Crise occidentale de la famille en Europe et au Maghreb. Avec Damien Viguier pour E&R à Lyon.


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12.05.2018

La famille est une institution fragile dont le droit a en quelque sorte la garde. Cela tient à ce qu'il intervient traditionnellement, avec le testament et avec le partage, en matière successorale, et, avec le contrat de mariage, en matière matrimoniale. Or, mariage et succession sont comme les clefs de la famille. Ce n'est pas que les questions de filiation, de nom et de bien de famille, de tutelle, d'obligation alimentaire, de secours ou de devoirs envers les parents (vivants et morts) soient négligeables : elles participent de la même institution ; mais elles découlent toutes, en définitive, du mariage et de la succession.
Aujourd'hui plus personne ne peut ignorer que l'institution de la famille fasse l'objet des attentions les plus contradictoires. Maître Damien Viguier fait avec nous la généalogie de cette crise de la famille en remontant, par l'histoire, aux sources anthropologiques de l'institution familiale, cellule de base de la société.

Silvia Federici et l'essor du patriarcat moderne. Avec Julien Guazzini et Pablo Arnaud sur Radio Libertaire.


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2017

La traduction récente de Caliban et la sorcière de Silvia Federici aux éditions Entremonde/Senonevero est l'occasion, premièrement, de présenter cette oeuvre au public francophone et, deuxièmement, de faire l'histoire de l'émergence du patriarcat moderne et de "l'accumulation primitive" d'éléments constitutifs du patriarcat capitaliste
Après une présentation de l'édition française du livre et de Silvia Federici sont présentées les grandes thèses de l'ouvrage : écrasement des révoltes millénaristes des paysans aux 14e-15e siècles puis contre-révolution des groupes dominants (prise de contrôle de la reproduction, réification idéologique du corps, chasse aux sorcières meurtrière, enclosures, première colonisation et enfin criminalisation de la contraception, de l'avortement, de l'infanticide et de la prostitution).
S'en suit une discussion critique autour des problèmes de rigueur historique, de périodisation du capitalisme (absence de conceptualisation de l'Ancien Régime comme société distincte du féodalisme et du capitalisme), du "patriarcat salarié", de définition du capitalisme, d'espace d'émergence du capitalisme, de lien entre capitalisme et première colonisation, de lien entre "l'accumulation primitive" historique et des phénomènes contemporains, de lien entre enclosures et chasses aux sorcières et enfin d'idéologie altercapitaliste des communs.

Émission "Sortir du capitalisme", animée par Armel Campagne.

De la modernité. Avec Olivier Rey pour le Cercle Politeia.


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07.10.2017

Nous savons que la trajectoire empreintée par notre modernité nous emmène au désastre. Et pourtant, il nous semble impossible de la modifier.
En outre, les questions qui ont mobilisé des générations de penseurs - la vie telle qu'on aimerait vraiment la vivre, le sens d'une existence humaine - tendent à disparaître de l'horizon du pensable.
Comment l'idéal moderne de liberté, dont l'affranchissement de la tradition constitue le fondement, a-t-il pu nous entraîner aussi loin dans l'égarement ?

Division capitaliste du travail : aux racines communes des classes, du néo-patriarcat et du néo-colonialisme raciste. Avec Benoit Bohy-Bunel et Armel Campagne sur Radio Libertaire.


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2016

C'est en choisissant la division capitaliste du travail comme angle d'attaque qu'une théorie critique peut être énoncée, avec une émancipation commune de toutes les dominations sociales comme horizon. En effet, les classes, le patriarcat et le néocolonialisme ont tout à voir avec le règne de la marchandise qui induit un certain rapport au travail.
Après une introduction centrée sur la théorisation chez Marx et Lukacs de la division capitaliste du travail, la première partie de l'émission est centrée sur la problèmatique de la prolétarisation liée à la rationalisation tayloriste du travail.
Dans un second temps, c'est une explication matérialiste du patriarcat et du dualisme de genre qui est proposé d'une part, ainsi qu'une explication du racisme systémique d'autre part,
Enfin, l'appel à l'union des luttes autour d'un projet d'abolition de toutes les formes de dominations sociales est lancé !

L'avènement de l'être humaine. Avec Camille Froidevaux-Metterie pour l'Agora des savoirs à Montpellier.


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13.04.2016

On ne mesure pas bien la fulgurance du mouvement d'émancipation des femmes, ni toujours la profondeur des transformations à l'œuvre. En quelques décennies, sur fond de disparition du partage privé-féminin/public-masculin, nous avons assisté à l'enracinement d'une condition féminine totalement inédite. Être une femme aujourd'hui, c'est être à la fois un individu de droits pleinement légitime dans la sphère sociale et un sujet de sexe féminin toujours requis dans l'espace intime des relations affectives et familiales.
C'est cette dualité qu'il s'agit de penser, en saisissant ce que recouvre la dimension incarnée de l'existence féminine par-delà la stigmatisation séculaire du corps des femmes.
Et Camille Froidevaux-Metterie de nous proposer ainsi une approche féministe renouvelée qui intègre les transformations de la condition masculine et qui repère la contribution décisive de celle qu'il convient d'appeler l'être humaine.

La domination masculine est-elle née avec les classes sociales ? Avec Christophe Darmangeat au séminaire "Marx au XXIème siècle".


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17.03.2012

Lorsqu'en 1877, l'anthropologue Lewis Morgan publia sa Société archaïque, Marx et Engels s'enthousiasmèrent pour ce qui représentait à leurs yeux le premier cadre théorique permettant de comprendre les sociétés primitives et, par extension, la préhistoire des sociétés de classes. Dans son célèbre ouvrage L'Origine de la famille, de la propriété privée et de l'État, rédigé sept ans plus tard, Engels en prolongeait les principales conclusions. Il établissait ainsi sur l'évolution de la famille et l'origine de l'oppression des femmes ce qui allait devenir la référence marxiste. Or, en plus d'un siècle, découvertes ethnologiques et archéologiques se sont accumulées, les fragments épars dont on disposait alors laissant place à une vaste fresque. Malheureusement les tentatives d'actualiser la contribution d'Engels sur la base de ces nouveaux matériaux ont été bien rares.
Tel est l'objectif poursuivi par Christophe Darmangeat au travers d'un examen didactique des relations très diverses que les hommes - et les femmes - ont nouées depuis les temps les plus anciens. Tout en relevant sans complaisance les nombreuses conceptions dépassées de l'Origine de la famille, la méthode matérialiste et critique proposée par Marx et Engels pourrait bien rester la meilleure clé pour pénétrer le lointain passé des sociétés humaines et mettre à jour la racine de l'inégalité des sexes, inégalité qui perdure au coeur de nos civilisations modernes.

Le féminisme et la théorie de l'évolution. Avec Peggy Sastre pour La Tronche en Biais.


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07.12.2016

"À tous les problèmes compliqués, il existe une solution simple et fausse." (disait Henry Louis Mencken)
Il y a donc une manière simple et fausse de penser résoudre les problèmes d’inégalité qui existent entre les êtres humains, en particulier entre ceux qui ont un organe sexuel externe et celles chez qui il est interne. Les garçons et les filles ; les femmes et les hommes.
Nos sociétés perpétuent des codes qui assignent un rôle un chacun d’entre eux, qui tracent des routes que nous sommes priés d’avoir envie d’emprunter, qui nous interdisent formellement certains désirs et font planer la menace d’une mauvaise réputation, d’un rejet silencieux mais ferme, de la part de nos semblables ou presque semblables.
L’état actuel des inégalités entre les sexes est largement scandaleux, et on doit travailler à y remédier. On estime qu’à l’échelle mondiale le meilleur moyen de lutter contre la pauvreté, la guerre et les grandes crises humanitaires est de consolider l’émancipation des femmes, de leur permettre d’établir le contrôle de leur corps et leur indépendance financière. Car il n’y a généralement pas de famine dans les régions où les femmes ont une activité économique et ne sont pas réduites à pondre des enfants.
Le féminisme est donc une chose sérieuse, une pensée qui s’adresse à un problème compliqué, raison pour laquelle les discours simplistes sont doublement navrants.
On désigne sous le nom de patriarcat le système qui institutionnalise, consolide, prolonge, défend une vision du monde où les femmes doivent se contenter de la place qu’on leur donne, une vision où les hommes et les femmes, dans une lutte constante des unes contre les autres, auraient des intérêts disjoints, largement égoïstes, et œuvreraient soit pour le maintien de la domination masculine, soit pour son renversement.
Sous bien des aspects, le patriarcat existe : il y a bien des contraintes qui s’exercent sur nous et qui vont dans le sens d’une domination des femmes par les hommes. Mais une fois qu’on a dit cela, il reste encore à expliquer pourquoi, et il est trop tentant d’accuser les mauvaises intentions des uns et la faiblesse des autres. Les comportements humains ne sont pas intrinsèquement différents de ceux des animaux, ils reposent sur des dispositions qu’on pourrait qualifier de naturelles : des aptitudes, des préférences qui trouvent leur origine dans la biologie de notre espèce.
Il faut donc enrichir notre lecture des faits, notre compréhension des dynamiques qui traversent nos sociétés avec ce que nous apprennent les sciences du vivant, et en particulier les principes darwiniens qui éclairent dans la nature les rapports sophistiqués, surprenants, parfois ébouriffant entre les sexes et qui reposent sur un fait fondamental : l’asymétrie de l’investissement parental.
Les sciences de l’évolution ont des choses à dire à propos du terrain "naturel" sur lequel s’établissent les rapports des femmes et des hommes. La génétique n’explique pas tout, mais si certaines choses sont innées ou bien codées dans nos instincts (car l’humain a des instincts), il n’est pas raisonnable de le nier si l’on veut comprendre quelque chose et travailler intelligemment à l’amélioration du sort de chacun.
Pour découvrir ce pan de la science, un peu spéculatif, un peu provocant, mais trop souvent instrumentalisé dans des luttes partisanes et idéologiques, La Tronche en Biais reçois Peggy Sastre, journaliste et philosophe, qui aborde régulièrement ces thèmes dans ses écrits, et notamment dans son livre La domination masculine n’existe pas.

La condition des femmes, de la tradition à la modernité. Avec Youssef Hindi et Claire Colombi pour E&R à Reims.


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27.11.2016

La vulgate féministe est un progressisme. Le patriarcat nous viendrait du fond des âges et l'oppression des hommes contres les femmes se serait particulièrement cristallisée dans les grands monothéismes (le moyen-âge chrétien et le monde musulman).
C'est contre cette idéologie que Claire Colombi et Youssef Hindi s'élèvent.
Ils nous montrent que, bien loin des mensonges actuellement coloportés par les pouvoirs médiatique et intellectuel, le christianisme et l'islam ont plutôt contribué à l'émancipation des femmes.
Les inégalités persistances sont plutôt à comprendre comme la résurgence de formes organisationnelles antiques (le droit romain à partir de la révolution française en Europe) ou de la survivance de certaines formes familiales claniques (au sein du monde arabe).
Une leçon bienvenue d'histoire et d'anthropologie !