En 1983, Stuart Ewen publiait "Consciences sous influence - Publicité et genèse de la société de consommation". Ce livre, devenu aujourd'hui introuvable alors qu'il était pour beaucoup une référence incontournable de la critique sociologique, est republié aux éditions du Retour aux Sources sous un nouveau titre : "La société de l'indécence".
Stuart Ewen y retrace l'origine de ce que Guy Debord nomma pour sa part le Spectacle, allié objectif bien que jamais défini comme tel de la guerre culturelle menée pour l'expansion du modèle américain, finissant par instaurer après des décennies de mise en œuvre une véritable société de l’indécence, en opposition frontale avec la fameuse common decency (décence commune) de George Orwell si chère à Jean-Claude Michéa.
L'auteur démontre dans son livre que ce nouvel ordre "libéral-libertaire" mondial, loin d'être l'aboutissement d'une évolution spontanée, a bien été mis en place de manière concertée selon des méthodes scientifiques de planification et d'ingénierie sociale.
En fidèles disciples d’Ewen, Lucien Cerise et Thibaut Philippe nous expliquent ici la genèse, les ambitions et les techniques mises en œuvres par le système pour imposer le modèle de cette "société de l’indécence".
L'émission est animée par Jean-Louis Roumégace.
Le but de la table ronde est de se poser un certain nombre de questions :
1. que devient l'usage créatif de l'information aujourd'hui, depuis la naisance des média ?
2. que penser de l'affaiblissement des discours de référence ?
3. quelle est l'attitude des militaires face à la guerre de l'information ?
4. quels sont les avantages informationels du "faible" ?
Les différents intervenants viennent partager leurs expériences de journaliste, blogueur ou chercheur dans leur rapport aux média et viennt révéler les enjeux liés à la création et à la diffusion de l'information.
Jacques Bouveresse tente de répondre à cette question en présentant la pensée de Bertrand Russell, plus précisément les inquiétudes de cet auteur face aux promesses et aux dangers de la société scientifique.
La conférence est prononcée pendant l'université d'été 2010 ayant pour thème : "Quelle place pour la science dans le débat public ?"
Après un passage en revue de la situation géopolitique internationale et des orientations du nouveau gouvernement Obama, Philippe Grasset nous entraîne, suite à la parution du livre "Les âmes de Verdun : la victoire de l'homme sur la ferraille", au coeur du premier grand conflit de la modernité : la bataille de Verdun.
C'est l'occasion de poser un regard nouveau sur cet affrontement et sur la période d'avant-guerre qui la précède, non pour en souligner l' "absurdité" -comme il est coutume de le faire-, mais pour les replacer dans la grande marche en avant du progrès technique qui viendra broyer les communautés humaines au travers de son déploiement.
Une étude du lent déclin du comique français, passant d'un usage subversif de son art à une position d'animateur du spectacle général et de l'évolution des mœurs.
La conférence se déroule en deux parties :
1) Historique et analyse des films français des années 60 aux années 90. Replacés dans leur contexte historique et sociologique, ces films révèlent l'évolution de l'idéologie du pouvoir.
2) Regard sur le cinéma dans son ensemble. Plusieurs problématiques sont alors abordées : l'idéologie libertaire, la pensée unique, le rôle et la fonction de l'artiste dans la société et la propagande.
"Marignan 1515" est dans toutes les mémoires, sorte de lieu commun de notre conscience collective. Mais, trop bien connu, cet événement est demeuré en réalité méconnu, dans son déroulement comme dans ses conséquences immédiates et plus lointaines. D'autant plus que les récits traditionnels font une large place à la légende, et que les sources italiennes sur Marignan sont presque toujours passées sous silence.
C'est pourquoi Didier Le Fur reconstitue dans le détail le déroulement des faits qui conduisent à la première victoire du jeune roi la première année de son règne, acquise à un prix terrible : 16 000 morts en quelques heures, ce qui ne s'était jamais vu. Puis l'auteur met en lumière la propagande développée par le pouvoir royal afin de justifier cette expédition hasardeuse et coûteuse, et le bain de sang final. Il montre ensuite comment les historiens, depuis le XVIe siècle, utilisèrent cette bataille somme toute peu glorieuse pour fabriquer un des événements les plus prestigieux de la nation France.