Une idée récurrente -à la fois chez les islamistes et chez leurs détracteurs- est que les pays musulmans sont rétifs à la modernisation, et à la plus importante des formes de transition, la transition démographique, celle de la fécondité et de la mortalité des enfants (et des filles) notamment. Or, les réalités montrent que la baisse de la fécondité, après avoir pris un retard certain pour des raisons complexes à la fois socio-économiques et culturelles, mais peut-être aussi idéelles, a pris sa vitesse de croisière et que l’atteinte du seuil de remplacement des générations, voire son dépassement est plausible dans un avenir non éloigné.
Pourtant, les schémas idéologiques anciens sont toujours présents : (1) la fécondité islamique est universellement élevée (2) elle ne manifeste aucune tendance importante à la baisse (3) elle est supérieure à celle des peuples voisins adeptes des autres religions.
Youssef Courbage nous montre à quel point cette vision est loin des évolutions dont nous sommes aujourd'hui les témoins. En effet, la transition démographique qui se passe sous nos yeux nous permet de postuler un "rendez-vous des civilisations", tant les variables observées semblent se rapprocher des standards occidentaux.
L’expansion du judaïsme dans le monde résulte-t-elle de l’exil d’un peuple ou bien de conversions religieuses massives ?
Quand le peuple juif fut-il créé ? Comment, à partir du XIXe siècle, le temps biblique a commencé à être considéré par les premiers sionistes comme le temps historique, celui de la naissance d’une nation ?
Comment la terre d’Israël fut inventée ? Quel lien existe-t-il, depuis les origines du judaïsme, entre les juifs et la "terre d’Israël" ?
La nation peut-elle simplement être composée de membres qui auraient une origine unique ? Le "peuple d’Israël" constitue t-il un peuple ou bien une importante communauté religieuse ?
Les adeptes de la religion de Moïse ont-ils de tout temps aspiré à émigrer au Moyen-Orient ?
Qu’en est-il des habitants non juifs de cette terre : ont-ils -ou non- le droit d’y vivre ? Sont-ils des Israéliens comme les autres, dotés des mêmes droits, ou simplement tolérés ?
Comment tous les habitants de l’état d’Israël et de la Palestine peuvent-ils espérer sortir de cette situation ?
Telles sont les questions auxquelles Shlomo Sand essaie de donner des réponses argumentées, en se basant sur son travail historique.
La conférence était organisée par les Amis du Monde Diplomatique, et filmée par l'Agence Info Libre.
Shlomo Sand s’est engagé dans une déconstruction des mythes de l’historiographie israélienne.
Avec "Comment le peuple juif fut inventé", il s’était d'abord attaqué à la thèse selon laquelle les juifs formeraient un peuple au sens ethnique du terme. Il poursuit maintenant ses recherches en questionnant leur lien avec "Eretz Israël" dans son dernier livre "Comment la Terre d’Israël fut inventée".
La rencontre est animée par Jean-Paul Chagnollaud, directeur de l’iReMMO.
Conférence passionnante du politologue Bruno Guigue, qui remet en perspective le processus de "paix" israélo-palestinien depuis les accords d’Oslo, et démontre par quels procédés ces pseudo-négociations consistent plutôt en un marché de dupes proposé par l’occupant israélien.
La conférence est organisée par l’ "Association Réunionnaise Palestine Solidarité".
Sandrine Mansour, historienne palestinienne, développe une approche différente et nouvelle des conflits arabo-sionistes en Palestine.
Sujet d’une immense sensibilité, l’exode violent dont on été victimes les palestiniens (la Nakba) est souvent occulté et minoré. Il est remis ici au centre d'une analyse historique commençant à la fin du XIXe sicèle et aux balbutiemments du mouvement sioniste naissant, jusqu'à nos jours.
Plongeant ses sources dans la haute antiquité biblique, le fondamentalisme messianique juif a pris son essor en juin 1967, après la conquête de la Cisjordanie et, surtout, du Haram Al-Sharif, le troisième lieu saint de l’Islam.
Convaincus que le monde est entré dans l’ère eschatologique, les militants de ce mouvement religieux, allié à la droite nationaliste, s’opposent à toute concession territoriale, et a fortiori à la création d’un Etat palestinien souverain et indépendant. Les idéaux, la politique, les principes qui avaient inspiré le sionisme des origines, libéral et pragmatique, ont été, à mesure que progressait la pénétration du fondamentalisme juif dans la société israélienne, de plus en plus marginalisés.
Charles Enderlin nous raconte la lente diffusion de cette idée messianique et son corollaire, le développement de la colonisation juive en Cisjordanie.
Un nouvel Israël est-il en train de naître, menant le Proche-Orient à un point de non-retour ?
Depuis le début de la deuxième Intifada, en septembre 2000, le conflit israélo-palestinien et la question de l'antisémitisme sont l'enjeu d'une véritable guerre civile intellectuelle.
Sionistes contre pro-Palestiniens, dénonciateurs de l'islamophobie contre contempteurs de la judéophobie : entre les deux camps, tous les ponts sont coupés.
Emblématiques des positions qui s'affrontent, Rony Brauman et Alain Finkielkraut s'expliquent ici sur ce qui a fondé leur point de vue respectif, et sur ce qui les sépare.