Dans "Mon cœur mis à nu", Baudelaire note un projet : "Glorifier le culte des images (ma grande, mon unique, ma primitive passion)." La parenthèse nous livre une confidence sur le fond du cœur du poète que viennent corroborer d'autres données biographiques : "très jeunes, mes yeux remplis d'images peintes ou gravées n'avaient jamais pu se rassasier, et je crois que les mondes pourraient finir [...] avant que je devienne iconoclaste", et Baudelaire avoue ailleurs son "[g]oût permanent, depuis l'enfance, de toutes les images et de toutes les représentations plastiques". Et rien n'interdit de prolonger l'aveu conscient par une dimension que la psychologie des profondeurs pourrait explorer.
Si, selon la théorie de Baudelaire, l'imagerie est "nécessaire à l'enfance des peuples", la persistance de ce souvenir semble montrer que, par rapport aux images, Baudelaire n'avait jamais perdu cette enfance du regard.
Et c'est par l'étude du poème "Bohémiens en voyage" que Rémi Brague nous emporte dans cette problèmatique logée au coeur de l'oeuvre de Baudelaire.
Le "syndrome de Kierkegaard", tel que défini par Jean-Luc Brelet, pourrait être conçu comme la tension qui résulte de l'impossible choix entre l'amour de la femme et l'amour de Dieu. Søren Kierkegaard renonça en effet à l'amour charnel de la femme au profit d'une vie ascétique consacrée à l'écriture et à la réflexion sur l'Amour. A plus grande échelle, ce syndrome pourrait être compris comme l'abandon du temporel au profit d'un idéal spirituel. Et les regrets qui en découlent. En effet, comme nombre de contemporains opérant ce type de choix, Kierkegaard connut bien des tourments.
Ces affres permirent néanmoins à Kierkegaard de développer une conception de l'Amour et du Divin d'une grande originalité qu'il est bon de redécouvrir dans notre époque marquée par le consumérisme sentimental.
Jean-Luc Berlet retrace ainsi le parcours littéraire de ce philosophe danois considéré par beaucoup comme le père de l'existentialisme.
L'historien éclaire le parcours intellectuel de cet homme brillant qu'était Charles Péguy, qui passa de la défense de Dreyfus à un nationalisme sacré. Ensuite, Henri Guillemin s'intéresse à l'ambition démesurée de l'écrivain qui se heurte pourtant, avant-guerre, à l'hostilité des milieux intellectuels parisiens.
Aiguillé par de nombreuses questions précises et variées, Alain de Benoist revient sur son parcours intellectuel et aborde la question des religions, de la tradition, mais aussi de l’économie et de l’évolution des sociétés occidentales modernes.
Un moment délicieux et passionnant en compagnie d'un homme ayant voué sa vie au combat intellectuel.
A l'occasion de la sortie de la première anthologie de l'hebdomadaire "Je suis partout", les invités en profitent pour retracer l'histoire du journal le plus important de la collaboration, qui vit passer quelques unes des plumes les plus aiguisées des lettres françaises.
La dernière partie de l'émission explore le parcours de Maurice Bardèche qui, après l'exécution de son beau-frère Robert Brasillach, se fit un honneur de prolonger son travail politique.