La Tiers-Mondialisation de la planète, c'est le laminage des classes moyennes et la polarisation riches-pauvres de l'ensemble des sociétés, les ramenant toutes à l'état du Tiers-monde d'avant les "miracles".
Bernard Conte analyse le caractère universel de cette transformation sociale comme résultat des politiques économiques néolibérales mises en œuvre depuis le milieu des années 1970. Le libéralisme régulé des "Trente Glorieuses" fonctionnait sur la base redistributive du compromis fordiste au Nord et du clientélisme nationaliste au Sud. Puis la crise des années 1970 et l'implosion du bloc soviétique changèrent la donne et le capitalisme s'orienta vers la financiarisation et la dérégulation.
Dans un premier temps, le monétarisme inspira les ajustements structurels : la désinflation compétitive au Nord et les programmes du consensus de Washington au Sud. Quand leur mise en œuvre buta sur l'obstacle politique, l'ordolibéralisme prit le relais et entreprit, sur la base du post-consensus de Washington, de diffuser mondialement une "économie sociale de marché" purifiée. L'économique et le social sont alors progressivement déconnectés du politique, la démocratie devient virtuelle, la redistribution s'épuise et la classe moyenne est en voie d'euthanasie... La dynamique du capitalisme financiarisé globalise la structure sociale fortement dualisée des pays les plus pauvres : c'est la Tiers-Mondialisation de la planète.
A rebours du discours majoritaire, Valérie Charolles s'emploie à montrer que le libéralisme n'est pas la source des problèmes économiques actuels, mais la solution !
La solution pour dompter un capitalisme au fond très peu libéral dès qu'on lui lâche la bride sur le cou. La thèse générale s'appuie sur une interprétation originale du libéralisme comme philosophie neutre à l'égard du rapport capital-travail, et une analyse des normes comptables actuelles qui remettraient en cause cette approche.
Alain Laurent, historien du libéralisme et grand éditeur en France des textes classiques de ce courant de pensée, s'oppose à cette vision en défendant une adéquation entre le libéralisme, le capitalisme et l'économie de marchée. Il fait remarquer que les économiste libéraux ont, depuis la révolution marginaliste, abandonné la valeur-travail au profit de la valeur-marginale.
Emission "Les nouveaux chemins de la connaissance".
Marion Sigaut nous propose d'étudier la guerre intestine à l'Eglise de France entre les jésuites, représentant l'Eglise traditionnelle, et les jansénistes, incarnant une sorte de protestantisme qui n'aurait pas rompu avec Rome.
C'est la compréhension du siècle de Louis XV qui est ici en jeu : cette période ne peut en effet être comprise sans analyser les conflits qui opposèrent le pouvoir judiciaire (janséniste) et le pouvoir royal.
Après une courte introduction sur le thème de la chevalerie chrétienne par Constantin Parvuleso, Alexandre Douguine entame son exposé.
Celui-ci nous rappelle les devoirs envers la cité qui incombent aux chrétiens et à l'Eglise. Ces devoirs, bien que combattus par notre modernité athée n'en constituent pas moins une obligation salutaire pour les croyants ainsi que pour la société.
C'est donc à un combat que nous invite Alexandre Douguine, combat pour la vraie foi et pour la vérité au sein d'un monde déchu qui n'autorise l'expression de la religion plus que dans la sphère individuelle.
A bon entendeur...
Familier de la vie des idées américaine, Pierre Manent a bien recevoir Le Bulletin d'Amérique pour un entretien filmé.
Revenant sur sa découverte de Léo Strauss et des Etats-Unis, il jete un regard à la fois critique et bienveillant sur ce pays.
L'entretien est découpé comme suit :
- Comment avez-vous découvert les Etats-Unis?
- En quoi Léo Strauss est-il ce "grand libérateur" que vous évoquez dans "Le Regard politique"?
- Les Professeurs Michael et Catherine Zuckert soulèvent, dans "The Truth About Leo Strauss", ce qu’ils perçoivent comme le grand paradoxe straussien: Léo Strauss aurait en effet laissé à ses élèves un héritage difficile, que l’on peut résumer ainsi: 1. L’Amérique est moderne; 2. La modernité est mauvaise or 3. L’Amérique est bonne. Qu’en pensez-vous?
- Vous avez vous-même déclaré "je crois que si on a l’ambition de comprendre la politique moderne, il faut une certaine compréhension des Etats-Unis et donc avoir un certain amour pour les Etats-Unis". L’idée d’amour est très forte. Qu’entendiez-vous par là?
- Vous avez été l’ami d’Allan Bloom, auteur, entre autres, de "L’âme désarmée" et de "L’Amour et l’Amitié". Vous avez reproché à Saul Bellow d’avoir échoué de portraiturer celui-ci dans "Ravelstein". Alors, qui était-il?
- Vous dites qu’Allan Bloom aimait profondément la France. Ensuite, vous notez discrètement que "certains de ses élèves, qui l’accompagnaient, ont pris de la France une vue de plus en plus négative". Comment l’expliquez vous? Etait-ce le signe d’une nouvelle Amérique?
- La question de la religion dans la dynamique de l’Occident parcourt l’ensemble de votre oeuvre. Quelle est la place de la religion dans la dynamique de l’Amérique?
- L’Amérique peut-elle apprendre quelque chose de la France?
Alain Soral interviewé par Djamazz sur le logiciel Paltalk. Divers sujets sont traités pendant ce long entretien : du nationalisme à l'Islam, de la colonisation aux rapports France-Algérie, de Mai 68 au libéralisme, de l'oligarchie à Chavez et Poutine, du 11 septembre à la démocratie et de la franc-maçonnerie à Tariq Ramadan, Alain Soral met en oeuvre sa grille de lecture du réel pour en comprendre le devenir.