Une conférence en deux parties ou Alain De Benoist s'attarde d'abord sur un des aspects particuliers du libéralisme, à savoir la mise en place du traité de libre-échange transatlantique.Dans un second temps, Charles Robin porte un regard plus général sur la logique libérale, idéologie maîtresse de notre temps, qui poursuit son oeuvre de dissolution des peuples et des cultures enracinées.
Dans une démocratie moderne, l'individu est au coeur d'une tension entre l'image qu'il a de lui-même, l'image du peuple dans ses institutions libres et l'image de l'humanité dans ses droits.
La démocratie libérale d'aujourd'hui est-elle l'héritière du libéralisme politique du XIXe siècle ? Le libéralisme contemporain est-il l'expression d'une pensée dégrisée, épurée des scories totalitaires ? Une telle sobriété ne fait-elle pas courir le risque d'un désinvestissement du politique ouvrant la voie à la possibilité de formes inédites de totalitarisme ?
La démocratie renvoie à plusieurs réalités distinctes :
- c’est d’abord un mode d’organisation des pouvoirs (un peuple qui se gouverne lui-même selon des procédures à préciser : la souveraineté populaire)
- c’est un mode d’exercice du pouvoir qui, par des techniques diverses, garantit les droits subjectifs des individus ; en particulier, il protège les citoyens contre l’arbitraire et les abus auxquels tend spontanément tout pouvoir (la liberté)
- la démocratie est aussi un régime social dont l’idéal régulateur est l’égalité
La démocratie a toujours fait l’objet de critiques. On lui reproche de flatter la plèbe au détriment des hommes sages et raisonnables. On lui impute la médiocratie des goûts et des mœurs ou l’égoïsme et l’absence de sens civique. On l’accuse de diviser la société et ainsi d’affaiblir l’Etat. On la soupçonne d’être incapable d’effort prolongé, notamment dans le domaine diplomatique et guerrier. On veut y voir un simple théâtre d’ombres, derrière lequel, quelques individus appartenant aux élites sociale miment l’affrontement. On la soupçonne d’être corrompue et de protéger les intérêts des riches.
Voilà pour les critiques classiques. Mais la critique se renouvelle : la démocratie nourrit les haines ethniques et expose les minorités à la revanche des peuples majoritaires. La démocratie représentative est enfermée dans le cadre des Etats-nations, alors que les défis sont planétaires.
Puisqu’elle elle n’est plus adaptée, il faut la remplacer par des gouvernances régionales, comme l’Union Européenne, voire mondiale.
Emission "Du Grain à moudre".
Le philosophe et essayiste Dany-Robert Dufour explique que nos sociétés ne sont pas individualistes, mais seulement égoïstes. Les individus, sous l'influence des innombrables injonctions de la publicité, cèdent égoïstement à leurs envies et à leurs pulsions.
Dany-Robert Dufour pointe du doigt la philosophie libérale : celle-ci trouve son origine au XVIIe siècle dans les idées de Bernard de Mandeville, reprises par Adam Smith, et résumées par l'aphorisme "Les vices privés concourent au bien public".
Cette idéologie conduit évidemment aux crises contemporaines -financières, écologiques, sociétales-. Pour nous sortir de cet inéluctabilité, nous devons développer notre individualisme, en d’autres termes notre discernement, notre maîtrise de soi et notre sens de la responsabilité, afin de redonner place aux autres systèmes d'échanges symbolique ou solidaire que l'économie fondée sur l'égoïsme individuel entend éliminer.
Le philosophe cite enfin la Grèce antique en exemple : on y apprenait aux jeunes gens à contrôler leurs pulsions afin que ceux-ci résistent à la croyance que tout est possible (l’hubris).
Le management se présente volontiers comme une simple activité visant à améliorer l'efficacité, la productivité et la qualité dans la production de biens et de services, mettant en oeuvre des outils et des techniques qui se veulent de simples instruments.
L'examen des discours et des outils managériaux montre, s'il en était besoin, que le management va bien au-delà de la dimension pragmatique et fonctionnelle dont il se réclame : il dresse un tableau chaotique des évolutions du monde dans tous les domaines, développe une conception de l'homme nouveau adapté à ces évolutions, et véhicule la représentation d'un pouvoir qui effacerait les liens de subordinations pour laisser la place à un collectif horizontal tout entier organisé en réseau.
Ces représentations ne concernent pas seulement l'entreprise, mais elles sont symptomatiques de la décomposition d'un imaginaire qui s'est développé avec l'industrie et qui est aujourd'hui en crise. L'inflation du discours managérial, de ses thèmes et de ses outils, dans l'ensemble des sphères de l'activité sociale accompagne une modernisation qui "tourne à vide" et cède aux pressions de l'idéologie libérale.
A l’occasion du colloque Emmanuel Mounier, Alain Supiot aborde la dimension institutionnelle de la crise que nous traversons.
Il remarque en effet que le libéralisme classique avait conscience de la primauté du droit dans l'organisation de l'ordre marchand, a contrario de l'ultralibéralisme aujourd'hui en vogue.
C'est ce renversement de hiérarchie qui est ici analysé, dans ses causes et dans ses conséquences.
L’idéologie du progrès, nouvelle religion des temps modernes ?
Vaste sujet qui tourmente nos sociétés depuis des dizaines d’années et en particulier depuis le XVIIIe siècle avec les Lumières…
C’est donc du progrès que traiteront Alain de Benoist et ses invités au cours de la troisième livrée des Idées à l’endroit, l’émission des idées philosophiques et politiques de TV Libertés.