Il y a environ quinze ans, le monde apprenait l’achèvement du séquençage complet de l’ADN d’un génome humain. Des débats enflammés, parfois à caractère religieux, se sont alors répandus dans les médias autour des conséquences possibles de cette avancée scientifique et notamment sur les avantages et les risques liés aux modifications génétiques, en particulier chez l’être humain. La situation s’est aujourd’hui apaisée. Le débat éthique a porté ses fruits et les connaissances techniques et scientifiques se sont propagées.
Dans ce contexte, le philosophe Peter Sloterdijk voit en la recherche génomique, liée à l’humain, des chemins prometteurs menant à l’optimisation des conditions de la vie humaine. Pour lui, l’esprit utopique trouve aujourd’hui dans la recherche scientifique un nouveau lieu d’expression.
Une conférence qui se tient durant le 17e Colloque Wright.
"La différence topologique originelle entre l'intérieur et l'extérieur s'impose dans un premier temps sans jalons matériels massifs ; sur elle repose l'univers magique des identités qui, dans la plénitude démesurée de ses réalisations isolées, répète constamment la loi de la production d'espace dominée par l'endosphère."
Dans cette constatation, le philosophe Peter Sloterdijk trouve matière à une réflexion sur la manière dont un groupe humain parvient à créer, sans même avoir recours aux murs, la "serre relationnelle" qui mènera les individus du groupe à leur optimum relatif. Il s'interroge sur la notion "d'intérieur", et sur le rôle de l'étrangeté dans la création des cultures au sein de "sphères" d'où l'on a exclu le mal.
Une réflexion hors du commun sur la genèse de la sphère sociale et sur le rôle du "bien" et du "mal". Pour tenter de répondre à ces questions, l'exposé prendra appui sur le repérage des ruptures qui ont caractérisé, entre l'Antiquité et le XXe siècle, la longue histoire du livre, de l'édition et de la lecture.