à la vidéosphère, du peuple au people, du catholicisme au néoprotestantisme.
À partir d'un choix de photographies d'actualité qu'il commente, l'écrivain et philosophe Régis Debray s'attache à penser le temps présent à partir des images marquantes de notre modernité.
Une conférence modérée par Nicolas Truong.
Archéo-islamiste ou néo-conservatrice, les idéologies font grand tort à nos intérêts nationaux autant qu'à la maîtrise des barbaries.
C'est en revenant sur L'Angle mort et Hollywar, les ouvrages respectifs du philosophe Régis Debray et du géopolitologue Pierre Conesa, qu'une réflexion plus large sur notre condition d'occidentaux et de modernes est entreprise, et mise en perspective avec les espérances des terroristes et les mécanismes de fabrication de l'ennemi de la machine de propagande américaine.
Nous nous devons un retour loyal sur nous-même afin de nous forcer à penser ce qu'on ne veut plus et même ce qu'on ne peut plus penser : la place de la mort dans notre vie. Ou, pour être précis, le fait qu'elle n'en a plus.
Que signifie aujourd'hui être écrivain national ? À la fois génie singulier et emblème d'une nation, il en viendrait à incarner une forme d'universalité.
La directrice de recherches au CNRS Anne-Marie Thiesse et le philosophe Régis Debray explorent la figure de l'écrivain dit national, en le replaçant dans un contexte plus vaste de construction des identités nationales (contexte européen, si ce n'est mondial). Ce parcours, au cours duquel un écrivain est promu comme "national" est jalonné d'une série de reconnaissances politiques et académiques qui vont de l'intégration au corpus scolaire à la panthéonisation.
Les deux intervenants dissèquent également les ambiguïtés de cette reconnaissance qui vire parfois à la consécration, au culte des écrivains, dans son sens le plus littéral.
Émission "La Grande table", animée par Olivia Gesbert.
Il y a deux Paul Valéry : celui des petits classiques illustrés et le sacripant drolatique, l'anar espiègle, le gamin salace aux mauvaises pensées, "l'esprit le plus méphistophélique de notre littérature", sans parler du coureur et du farceur. Oui, cela fait deux en un : le bienséant et le frondeur, l'homme d'institution et l'irréconcilié.
Paul Valéry, ce solaire impénitent, ce grand amoureux des femmes, de la peinture et de la musique, reste un homme du trait, du brillant, de l'éclat, du paradoxe et du charnel. Son oeuvre dessine une rose des vents. L'auteur de l'universel Cimetière marin est aussi "un lanceur d'alerte" sur la fragilité de notre civilisation et de notre société mondialisée.
Paul Valéry, notre contemporain brillant, est un poète à (re)lire de toute urgence par temps de détresse.
Un dépôt de bilan peut se consigner dans la bonne humeur, avec clins d'oeil et sourires. C'est cette variante teintée d'humour, rarement pratiquée au tribunal de commerce, qu'a choisie Régis Debray dans son dernier livre Bilan de faillite, sous forme d'un lettre d'un père à son fils bachelier, en quête de conseils sur la filière à suivre.
Littérature, sociologie, politique, sciences dures ? En empruntant le langage entrepreneurial, celui de notre temps, Régis Debray lui expose les bénéfices qu'un jeune homme peut dorénavant attendre de ces divers investissements. En lui recommandant instamment d'éviter la politique.
Bien au-delà de simples conseils d'orientation professionnelle, ce livre-testament voudrait faire le point sur le métier de vivre dans le monde d'aujourd'hui, sans rien sacrifier aux convenances. Beaucoup d'adultes et quelques délurés sans âge particulier pourront sans doute y trouver leur compte.
Émission "Idées", animée par Pierre-Edouard Deldique.
L'été sied à Paul Valéry (1871-1945), ce solaire impénitent qui nous enjoint de plonger dans la mer pour mieux renaître. Même en maillot de bain, ce grand amoureux des femmes, de la peinture et de la musique, reste un homme du trait, du brillant, de l'éclat, du paradoxe et du charnel. Son oeuvre dessine une rose des vents. L'auteur de l'universel Cimetière marin est aussi "un lanceur d'alerte" sur la fragilité de notre civilisation et de notre société mondialisée.
Régis Debray, dans un entretien avec Jean Petaux, nous présente son portrait de Paul Valéry, notre contemporain brûlant, poète à (re)lire de toute urgence par temps de détresse.