John Rawls (1921-2002) est un philosophe libéral américain. Longtemps professeur à Harvard, il publie en 1971 sa célèbre Théorie de la justice dans laquelle il défend une société basée sur une justice redistributive qui réduirait les inégalités.
Cette approche de la justice est-elle compatible avec des institutions françaises qui auraient retrouvé le chemin d'un souveraineté bien comprise, en phase avec sa propre histoire ?
La philosophie a longtemps mis de côté la théologie - et tout ce qui relève de l'irrationnel et de la Révélation. Or peut-elle ignorer ce qui relève de l'expérience ?
Cet écart entre philosophie et théologie intéresse beaucoup le phénoménologue Jean-Luc Marion et constitue une excellente porte d'entrée pour comprendre sa pensée et son parcours.
Émission "Culture et Société", animée par Sarah Brunel.
Les racines de l'Europe ? Voilà un sujet important et d'actualité. Guy Rachet, avec sa culture, se fondant sur une vaste documentation sérieuse, diversifiée, s'attaque, souvent avec verve et toujours avec courage, à ce débat voire à ce choc des civilisations.
Textes et références à l'appui, il prouve que sur le socle des Celtes, Germains, Slaves, Latins, Hellènes s'est épanouie une civilisation novatrice et libératrice. Il atteste que le Moyen Âge européen n'a jamais été la période obscure et barbare que d'étranges "europhobes" ont professée, qu'il n'y a jamais eu de rupture avec la tradition gréco-romaine, et que, contrairement à l'islam dont le Coran a toujours été aux fondements de l'enseignement, celui des clercs du Moyen Âge était établi avant tout sur la connaissance des auteurs latins dits "profanes".
Guy Rachet met alors en valeur la prodigieuse floraison d'art, de peinture, de sculpture, d'architecture (romane et gothique), de littérature, de philosophie et de science, qui marque cette période. Un ensemble qui fait de l'Europe du Moyen Âge puis de la Renaissance un des joyaux de la civilisation.
Émission du "Libre Journal des lycéens", animée par Hugues Sérapion.
Jacqueline Kelen s'est consacrée aux grands mythes de l'humanité comme en témoignent ses ouvrages, parmi lesquels Marie-Madeleine, un amour infini, L'Éternel masculin, Les Femmes éternelles et Les Femmes et la Bible.
Passionnée par les mythes et par les mystiques, elle consacre ses recherches à ces deux voies qui expriment une même quête de la transcendance.
Émission "Le monde de la philosophie", animée par Rémi Soulié.
Alors que certains Occidentaux considèrent le bouddhisme comme une doctrine nihiliste, la "réalisation" de la vacuité (sunyata en sanskrit) à travers les pratiques bouddhiques pourrait bien au contraire permettre d'entrevoir le dépassement du "nihilisme européen" diagnostiqué par Nietzsche à la fin du XIXe siècle, et dont l'ombre continue à s'étendre sur le monde.
Philosophe et essayiste, Françoise Bonardel est soucieuse de faire dialoguer Orient et Occident et s'intéresse en particulier aux relations de la pensée bouddhique et de la philosophie occidentale, et à la dimension psychologique de l'enseignement du Bouddha.
Michel Freitag (1935-2009) est un sociologue et philosophe canadien d'origine suisse. Durant cet entretien, il revient sur son parcours et les circonstances qui l'ont amené à fonder une théorie sociologique générale communément appelée "sociologie dialectique", soit une théorie générale de la pratique et de la société prise comme totalité à la fois réelle et subjective.
Arnold Gehlen (1904-1976) est un anthropologue, sociologue et philosophe allemand dont l'influence sur la pensée conservatrice européenne a été considérable et dont les analyses furent à certains égards prophétiques.
Refusant de réduire l'homme à une dimension unique, qu'elle soit spirituelle ou biologique, il voit en lui un être d'ouverture en raison de son immaturité natale. Dans cette perspective, les institutions – dont la famille – ne sont en rien oppressives mais, au contraire, libératrices, en tant qu'elles lui permettent de mener une vie proprement humaine. En ceci, Gehlen s'oppose à Adorno, à l'École de Francfort, aux idéologies progressistes et révolutionnaires.
En outre, il fut un critique virulent et inspiré de l'hypermorale qui, aujourd'hui, tient lieu de politique et accroît la confusion.
Émission "Les idées à l'endroit", animée par Rémi Soulié.
Héritée des Grecs, puis remise à l'ordre du jour par des philosophes contemporains comme Pierre Hadot (1922-2010) et Michel Foucault (1926-1984), l'idée que tout être humain ait à prendre soin de lui-même est devenue centrale aujourd'hui, en témoigne la pensée américaine du "care".
Mais que signifie "prendre soin de soi-même" ? Retrouver le calme, se sentir en sécurité, redécouvrir son corps, développer sa créativité et pourquoi pas renouer avec le sacré ?
Le but du travail de Françoise Bonardel est de donner une assise philosophique, psychologique et spirituelle à ce besoin de "soin". Elle nous rappelle que ce soin à soi-même était déjà présent dans la philosophie antique et elle nous dresse le développement de la notion jusqu'à l’époque moderne en se demandant aussi si cet intérêt à soi ne cache pas finalement un égoïsme voire une forme de dandysme.
Françoise Bonardel ouvre enfin la question du soin de soi à la dimension religieuse et sacrée ; pour les mystiques cette expression de soin de soi-même revient à inscrire son devenir dans un processus de transformation et de maturation jusqu'à une ouverture vers la splendeur du Grand Soi.