Professeur d'économie, Frédéric Farah suit attentivement la crise libanaise, succintement évoquée dans les médias. Il s'agit en fait d'une triple crise : crise de change, crise de la dette publique, crise bancaire. Elle trouve son origine directe dans le système de développement mis en place par les élites au sortir de la guerre civile et, plus profondément, la conséquence du libre-échange et de l'ensemble du système néo-libéral.
A tous égards, nous sommes concernés par le désastre libanais.
Historien et ancien ministre des finances de la République Libanaise, Georges Corm nous livre son analyse de la situation de crise politique et sociale que traverse le pays du Cèdre, en tâchant de retracer les grandes lignes de son histoire politique depuis le mandat français.
Il tâche d'analyser, non seulement en tant qu'historien mais aussi en tant que citoyen libanais, les différentes influences étrangères (française, iranienne, américaine, saoudienne) qui s'exercent sur le Liban, pays à la situation si particulière dans une région traversée par d'importantes tensions, et nous fait part des perspectives d'évolution du pays et de la région.
Contre la violence de certains à l'égard des travaux des historiens, Henry Laurens interroge les enjeux de notre rapport au passé, source régulière de polémiques.
Il part d'un rappel des grands traits du savoir historique, essentiel pour aborder de façon critique un certain nombre de discours actuels, notamment autour des questions mémorielles. Suit une brève histoire de l'occidentalisme et de l'orientalisme qui montre comment les deux mouvements se sont développés parallèlement, sans nécessairement s'opposer. En ouvrant, pour finir, une réflexion sur les violences des XXe et XXIe siècles et les temporalités dans lesquelles elles s'inscrivent, substitution du héros à la victime et du présent au futur, il affronte les débats d'aujourd’hui autour du mouvement postcolonial, promoteur d'un passé imposé.
Une réflexion stimulante, qui redonne sa valeur à l'indispensable travail de l'historien.
Une rencontre modérée par Jean-Paul Chagnollaud.
De nos jours, quand on évoque l'eurasisme, on a tendance à y voir une sorte d'ersatz d'idéologies russes défuntes. Ce noyau théorique, bien qu'intéressant, doit être élargi pour en faire la pratique naturelle des puissances du BRICS et donner corps à une géopolitique pragmatique conforme aux aspirations de l'Europe, du sous-continent indien, de la Chine et d'autres puissances d'Asie centrale ou d'Asie orientale.
Pour nous permettre de comprendre ce dessein, Robert Steuckers nous fait un survol rapide des mutations en cours sur la grande masse continentale eurasiatique en revenant sur les conflits au Haut-Karabakh, en Syrie, dans le Donbass et au Yémen.
L'avenir de ces régions aurait bien sûr tout à gagner à un apaisement des tensions récentes et à une réactivation des projets d'une grande "sphère de coprospérité est-asiatique".
Une émission animée par Kris Roman.
Dans ce grand entretien de rentrée, Pierre-Yves Rougeyron revient sur l'actualité politique d'octobre 2019.
Une analyse où les actualités nationale et internationale sont passées au crible de l'intérêt français souverain.
PARTIE 1
1. Cercle Aristote :
- 00'00 : actualité éditoriale
PARTIE 2
2. Questions nationales :
- 0'00'00 : l'Islam, fausse plémique, vrai problème ?
- 0'20'55 : l'insécurité en France
- 0'27'10 : un Z qui veut dire Zemmour
- 0'34'20 : Sylviane Agacinski censurée
- 0'39'40 : François Asselineau/Charles Gave, le débat
3. Economie :
- 0'44'50 : PSA, EDF...
- 0'50'05 : la réforme de l'Assurance Chômage
- 0'57'55 : les nouvelles routes de la drogue
- 1'05'40 : Somme, tombes de poilus à vendre
- 1'07'30 : comment créer un internet français ?
PARTIE 3
4. Questions internationales :
- 0'00'00 : UE, le Brexit... et le reste !
- 0'29'10 : tensions sociales à l'échelle mondiale
- 0'38'30 : conflit Syrie/Turquie, la situation Kurde
- 0'49'40 : Israël, la chute de Bibi
- 0'53'55 : USA, Trump, l'impossible impeachment ?
PARTIE 4
5. Doctrine :
- 0'00'00 : quelle place pour la littérature aujourd'hui ?
- 0'12'55 : Joker, de Todd Phillips
- 0'28'30 : hommage à Vladimir Boukovski
Qui dirige désormais Cosa Nostra ? Pourquoi les prisons françaises sont-elles devenues des passoires ? Où trouve-t-on la cocaïne la plus pure ? Existe-t-il vraiment un lien entre l'afflux de migrants en Europe et la criminalité ?
Xavier Raufer nous fait part de son travail de ciminologue qui s'intéresse désormais à une activité mondialisée. En utilisant les données les plus récentes, il révèle l'autre face de la mondialisation, où les tueries de masse s'exportent des États-Unis au reste de la planète, et où l'Afghanistan est devenu un immense champ de pavot.
Chiffres à l'appui, il revient ainsi sur les faits divers qui font l'actualité, et sur ceux dont on a étrangement peu parlé. Des crimes sexuels en passant par les nouvelles mafias, de la piraterie maritime aux trafics d'êtres humains, rien n'est laissé sans réponse.
Un travail indispensable qui nous donne les clés pour comprendre les débats publics sur la sécurité internationale.
Quelle est la doctrine de politique étrangère de la Russie ? Voit-on se profiler une nouvelle guerre froide à l'horizon ? Qui est Vladimir Poutine ?
C'est en compagnie du spécialiste de la civilisation russe Jean-Robert Raviot que l'on revient sur les métamorphoses de la Russie depuis l'effondrement de l'URSS et son retour sur le devant de la scène internationale.
Émission "Cartes sur Table", animée par Vartan Kaprielian.
Depuis le début des années 1990, la disparition de l'ennemi soviétique, l'affirmation du terrorisme islamique, la révolution des technologies de l'information, les nouvelles exigences de transparence démocratique et le nouveau rapport au politique ont provoqué une véritable révolution du renseignement. Contexte, sujets d'intérêt, adversaires, modes d'action et délais de réaction ont été totalement bouleversés par rapport à ce qu'était le quotidien des services pendant la Guerre froide.
Et si les services modernes sont de plus en plus efficaces, ils ne couvrent paradoxalement qu'une proportion de plus en plus faible des besoins en informations des autorités, en raison de la diversité des enjeux internationaux et de l'explosion des nouvelles technologies de communication et de cryptage. En une décennie, ils ont perdu le monopole de l'information et doivent s'accommoder d'une concurrence nouvelle avec divers acteurs privés, avec lesquels il leur faut apprendre à coexister. Surtout, leur action doit dorénavant s'exercer avec une plus grande transparence et en rendant des comptes aux assemblées législatives, ce qui est une véritable révolution copernicienne.
C'est en compagnie d'Eric Denécé, ancien officier des services de renseignement français et actuellement directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R) que ces questions et leurs enjeux sont traités en profondeur.