Séparation et libération : lectures néoplatoniciennes de Platon. Avec Pierre Caye au Banquet du livre d'été de Lagrasse.


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09.08.2016

Ne pas confondre l'Un-Bien avec sa propre sur-puissance : voilà l'un des enseignements principaux néoplatoniciens, notamment issu d'une relecture attentive de la première hypothèse du Parménide de Platon. Car comme nous le rappelle le philosophe Pierre Caye, le principe ultime détient la puissance ultime sans être puissance, quitte à être pour ainsi dire impuissant quand on le prend strictement en lui-même.
La transmission ultérieure du néoplatonisme grec s'est malheureusement faite au prix de l'oubli des principales opérations qui ont fait la spécificité de cette doctrine par rapport non seulement aux autres courants de la philosophie antique, mais même des autres écoles platoniciennes : la différence radicale entre l'être et l'un, le principe comme au-delà non seulement de l'être mais aussi de l'intellect.

L'intérieur et l'extérieur. Avec Claude Romano à l'Ecole Normale Supérieure.


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02.12.2019

Un important débat oppose, dans la philosophie contemporaine, les tenants d'un externalisme, affirmant que les contenus de nos états mentaux (désirs, croyances, etc.) dépendent essentiellement de la manière dont nous sommes reliés à notre environnement, qu'il soit physique ou social, et les tenants d'un internalisme (position héritée de la dichotomie cartésienne entre esprit et monde), soutenant que ces contenus sont purement internes et ne font intervenir aucune référence à la manière dont est le monde.
Mais, même si on souscrit à une position externaliste, c'est-à-dire si l'on affirme qu'il n'est pas possible d'appréhender ce qu'est la pensée en termes purement mentaux, il faut donner un statut à la pensée "intérieure" en un autre sens, à la pensée privée qui s'exprime par exemple dans le monologue intérieur.
C'est cette différence entre la pensée telle que je peux l'endosser devant d'autres au moyen d'actes de langage publics, et la pensée "intérieure" ou purement privée qui nous intéresse plus particulièrement ici. La pensée publique procède-t-elle d'une pensée privée, ou n'est-ce pas rigoureusement l'inverse ? Comment comprendre le statut de la pensée intérieure et qu'est-ce qui se joue au juste dans son extériorisation ? Quel est le rôle du langage dans cette pensée solitaire ?

Enquête sur la métaphysique des autres. Avec Philippe Descola à l'Ecole Normale Supérieure.


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19.10.2015

Si la philosophie consiste à inventer des concepts, alors on peut s'étonner que les ressources philosophiques de la plus grande partie de l'humanité aient été longtemps ignorées par la philosophie savante, à quelques très rares exceptions près. C'est peut-être pourquoi, depuis plus d'un siècle dans les pays francophones, des philosophes de formation décident à chaque génération de s'intéresser à la métaphysique des autres en devenant anthropologues.
Ils découvrent dans leurs enquêtes que ni la nature, ni la culture, ni la liberté, ni l'histoire, ni maints autres concepts qui peuplent les manuels de philosophie ne sont des valeurs universelles, pas plus d'ailleurs que ne l'est l'idée même d'universalisme. Ces philosophes de terrain ramènent aussi dans leurs carnets de notes d'autres gnoséologies, d'autres systèmes ontologiques, d'autres philosophies politiques, d'autres théories de la personne, dont on commence à mesurer l'intérêt bien au-delà de l'anthropologie, à la fois comme instruments critiques et comme expériences vécues d'une radicale altérité conceptuelle.
Mais la transposition de cette altérité dans un métalangage philosophique se révèle fort malaisée pour des raisons que Philippe Descola explore ici.

Que faut-il pour faire un monde ? Avec Michaël Foessel à l'Ecole Normale Supérieure.


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21.11.2016

Cette question est moins ordinaire que la réponse qu'on lui apporte souvent : "Il faut de tout pour faire un monde". Le monde semble désigner ici un ensemble de réalités qui se caractérise par sa variation : plus il y a de différences existantes, plus le monde sera monde. Cette réponse est précieuse sur un point : elle permet de comprendre que le monde est un concept normatif (pour le faire, il "faut" que des conditions soient remplies). C'est un point d'appui pour le distinguer de la seule réalité ou de la nature. Elle a aussi quelque chose d'égarant puisqu'elle suggère qu'il y a un lien nécessaire entre le monde et la "totalité", ce qui renvoie à une conception métaphysique du monde qui est ici critiquée.
C'est pourquoi, Michaël Foessel propose de revenir au tranchant de la question : "que faut-il pour faire un monde ?". Non pas : quelles choses sont nécessaires à cet effet ? Ni même : quelle loi doit-elle régir ces choses pour qu'elles fassent un monde (et pas un chaos) ? Mais : sous quelles conditions quelque chose comme un monde peut-il apparaître ? A quoi s'ajoute une question qui n'a rien de subsidiaire : à qui peut-il apparaître comme monde ?
En termes philosophiques, on dira que la position défendue ici est "corrélationniste" (il n'y a pas de monde sans quelqu'un pour le voir, le percevoir ou le penser). Cette position sera argumentée dans une perspective que l'on dira "cosmopolitique" dans un sens large.

Surprises et saturations. Avec Jean-Luc Marion à l'Ecole Normale Supérieure.


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20.12.2013

Le phénomène, en tant qu'il se donne – donc en tant que donné – est-il une surprise par la saturation ?
C'est la question à laquelle répond le philosophe Jean-Luc Marion qui, dans Réduction et donation et dans Étant donné, s'est attelé, en phénoménologue, à cironscrire et définir la surprise.

Kant et Hegel : que puis-je savoir ? Avec Jean-François Kervegan sur France Culture.


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01.12.2015

La métaphysique se résume-t-elle à un galimatias, ou est-elle une science ? Tout dépend de l'usage qu'on en fait : en premier lieu, circonscrire les limites de la raison, nous dit Kant. Et après Kant : Hegel rejette-t-il ou rénove-t-il la métaphysique ?
Des questions importantes dont les réponses ont décidé du destin de la philosophie depuis l'époque moderne, que le professeur de philosophie Jean-François Kervégan vient rendre intelligibles ici.

Émission "Les Chemins de la philosophie", animée par Adèle Van Reeth.

La déconstruction et le neutre. Avec Baptiste Rappin pour l'Université Sorbonne-Nouvelle.


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2022

Maître de Conférences à l'Université de Lorraine, Baptiste Rappin mène une réflexion sur les fondements philosophiques et anthropologiques de la société industrielle et managériale. Récemment, c'est au mouvement de la déconstruction qu'il s'est intéressé, mouvement qui porte une attention particulière au au genre neutre, dans lequel il voit un défi à l'assignation à l'identité opérée par le concept.
Alors qu'aujourd'hui certains militent pour l'adoption de l' "écriture inclusive" ou encore des pronoms personnels "neutres", il est intéressant de se demander si nous n'avons pas affaire à des héritiers de la déconstruction dans ce retour assumé à une forme d'indifférenciation.

Une intervention dans le cadre des "leçons de la Sphère", dispensées par Carlos Pereira.

La déconstruction. Avec Baptiste Rappin sur Radio Courtoisie.


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05.04.2021

Jacques Derrida, Gilles Deleuze, Michel Foucault : tels sont certainement des noms qui résonnent à l'oreille de nos contemporains. Et il s'agit, en effet, des philosophes les plus connus d'un courant de pensée que l'on peut raisonnablement qualifier de "déconstruction".
Toutefois, loin de se limiter à l'étude de ces trois figures, le dernier livre de Baptiste Rappin Abécédaire de la déconstruction aborde également les idées et les concepts développés par Maurice Blanchot, Roland Barthes, Jacques Rancière, Jean-Luc Nancy, Giorgio Agamben, Judith Butler et par bien d'autres encore.
C’est le succès rencontré par la déconstruction dans les milieux intellectuels, tant à l'Université que dans la sphère politico-médiatique, qu'il s'agit de comprendre afin de le combattre.

Émission "Le monde de la philosophie", animée par Rémi Soulié.