Les travaux d'Aurélien Berlan et Fabian Scheidler nous offrent la clé de compréhension des désastres climatiques, écologiques, pandémiques et économiques contemporains. Accuser Sapiens, un humain indifférencié et fautif depuis toujours, est une imposture. Notre histoire est sociale : c'est celle des structures de domination nées il y a cinq mille ans, et renforcées depuis cinq siècles de capitalisme, qui ont constitué un engrenage destructeur de la Terre et de l'avenir de l’humanité, une mégamachine.
Mais ces forces peuvent aussi être déjouées et la mégamachine ébranlée. Alors que les alternatives ne manquent pas, quel déclic nous faut-il pour changer de cap et abandonner une voie manifestement suicidaire ? La réponse est dans ce récit. Car seul celui qui connaît sa propre histoire peut être capable de l'infléchir.
L'Union européenne est sans doute l'ultime avatar de la construction étatique moderne avec sa bureaucratie et son centralisme à l'échelle continentale. Et, dans l'immédiat, les crises que nous traversons devraient encore renforcer ce centralisme bureaucratique.
Paradoxalement, ce renforcement du pouvoir supra-étatique de l'Union européenne représente probablement l'épilogue de l'histoire de l'État moderne, le dernier acte d'une pièce qui s'est jouée pendant environ 500 ans, le dernier coup d'éclat d'une institution sur le déclin...
Émission du "Libre Journal des lycéens", animée par Pascal Lassalle.
Que dirait aujourd'hui Hannah Arendt en apprenant que Benjamin Netanyahu a créé une agence gouvernementale de "l'identité nationale juive" ? Dès 1951, elle alertait des dangers qui guettaient l'État-nation Israël à sa création : "Cette solution de la question juive n'avait réussi qu'à produire une nouvelle catégorie de réfugiés, les Arabes accroissant ainsi le nombre des apatrides et des sans-droits de quelque 700'000 à 800'000 personnes."
Dans le contexte difficile lié à l'actualité tragique du conflit israélo-palestinien, Charles Enderlin analyse la situation politique actuelle israélienne et les dangers qui pèsent sur la démocratie du pays.
Comment fixe-t-on son choix électoral dans cet archipel qu'est devenue la France ? Le clivage droite-gauche est-il toujours pertinent quand toute une division semble se dessiner autour des gagnants et des perdants de la mondialisation ? À quel point la vague bleu Marine est-elle en train de déferler sur la France ? Quelles sont les raisons qui semblent porter cette "droitisation" du pays ?
Jérôme Fourquet a collecté toutes les données statistiques, et propose en chiffres et en cartes un tableau politique édifiant, pour comprendre et anticiper les bouleversements à l'œuvre en France : du rôle majeur des conditions économiques et sociales, à l'influence de l'insécurité et de l'immigration, tout passe sous le radar d'une étude qui se veut la plus exhaustive et objective possible.
Un entretien mené par Olivier Berruyer.
Tandis que l'on débat du contenu des programmes d'histoire à l'école et que la loi fixe ce qui doit être commémoré, Shlomo Sand s'interroge : tout récit historique n'est-il pas idéologiquement marqué ? Peut-il exister une vérité historique moralement neutre et "scientifique" ?
En revenant sur la jeune histoire de l'Etat d'Israël, il dénonce les méthodes qui ont construit sa mythologie nationale et donne des clés pour comprendre la radicalisation progressive de cette entité politique unique dans son genre.
Une rencontre modérée par Dominique Vidal.
Le 5 mai 1974 se tient le premier tour de l'élection présidentielle, un mois tout juste après le décès de Georges Pompidou. Pour la toute première fois, un candidat écologiste se frotte au suffrage universel pour l'accession à la magistrature suprême. Son nom : René Dumont, professeur d’agronomie mondialement réputé de 70 printemps. Il a accepté de mener la bataille au pied levé pour un rassemblement d'une vingtaine d'associations écolo.
Car à l’époque, point de parti écologiste. D'ailleurs le mot, ("écologiste"), ne figure même pas dans le dictionnaire Larousse, la référence. Cette candidature doit donc ouvrir la voie à la politisation des enjeux environnementaux.
Candidat iconoclaste et farfelu, le professeur Dumont prône un changement radical de société. Ses marottes : l'abandon de l'automobile, la désurbanisation, et la limitation des naissances. Sans quoi prophétise-t-il le monde court à sa perte. Résultat : 1,3 pour cent des sondages, autrement dit rien... Parce que rené Dumont est un trouble-fête, un Cassandre qui empêche les Français de consommer en rond. Or, on sait aujourd'hui à quel point se prédictions étaient justes. René Dumont le sait mieux que personne : on a toujours tord d'avoir raison trop tôt.
Émission "Affaires sensibles", animée par Fabrice Drouelle.