Sous de multiples noms, François Brigneau (1919-2012) a été journaliste, travaillant aussi bien pour la presse à grand tirage que pour des feuilles confidentielles voire clandestines. En 1965, rédacteur en chef d'un jeune mais vigoureux hebdomadaire, un sondage IFOP le désigna comme le deuxième journaliste le plus connu de France. En 2012, à sa mort, le quotidien Le Monde, qui mettait un point d'honneur à ne pas le citer, se trouva toutefois obligé de lui consacrer une nécrologie.
Il laisse une oeuvre publiée abondante et variée : chroniques en langue parlée, romans policiers, reportages à travers le monde, évocations de lieux, livres historiques, souvenirs de la vie journalistique et politique, etc.
Il a été apprécié par des hommes aussi différents que Frédéric Dard et Jean Madiran, Céline et Hubert Beuve-Méry, Robert Brasillach et Jean Gabin, Arletty et Marcel Pagnol, sans oublier Pierre Lazareff ou Alphonse Boudard.
Pourquoi alors fait-il aujourd'hui partie des auteurs "notoirement méconnus" ? Tout simplement parce qu'au long de sa vie, fils d'un instituteur syndicaliste révolutionnaire mais s'étant toujours défini comme un français de souche bretonne, François Brigneau, dont la plume valait une épée, a obstinément et fidèlement choisi "le mauvais camp", celui de "la France française", selon sa propre expression.
Dans la 1e partie consacrée à Alphonse de Lamartine, l'historien met en lumière le rôle politique qu'il a joué. De 1833 à 1851, il est député à la Chambre, représentant le courant d'un christianisme libéral et social. Orateur influent, il accentua son opposition à Louis-Philippe. 1848 marque l'apogée de sa carrière politique. Lamartine est membre du gouvernement provisoire et ministre des Affaires étrangères. Mais le coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte met fin à cette carrière politique.
Dans la 2e partie, Henri Guillemin s'intéresse à la personnalité de Lamartine, dessinée à travers plusieurs moments marquant de sa vie, tels la mort de sa fille - un drame qui modifiera profondement la foi de cet homme croyant. Mais aussi la générosité naturelle de son caractère, ses passions amoureuses et son voyage à Jérusalem.
Un poète égaré en politique ? Nullement égaré ! Il avait un beau talent d’orateur, il fut l’une des grandes figures de la Révolution de 1848, il proclama la deuxième république !
Alphonse de Lamartine la quitta définitivement, la politique, après le 2 décembre 1848. Alors, la littérature… la poésie… Il fallait gagner de l’argent par les écrits… mais aussi par les vignes !
Et par-dessus le marché faire taire ses détracteurs, qui le traitaient de "mandoliniste" et qui ne lui accordaient qu’un "joli talent de salon" !
La condition de la femme dans la Grèce ancienne ? Voilà une question à laquelle il n'est pas aisé de répondre.
D'un côté, des noms de femmes grecques célèbres dans le mythe ou l'histoire, Hélène, Pénélope, Antigone, Médée, mais aussi Aspasie, la compagne de Périclès, la courtisane Phrynée, modèle du sculpteur Praxitèle, Diotime l'étrangère de Mantinée, l'interlocutrice de Socrate dans Le Banquet de Platon.
De l'autre, un monde dominé par les valeurs viriles, celles du héros de l'époque comme celles du citoyen-soldat de la cité, et, lié à ces valeurs, le fameux "amour grec" qui réléguerait la femme au simple rôle de reproductrice.
C'est de cette ambiguité que Jacqueline de Romilly tente de rendre compte, en évidant de tomber dans le piège de "l'éternel féminin", mais en se gardant aussi de tout "féminisme militant" qui ne metterait en lumière que les aspects négatifs de cette condition.
Une condition qu'éclaire la nature même des sociétés grecques autant que le regard que ces sociétés portaient sur elles-mêmes.
Principal inspirateur de Hegel et de Marx, Rousseau "le rêveur solitaire" fut bien la source théorique dialectique et politique qui permit dès la révolution française de dépasser concrètement les contradictions que les libéraux convoquent dans le rapport de l'individu et du collectif, de la liberté et de l'égalité, du particulier et de l'universel, bref d'assumer et donner un sens (de progrès) à "ce long passage de l'état de nature à l'état civil".
Ce sont tout d'abord les rapports entre l'universel et le particulier chez Rousseau que Barbara De Negroni expose (Rousseau politique). Yves Vargas montre ensuite la pertinence du Rousseau économique qui, en s'attaquant à la définition de l'homme que donnait Bernard de Mandeville, entrapercevait déjè les ravages en devenir de l'anthropologie libérale. Enfin, Dominique Pagani nous fait découvrir un Rousseau plus littéraire, où la forme rejoint le fond présenté au cours des deux premières interventions.
"Limonov n'est pas un personnage de fiction. Il existe. Je le connais. Il a été voyou en Ukraine ; idole de l'underground soviétique sous Brejnev ; clochard, puis valet de chambre d'un milliardaire à Manhattan ; écrivain branché à Paris ; soldat perdu dans les guerres des Balkans ; et maintenant, dans l'immense bordel de l'après-communisme en Russie, vieux chef charismatique d'un parti de jeunes desperados.
Lui-même se voit comme un héros, on peut le considérer comme un salaud : je suspends pour ma part mon jugement." Emmanuel Carrère