Comment concevoir une critique non marxiste du libéralisme ? À l'heure de la crise financière et de l'essoufflement du modèle capitaliste, cette interrogation cruciale nous concerne tous.
Cette tentative mobilise, outre-Atlantique, une galaxie foisonnante de philosophes, d'historiens, de théologiens : les "penseurs de la communauté", engagés dans un débat qui bouscule nos certitudes françaises. François Huguenin nous propose la première grande synthèse sur ce courant d'idées.
De l'éthique des vertus proposée par Maclntyre au républicanisme de Skinner, en passant par le mouvement "Radical Orthodoxy" et la nouvelle théologie de Cavanaugh, cette redécouverte de la communauté propose une conception alternative à la vision libérale de la modernité. Justice sociale, bien commun, place de l'homme dans la Cité, formes innovantes de sociabilité : ces penseurs renouvellent en profondeur notre conception du vivre-ensemble. Ils nous invitent à retrouver le sens d'une communauté revivifiée aux sources de l'éthique.
L'histoire de la droite, c'est bien, L'histoire de la gauche, c'est bien aussi. Mais l'histoire conjointe de la gauche et de la droite, c’est encore mieux !
Difficile, en effet, d’imaginer que la gauche puisse exister sans son opposé, la droite (et inversement) ! Plus encore, c’est en réponse à l’image que lui renvoie l'autre camp que ces deux identités politiques se sont constuites. Et il en de même pour l’enfer et le paradis, la guerre et la paix, les blondes et les brunes... Ainsi, certains sujets ne sont complets qu’associés à leur contraire et vice-versa.
Michel Marmin et Eric Branca, chacun avec leur sensibilité propre, nous proposent de revenir sur l'évolution de ces deux camps politiques qui n'ont cessé, au travers de l'histoire, d'évoluer et de se redéfinir.
Rousseau joue un rôle particlier dans la représentation que la républicanisle français se fait de lui-meme et dans les critiques que la tradition anglo-saxonne adresse à ce dernier : c’est de lui que procéderait la tendance à concevoir la participation à la vie publique comme la forme d’exercice exemplaire de la liberté politique et à donner pour mission à l’État d’assurer l’émancipation des individus.
Un tel républicanisme apparaîtrait trop proche de celui des cités antiques et les critiques que lui adresse Benjamin Constant conserveraient toute leur pertinence.
Cette représentation du rousseauisme est-elle conforme à l’esprit et à la lettre de l’oeuvre de Rousseau ? Et si tel n’est pas le cas, peut-on trouver dans le rousseauisme des ressources pour repenser le républicanisme aujourd’hui ?
Les travaux d’Olivier Rey, philosophe des sciences et chercheur au CNRS, sont très bien reçus dans les milieux prônant la "sobriété heureuse" et la "décroissance".
Sa connaissance de la pensée moderne et des représentations de la nature qu’elle a conjurées l’amènent à émettre un jugement sans concession sur les situations de crises actuelles que notre monde traverse, précédent, et faisant écho à la critique du paradigme technocratique du Pape François dans son encyclique Laudato si’. La décroissance à laquelle Olivier Rey appelle nos sociétés moderne n’est pas un simpliste retour en arrière, mais l’art de trouver la mesure de l’échelle humaine dans l’intégration lucide des limites de la planète, des ressources naturelles, mais aussi de la finitude de notre commune humanité.
Le Centre de Recherche en Entreprenariat SOcial, la Chaire Jean Bastaire pour une vision chrétienne de l’écologie intégrale, les associations "Chrétiens et Pic de Pétrole" et "Les Alternatives Catholiques" s’associent pour mettre en valeur et interroger la perspective d’Olivier Rey dans l’esprit de l’écologie intégrale.
Pour ce sixième numéro de Sécession, le premier diffusé sur TV Libertés, Julien Rochedy, en compagnie de Christopher Lannes, continue ses réflexions politique et philosophique avec l'ambition renouvelée de produire une doctrine de droite, ce qu'il appelle une pensée "civiliste". Car pour Rochedy, la droite se doit avant tout, non seulement de défendre, mais aussi de porter, d’incarner la Civilisation.
Et face aux incessantes attaques de la gauche à l’encontre de tout ce qui fait notre Civilisation, nous nous devons de la préserver et de la perpétuer. Ce sera là tout l’enjeu de ces prochaines années, rendant de fait au clivage droite-gauche le caractère fondamental qu'il avait perdu.
Dans le cadre de la résidence d'écriture de Marianne Rubinstein, Frédéric Lordon est invité à une discussion sur l'économie : comment penser cette discipline ? Et surtout, comment l'écrire ?
Une manière aussi de l'interroger sur son itinéraire de recherche et de militant, qui va de l'économie à la philosophie en passant par la Nuit Debout !
Il va de soi, aujourd’hui, que Montaigne est notre ami. Il nous captive, nous émeut, nous persuade. Mais Montaigne nous trompe. Il nous conduit par le bout du nez. Nous devons donc faire un effort vigoureux pour échapper à son charme et saisir ce qu’il a vraiment voulu dire.
Montaigne est engagé dans une entreprise de recomposition des autorités, dont le Moi de chacun de nous voudrait être l’heureux héritier. Il faut entrer dans son atelier pour découvrir ce que cette entreprise comporte d’audace et de ruse, de vertu et de vice, de vérité et de mensonge.
Montaigne en devient moins aimable, mais beaucoup plus grand qu’une tradition complaisante ne l’a fait. En le comprenant comme il s’est compris lui-même, nous verrons plus clair dans ce que nous sommes devenus après lui et, pour une part, à cause de lui. C’est de nous qu’il s’agit.
Géant persécuté par des nains politiques et universitaires en dépit de tous les titres académiques possibles et imaginables, Pierre Boutang a construit une oeuvre philosophique et polémique parfois hermétique mais qui porte à incandescence les facultés de l'esprit.
Rémi Soulié nous dessine le portrait de celui avec qui il avait noué une amitié en forme de disputatio et de regards croisés, et nous fait revivre cette figure exceptionnelle et attachante qui nous a laissé un héritage intellectuel à (re)découvrir.