Après une longue introduction où la signification et les conséquences politiques de l'attentat contre Charlie Hebdo sont traités, Pierre-Yves Rougeyron revient sur l'actualité du mois de janvier. Entre les secousses populaires dans l'Union européenne (Siriza) et la "révolte des élites" (QE de la BCE), entre les différents dossiers géopolitiques (Ukraine, Boko Haram), il reste encore quelques temps pour analyser l'actualité intellectuelle (Houellebecq, l'émission Répliques d'Alain Finkielkraut).
Une analyse bienvenue qui essaie de comprendre le sens des événements qui nous submergent.
Francis Cousin, animateur d'un cabinet de philo-analyse, nous présente ses travaux portant principalement sur l'étude de l’œuvre de Karl Marx dans une perspective radicale et révolutionnaire, à l'opposé de la majorité de ceux qui s'en réclament encore.
Il insiste particulièrement sur les vues que Marx revendiquaient sur l'état et l'argent, formes nécecessaires à la perpétuation de la société marchande, à l'opposé des communautés de l'êtres où le fétichisme de la marchandise n'avait pas encore fait son oeuvre.
Un auteur méconnu et une vision iconoclaste des écrits de Karl Marx à découvrir !
En 1988, le prix Nobel est décerné à un Français : Maurice Allais est récompensé pour ses travaux théoriques sur les marchés et l’allocation optimale des ressources. Né en 1911 à Paris, polytechnicien, Maurice Allais est représentatif de la tradition des ingénieurs-économistes qui ont fortement influencé l’économie française, surtout dans les années 60. A la fin de sa vie, il aura milité contre les excès de la mondialisation des échanges.
Convaincu que, comme en physique, l’économie obéit à des règles invariantes dans le temps et dans l’espace, il tentera de construire un modèle d’analyse global. Résolument libéral, disciple de Léon Walras et de Vilfredo Pareto, il est connu pour sa reformulation de la théorie de l’équilibre général.
Il ne dénie pour autant pas toute place à la planification économique : celle-ci peut également être un élément conduisant à une situation d’équilibre et d’efficacité maximale.
Théoricien de très haute volée, Allais aura principalement souffert de ne pas être anglo-saxon. Ses idées, notamment sur la croissance, ont souvent été reprises par d’autres.
Retour sur un géant de l'économie, volontairement écarté de l'histoire des idées économiques.
Le dollar et l'euro ont de plus de plus de difficultés. L'euro a failli exploser le 12 juillet 2011 alors que la dette des États-Unis se chiffre à 210.000 milliards de dollars et que depuis sa création en 1917, le dollar a perdu 98% de sa valeur. Il ne reste que peu de temps avant l'effondrement final.
Alors que les Etats-Unis financent ses montagnes de dettes en inondant le reste de la planète avec des dollars imprimés par les planches à billets de la Réserve Fédérale, il est temps de réfléchir aux comportements à adopter dans de telles circonstances.
Peut-être serait-il judicieux de regarder vers les métaux précieux -l'or en particulier- dont la valeur n'ira qu'en augmentant. C'est ainsi que James Turk et John Rubino donnent des exemples précis de stratégies de sortie de la monnaie papier au profit de l'or et d'autres métaux précieux pour sauver son patrimoine.
Alors que la crise économique a fait ressentir ses effets sur toute la planète, quelles sont les décisions à prendre pour prévenir les "rechutes" et autres "débordements" ?
Paul Jorion et Jean-Claude Casanova s'affrontent sur les origines, le sens et les politiques à mener pour sortir de la crise.
Émission "La Rumeur du monde", animée par Jean-Marie Colombani.
La société contemporaine apparaît dominée par ce que Marx a appelé le "fétichisme de la marchandise".
Mais on y observe aussi une montée du narcissisme au sens de Freud : les individus ne connaissent qu’eux-mêmes et nient la réalité extérieure.
Y-a-t-il un lien entre ces deux phénomènes ? Le narcissisme est-il le côté subjectif du fétichisme ? On y trouve toujours le vide, la négation du monde extérieur dans sa multiplicité, la reductio ad unum.
On propose ici un retour sur la naissance historique du sujet moderne dans son opposition au monde et sur le rôle du "travail abstrait" qui se représente dans la valeur marchande, ainsi que sur la dimension anthropologique et psychanalytique du problème - jusqu’aux formes extrêmes de narcissisme que sont la destructivité et la violence aveugle.
Remarque : les cours n°01, 03 et 20 n'ont pas été enregistrés.
Frédéric Lordon et Bernard Friot partagent l'ambition de créer une théorie politique et économique d'émancipation et de progrès social.
Leur échange permet d'étudier en profondeur la proposition du salaire à vie, défendu depuis de longues années par Bernard Friot comme un outil de dépassement du capitalisme, trouvant ses racines dans un certain nombre de pratiques déjà existantes qui doivent être radicalisées et généralisées.
L'émancipation passera forcément par la reconquête de la souveraineté populaire !
Frédéric Lordon partage différentes idées en débattant avec son public.
L'occasion pour lui de réhabiliter les concepts de nation et de souveraineté (du peuple!), de préciser le caractère mortifère des institutions de l'Union européenne et de s'attaquer à la forme néolibérale du capitalisme.
Sont aussi évoqués le rôle de la monnaie, les perspectives d'effondrement du système économique et la nécessité des changements à mettre en oeuvre.
Le débat était organisé par la Revue des Livres.