Après une jeunesse toulousaine marquée par le communisme familial, le philosophe du politique Pierre Manent va monter à Paris pour faire l'École Normale supérieure. Suivront quelques rencontres décisives pour la formation de sa pensée, notamment avec Raymond Aron et Léo Strauss.
Nous découvrons ici un itinéraire intellectuel d'une grande richesse, avec des réflexions fondamentales sur la genèse de la modernité, l'évolution des formes politiques (cité, empire, nation) et les défis d'aujourd'hui : quelle place pour les nations ? comment intégrer l'islam ? quelle laïcité voulons-nous ?
Pierre Manent, intellectuel majeur de notre temps, répond à ces questions en pédagogue et en croyant, au fil d'une conversation passionnante qui rend sa pensée accessible à tous.
"7 conversations philosophiques" animées par François Huguenin.
Alors que l'URSS vient de s'effondrer et que l'Allemagne est en pleine réunification, le politologue et historien Emmanuel Todd est interrogé sur la résurgence des identités nationales.
Ce sentiment national renaît dans certains pays ex-communistes, d'où la crainte des Occidentaux d'assister à la résurgence de nationalismes exacerbés et violents, notamment en Allemagne, avec la réunification de la RFA et de la RDA. Ces craintes sont-elles fondées ?
Émission "Les grandes peurs de l'an 90", animée par Eric Burnand.
Alors que l'Europe semble à nouveau sensible aux nationalismes, il est utile de faire la généalogie de ce concept en remontant jusqu'aux origines de son émergence, au temps où s'affirmèrent les ressorts de sa future extension. Autrement dit jusqu'au XIXe siècle qui, dans la suite de la Grande Révolution française, fut celui de la remise en cause des hiérarchies politiques traditionnelles, ces hiérarchies que, dans l'Ancien régime, les souverains tout à la fois surplombaient et incarnaient.
Comme toujours les mots ont leur charge d'ambiguïté. Fait national, nationalités, identités nationales, patriotisme : dans ce champ on glisse aisément d'un comportement à un autre, d'une fierté portant une morale universelle au repli sur soi et à des ambitions expansionnistes, parfois racistes. L'ambivalence du terme d' "identité" éclaire cela spécialement.
C'est donc de définitions qu'il va donc falloir d'abord se préoccuper pour savoir de quoi l'on parle, en bonne ou en mauvaise part. Avant d'évoquer, sous cette lumière spécifique, quelques-uns des grands mouvements de l'histoire européenne jusqu'après la Première guerre mondiale.
Anne-Marie Thiesse, spécialiste d'histoire culturelle, s'est penchée de longue date sur ces questions intellectuellement complexes et civiquement capitales. Avec elle, nous allons tâcher de démêler dans la durée quelques-uns de ces fils entrelacés.
Émission "Concordance des temps", animée par Jean-Noël Jeanneney.
Une conférence constituée de deux interventions éclairantes de Mathieu Bock-Côté et Guillaume Bigot qui fournissent une excellente occasion d'échanger autour des raisons de la décomposition actuelle de l'Union européenne, mais également de réfléchir aux idéologies et aux grandes forces historiques qui ont accompagné -et tentent toujours d'accompagner !- le projet européiste.
Une conférence organisée par l'association "Critique de la Raison Européenne".
Erasmus, vivre ensemble, auberge espagnole... Alors que, partout, les nations reviennent sur le devant de la scène internationale d'un monde multipolaire, l'Union européenne reste cantonnée à l'impuissance et à la misère de ses mantras qu'elle invoque pour conjurer le retour du tragique dans les relations internationales.
Sont évoqués à longueur de temps par les journalistes de la presse institutionnelle, pêle-mêle, le nationalisme, le protectionnisme, et le retour aux années 30 comme autant d'épouvantails visant à masquer le réel des rapports de force.
Alors : quel destin pour l'Europe ? Quel avenir pour la France ? Saurons-nous faire face à la réalité de l'Histoire et se fera-t-elle sans nous ?
C'est en compagnie de Pierre-Yves Rougeyron, président du Cercle Aristote, qu'est évoqué le bréviaire souverainiste Pourquoi combattre, qui vient de sortir aux éditions Perspectives Libres.
L'occasion de faire le point sur les convergences (nombreuses) et les thèmes qui font encore débat au sein de la "dissidence"...
Émission "La Méridienne", animée par Wilsdorf et Jean-Louis Roumégace.
L'homme moderne ne se pense plus comme un héritier. Délié de tout ancrage et extrait de toute communauté, il entend se délivrer du donné et juge le passé avec sévérité. Le changement n'est plus dès lors un arrachement à la tradition, il est la tradition même.
Ce culte du mouvement et de l'innovation permanente, conjugué à la volonté moderne d'extirper la nostalgie du cœur des hommes, rend-il l'individu plus autonome et plus humain ou le soumet-il simplement à la force des choses ? Peut-on concevoir une démocratie post-nationale ? L'Union européenne, qui s'est construite comme un espace juridique et économique, n'est-elle pas minée de l'intérieur par son refus de concevoir l'Europe comme une civilisation singulière ?
C'est le philosophe et académicien Alain Finkielkraut, préoccupé par la modernité comme question philosophique, qui vient débattre et répondre à ces questions.
Une conférence organisée par l'association "Critique de la Raison Européenne".
Politologue, Jean-Michel Salgon vient de publier le Dictionnaire des souverainismes de droite et de gauche (Perspectives Libres, 2019), dans lequel il présente les organisations souverainistes (associations, partis politiques, clubs de pensée), la biographie de ses principaux animateurs et les courants et grands thèmes qui traversent cette famille politique (euro, frexit, identité nationale)
Il est temps, dans une perspective d'intellegibilité du champ politique, de mesurer la pertinence de ce concept.