Comprendre Machiavel. Avec Denis Collin au Cercle Res Communa.


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18.01.2019

Peu d’auteurs ont une réputation aussi exécrable que Machiavel, devenu synonyme d'intelligence perverse et calculatrice. Denis Collin montre à quel point cette interprétation est non seulement hâtive, mais fausse.
Machiavel, fonctionnaire au service du pouvoir florentin et patriote déplorant l'absence d'un État italien unifié, s'est employé à tirer les leçons de changements majeurs dans le système économique et social de son temps.
Confronté à la disparition des républiques féodales et à la montée en puissance du capitalisme, il conclut à la nécessité du volontarisme politique pour préserver la liberté de la cité et de l'individu tout au long d'une histoire qui ne sera plus qu'une crise permanente.
Il refuse l'asservissement de la politique à la morale, par lucidité et non par cynisme. Maillon important d'une tradition politique où cousineront avec lui Spinoza, Rousseau ou Gramsci, il s'impose comme un précieux antidote à l'idéologie naïve de la démocratie d'aujourd'hui.

Les progrès technologiques et le discernement moral. Avec Olivier Rey pour la conférence Proclero.


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21.09.2018

Est-il légitime de poser des limites éthiques au progrès ? Alors que le progrès se résume aujourd'hui, dans un régime capitaliste et libéral, à un développement technologique guidé par le profit, toute procédé susceptible de rapporter de l'argent sera mise en œuvre.
Olivier Rey, mathématicien et philosophe, nous livre ses réflexions sur ce caractère apparemment inarrêtable et illimité du développement technologique.

Nietzsche philosophe. Avec Domenico Losurdo sur Radio Galère.


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05.11.2016

Chez Nietzsche, les analyses philosophiques et littéraires fascinantes se mêlent à des thèmes répugnants comme "le nouvel esclavage", "l’anéantissement des races décadentes", "l’anéantissement de millions de ratés". Nous sommes en présence d’un philosophe qui, en remettant en question deux millénaires d’histoire, repense et critique les plates-formes théoriques qu’il élabore lui-même au fur et à mesure.
La contextualisation historique et la reconstruction de la biographie intellectuelle de Nietzsche sont donc la condition pour saisir la cohérence tourmentée ainsi que la grandeur d’un penseur qui, à partir de son "radicalisme aristocratique" et tout en caressant des projets d’une indicible violence, entonne un contre-chant sacrilège de l’histoire et des mythologies de l’Occident.

Penser le bien et le mal avec la littérature. Avec Olivier Rey et Bérénice Levet à Répliques sur France Culture.


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05.11.2011

Lorsque Herman Melville meurt à New York, en 1891, il est un vieil homme à peu près oublié. Moby-Dick, quarante ans plus tôt, a coulé sa carrière littéraire. C’est seulement dans les années 1920, dans une Angleterre qui a fait l’expérience de la Grande Guerre, que le public commence à s’aviser de son génie. La fièvre de la redécouverte nourrit la quête d’inédits et, d’une boîte en fer blanc, surgit le récit auquel Melville a travaillé durant les cinq dernières années de sa vie : Billy Budd.
Malgré une taille limitée, celle d’une longue nouvelle, et une intrigue très simple, Billy Budd est rapidement devenu l’une des œuvres les plus étudiées et les plus commentées de la littérature mondiale, suscitant des débats aussi passionnés que contradictoires. La violence de la lutte entre critiques ne doit pas surprendre : Melville a tout fait pour livrer à une modernité demi-habile, pensant que tout problème a sa solution, une de ces situations sur lesquelles elle ne peut que se casser les dents. Qu’est-ce que le mal ? Quelles sont ses stratégies pour se répandre ? Comment limiter son empire ? Quel sens donner à la beauté d’un être ? Comment accueillir la grâce échue à un autre ? Autant de questions que le texte soulève, que la pensée instrumentale nous a désappris à poser et qui, lorsqu’elle les rencontre, la rendent comme folle. Autant de questions essentielles pour une vie humaine, et dont la littérature est peut-être la mieux à même, par ses ambiguïtés, à pouvoir traiter sans fausseté.
C'est dans le cadre d'un débat entre Olivier Rey et Bérénice Levet -qui se fait ici le porte-parole de Hannah Arendt- que ces questions sont discutées. Où l'on constate encore une fois, au travers de l'étude du chef-d’œuvre posthume d'Herman Melville, toute la puissance de la littérature pour explorer les grands thèmes éthiques et esthétiques que notre tradition de pensée n'a cessé de penser.

L'esprit pervers du capitalisme : théologie et anthropologie libérale. Avec Dany-Robert Dufour pour l'atelier de recherche Iqbal.


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07.05.2018

Depuis cent ans, c’est-à-dire depuis Max Weber et son livre majeur, L’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme, on a tendance à voir le capitalisme comme ascétique, rigoriste, autoritaire, puritain et patriarcal. Or, la compréhension de ce régime qui gouverne aujourd’hui le monde entier peut être remise en question via la lecture du médecin, philosophe et écrivain néerlandais Bernard de Mandeville (1670-1733), et notamment de sa Fable des Abeilles, intitulée à l’origine La Ruche mécontente ou les Coquins devenus honnêtes, publiée en 1714, puis 1723.
C'est ce que nous démontre le philosophe et professeur en sciences de l’éducation Dany-Robert Dufour, dont le travail consiste précisement à définir une anthropologie critique du libéralisme.
Après avoir étudié la déconstruction de la société (néo)libérale, il entreprend désormais un travail constructif, à la recherche des nouveaux axiomes possibles pour une véritable politique de civilisation.

Un entretien mené par Reda Benkirane.

Peut-on encore imaginer des utopies en politique ? Avec Francis Wolff à la Fondation Jean Jaurès.


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08.11.2017

Le discours politique défendant l'efficacité avant tout a-t-il remplacé l'utopie d'un projet politique ? Les deux sont-ils compatibles ? Si de nouvelles utopies sont envisageables, quelles sont-elles ?
À l'occasion de la sortie de son dernier ouvrage Trois utopies contemporaines (Fayard, 2017), le philosophe Francis Wolff vient débattre de ces questions.

Une conférence animée par Gilles Finchelstein.

"Nec metu nec spe" : morale et temps dans la tradition stoicienne. Avec Pierre Caye à l'Institut d'études lévinassiennes.


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19.01.2017

Notre morale actuelle repose essentiellement sur la maîtrise. C'est en historien de la philosophie que Pierre Caye nous rappelle une autre tradition, celle du stoïcisme.
En son temps, celle-ci a constitué une nouveauté radicale en ce que le temps n'était plus appréhendé comme un donné de la nature, mais s'envisageait alors comme construction par l'esprit.
Un rappel utile alors qu'il se pourrait que nous devions apprendre à vivre autrement...

Le corps des humanistes. Avec Pierre Caye à l'Institut d'études lévinassiennes.


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15.02.2018

Penser le corps à partir des humanistes de la renaissance et à travers ses savoirs et ses arts, telle est la question que se propose d'examiner Pierre Caye à partir de divers points de vue et méthodes.
Depuis les deux grand paradigmes hérités de Dante et de Pétrarque, l'on voudra mieux comprendre cet humanisme esthétique qui, par les arts du beau et ceux du corps (l'escrime, par exemple), vise à la connaissance, au perfectionnement et à la construction de soi.