Léon Daudet, bretteur des lettres. Avec Francis Bergeron et Jean Cochet sur Radio Courtoisie.


(0)
1031 Vues
0 commentaire
14.06.2017

Voici un personnage extraordinairement fascinant, sorti tout droit du XVIIe siècle, un compagnon de Rabelais. Comme Rabelais, il a pratiqué la médecine, comme Rabelais, il écrit avec une richesse de vocabulaire que n'effraient ni la scatologie ni la crudité des scènes et des mots. Jouisseur à l'état pur, au sens jubilataire que ce mot peut revêtir. Léon Daudet est un amoureux de la vie.
Il a été, tour à tour ou simultanément, médecin, romancier, critique, mémorialiste, biographe, pamphlétaire, activiste, exilé, duelliste, député, grand amoureux, procureur, orateur, journaliste, historien, gourmet, adepte des bordels et de l'église, républicain et monarchiste, père de famille, chef de parti, auteur de plus de cent livres. Et il dit quelque part que s'il avait réuni tous ses articles, cela aurait représenté plusieurs centaines de volumes.
Du même coup, sa vie, qui couvre toute la IIIe République (fils d'Alphonse Daudet, il naît peu avant l'effondrement du Second Empire), est un roman à elle seule. Un roman à la Dumas, avec des rebondissements à chaque page, des coups d'épée, de la prison, des procès, des morts tragiques.
Oui, il s'est trompé, gravement, parfois. Oui, il a été injuste, grossier, outrancier, approximatif, répétitif, colérique. Mais en neuf vies (et plus), tout de même ! Il est humainement impossible d'avoir écrit autant, d'avoir vécu autant, sans se tromper jamais, et c'est pourquoi on ne peut que pardonner ses faiblesses à ce diable d'homme.
Léon Daudet, saint laïc, politiquement correct, propre sur lui ? Pouah! Nous le voulons, pour toujours, comme il était réellement. C'est comme cela et pas autrement qu'il est magnifique. 

Émission "Voix au chapitre", animée par Anne Le Pape.

Radioscopie : Henry de Montherlant répond aux questions de Jacques Chancel sur France Inter.


(0)
1201 Vues
0 commentaire
10.03.1970

Le dramaturge et écrivain romanesque Henry de Montherlant se confie au micro de Jacques Chancel : de ses origines et son enfance dans un milieu de femmes à ses goûts pour Rome et l'Espagne, de sa décision de rester célibataire à ses rapports avec l'Académie française, des relations qu'il entretient avec la mort et la peur ou la manière dont il crée les personnages de ses oeuvres, c'est finalement un jugement sur sa vie et son époque qu'il nous délivre.

L'héritage de Dune de Frank Herbert. Avec François Forget, Norbert Merjagnan et Michel de Pracontal sur France Culture.


(0)
1312 Vues
0 commentaire
02.12.2016

C’est l’un des romans, si ce n’est le roman ou plus exactement le cycle de romans le plus important de la littérature de science-fiction. C’est en tout cas le plus vendu au monde avec plus de 12 millions d’exemplaires pour le premier tome. Dune, de Franck Herbert, paraît en 1965 et débute une saga qui va profondément marquer le monde de la science-fiction et le baliser, en devenir un pilier. Avant son adaptation en 1984 par David Lynch, Dune a même failli supplanter Star Wars et devenir le premier Space Opéra monumental du cinéma, dans une adaptation signée Alejandro Jodorowski qui ne verra jamais le jour.
L’héritage de Dune de Franck Herbert, c’est ce dont on débat ici avec un auteur, un scientifique et un journaliste !

Émission "La Méthode scientifique", animée par Nicolas Martin.

Philosophie du nez : "Le Parfum" de Patrick Süskind. Avec Guillaume Bardet sur France Culture.


(0)
1067 Vues
0 commentaire
12.01.2017

Nous retraçons aujourd'hui avec Guillaume Bardet l'itinéraire de Jean-Baptiste Grenouille, cet assassin au nez si fin, à travers un XVIIIe siècle où règne la puanteur.
Car Jean-Baptiste Grenouille, l'étrange héros du Parfum de Süskind, peut sentir, reconnaître, mémoriser, recréer toutes les odeurs ; et ce talent inouï l'isole des autres hommes aussi bien qu'il lui donne sur eux d'envoûtants pouvoirs de séduction...

Guy Hocquenghem, la rage intacte : itinéraire d'un indompté (1946-1988). Avec Hélène Hazéra, Jean-Luc Hennig, Elisabeth Salvaresi, Antoine Idier, Roland Surzur et Marc Hatzfeld sur France Culture.


(0)
1315 Vues
0 commentaire
02.07.2016

Guy Hocquenghem a grandi dans une famille de la bourgeoisie intellectuelle et progressiste. Il fait de brillantes études au Lycée Henri IV à Paris et entre à l’Ecole Normal Supérieure de la rue d’ULM en 1966. Avec son professeur de philosophie René Schérer, il s’initie au sexe et à la politique. Tout en menant une vie homosexuelle clandestine, il plonge dans l’effervescence politique de la fin des années 60, il manifeste devant le théâtre de l’Odéon pour protéger les représentations des Paravents de Genet et tient le haut du pavé en Mai 1968.
En 1971, il rompt avec le gauchisme pur et dur en participant à la fondation du Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire dont il sera la plume enragée, rédigeant tracts, manifestes et textes théoriques souvent censurés pour outrage aux bonnes mœurs. Le Désir Homosexuel, son essai publié en 1972, demeure un texte fondateur des études gays et lesbiennes et de la théorie Queer. Mais Guy Hocquenghem refuse de s’embourgeoiser dans aucun mouvement et délaisse la lutte minoritaire. Fidèle aux figures du traître, du voleur, chères à Jean Genet, il sera toujours celui qui dynamite de l’intérieur le système, la structure, le camp auquel il appartient, interrogeant les dogmatismes et fuyant toute assignation à une catégorie. Journaliste polémique et indomptable à Actuel puis à Libération, pamphlétaire voltairien, il est une vigie infatigable de son époque, dénonçant le racisme français dans La beauté du métis, ou l’abandon des utopies et les compromissions de la gauche dans sa Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary. Guy Hocquenghem, le franc-tireur, se détache peu à peu du monde militant et médiatique, pour se consacrer à la littérature. Publié chez Albin Michel, en lice pour le prix Goncourt, il ne pourra s’empêcher de fustiger le microcosme littéraire parisien.
Il découvre sa séropositivité en 1986 et passe les deux dernières années de sa vie à écrire dans l’urgence et la fièvre ses romans Eve, Les voyages et aventures extraordinaires du Frère Angelo et son autobiographie, L’amphithéâtre des morts, qu’il n’aura pas le temps d’achever. Il meurt du Sida en 1988 à 41 ans.

Émission "Une vie, une oeuvre", animée par Irène Omélianenko.

Vie et mort de Mishima, le dernier samouraï. Avec Stéphane Giocanti sur Radio Courtoisie.


(0)
1165 Vues
0 commentaire
15.03.2008

Historien de la littérature, Stéphane Giocanti se place également du côté de la création littéraire en publiant Kamikaze d'été, un roman s'intéressant à la mission finale d'un aviateur japonais au début de l'été 1945.
Et c'est à ce titre que nous sommes entraînés sur les traces de Yukio Mishima, dont l'ombre tutélaire plane sur le roman de Stéphane Giocanti.

Émission du "Libre Journal des lycéens", animée par Pierre Navarre.

Remède à la mélancolie ? Avec Stéphane Zagdanski sur France Inter.


(0)
1052 Vues
0 commentaire
26.07.2013

Stéphane Zagdanski est un essayiste et romancier connu pour ses travaux sur la pensée juive. Il a également écrit sur Proust, Céline ou les effets pervers de l’ère de la Technique.
Ecrivain-explorateur du désir et de la réalité du monde contemporain, polémiste, celui qui a créé la revue en ligne "Paroles des jours" nous prescrit ses remèdes en cas de baisse de moral : quelques lettres d’insultes de Gérard Lebovici, de l'humour yiddish, les aphorismes de Nietzsche ou une coupe de Champagne Veuve Cliquot et c'est la joie de vivre qui reprend le dessus !

De la pop à la gnose. Avec Pacôme Thiellement à l'Ecole Superieure d'Art Pays Basque.


(0)
1095 Vues
0 commentaire
09.03.2017

A partir de Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band des Beatles et de l’œuvre de Philip K. Dick jusqu’aux séries télévisées Buffy, Lost ou Person of Interest, on a repéré l’apparition de thèmes "gnostiques" dans la culture populaire : l’anamnèse (souvenir de notre "nature spirituelle") ; la révélation de l’irréalité du monde (monde-cadavre ou cosmos de carton-pâte) ; l’omniprésence sur cette Terre d’un faux dieu, Démiurge mauvais ; la relation à retrouver avec une divinité intérieure ; le rejet de tous les pouvoirs, spirituels comme temporels ; la nécessité également de "lâcher prise", d’être un étranger sur cette Terre, un exilé ou un "passant"… Au point qu’on a pu se dire que la "gnose" était le secret de la "pop".
Mais peut-être que ce qui fut appelé "gnose" ou "gnosticisme" en opposition aux religions majoritaires n’a cessé et ne cesse de venir frapper à la porte de l’art et de la poésie comme les voies authentiques de notre réalisation ? De même, peut-être que la "pop" est le véritable sens de l’art – le "populaire" étant le nom moderne du "carnavalesque" soit la réappropriation des puissances de vie que les hommes de pouvoir tentent sempiternellement de nous confisquer pour mieux nous asservir.
Pacôme Thiellement, essayiste et vidéaste, nous entraîne dans une réflexion passionnant, marqué qu'il est par la contre-culture, l’occultisme et les séries télé...